[Cinéma] Regards #43 Les Gardiennes

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Dans Regards, retrouvez l’avis de Stéphanie Joye sur quelques films à l’affiche dans les cinémas tourangeaux. Histoire de vous donner envie, à votre tour, d’aller passer un moment dans les salles obscures.

Les gardiennes (drame français)

De Xavier Beauvois

Avec Nathalie Baye, Laura Smet, Iris Bry 

En 1915. Des femmes travaillent ensemble à la campagne, en famille. Elles s’occupent de leurs terres, pendant que maris, fils et frères sont partis au front. Ces femmes de la ferme du Paridier s’épuisent à la tâche, et, pour les aider durant la saison des moissons, elles engagent Francine, jeune femme orpheline très efficace. Vite acceptée, cette dernière va tisser des liens très proches.

Un film classique, semblant austère dans le fond, mais qui est sublimé dans la forme. L’esthétique picturale, celle que des plans caméra parviennent à magnifier, nous rappelle des toiles de l’école de Barbizon du XIXème siècle (avec par exemple Jules Dupré), peinture paysanne où les labours et les moissons émerveillent. Dans cette ruralité élégante, épurée et soignée, le réalisme accordé au travail des femmes de La Grande Guerre est un bel hommage à leur courage, physique et psychologique (l’absence, l’attente des permissions des hommes au front, l’annonce de leur perte). Cette première guerre mondiale est donc vue du côté des femmes labourant les champs, et à aucun moment du côté des champs de bataille. Dans l’histoire, il y a Francine (fascinante Iris Bry), femme de ferme orpheline qui vient en renfort au Paridier. Elle pense y trouver une famille ainsi que l’amour avec l’un des fils, Georges. Avec elle, deux autres femmes sont au cœur du film : la patronne, Hortense (Nathalie Baye) et sa fille (Laura Smet). Le jeu de cette dernière est particulièrement tout en finesse, tout en émotion pudique. Xavier Beauvois, le réalisateur de Des hommes et des dieux, réussit un long-métrage délicat et sincère, auquel, cependant, on peut reprocher un abord assez descriptif et une dramaturgie (mélo ?) tardive. Au final, c’est comme s’il s’agissait d’un bon film à qui il manquerait un je-ne-sais-quoi … Quoi qu’il en soit, La qualité des interprétations et la beauté visuelle laissent un sentiment de pur ravissement.

Un film à l’affiche aux Cinémas Studio (Toutes les informations utiles sur leur site internet).

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