[Cinéma] Regards #35 The Square

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Dans Regards, retrouvez l’avis de Stéphanie Joye sur quelques films à l’affiche dans les cinémas tourangeaux. Histoire de vous donner envie, à votre tour, d’aller passer un moment dans les salles obscures.

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Cette semaine, coup de projecteur sur la Palme d’or du Festival de cannes 2017

The square (Comédie dramatique suédoise, allemande, danoise, française)

De Ruben Östlund

Avec Claes Bang, Elisabeth Moss, Dominic West 

Christian, directeur du musée d’art contemporain de Stockholm, accueille l’installation au sol d’un tracé carré (The Square). Le principe humaniste lui est très cher, et il a à cœur de le défendre car il reflète les devoirs sociologiques et la définition même de l’art conceptuel. Lorsqu’il se fait voler son téléphone portable et son portefeuille dans la rue, et que The Square fait salement le buzz sur Youtube des suites du travail d’une agence de com’ absurde, Christian se voit plonger dans son propre monde, pas si humain que cela …

Le réalisateur scandinave Ruben Östlund nous livre par couches successives les affres bourgeoises minaudées, de mèche avec la sphère de l’art contemporain. D’un côté, on nous questionne sur ce qui est art, sur l’art et ses limites, sur le principe de l’installation et sur la notion sidérante de la performance (folie ou prise de conscience existentielle ?). De l’autre, on pointe du doigt l’hypocrisie bourgeoise qui se vante d’être altruiste (à travers la notion de l’art). The square est un traité de la richesse aveugle, un éveil sociologique entre l’homme moderne et sa bonne conscience. Une satire cruelle entre l’Homme à son état de nature et son intellect, sa connaissance, l’ampleur de sa communication moderne. Le film endosse donc un rôle très sérieux en privilégiant les plan-séquences qui s’étirent jusqu’au malaise paroxystique. La sauvagerie tutoie la délicatesse, le spectacle est un écrin acerbe qui éclate. Dans le fond, c’est percutant et méticuleux, glaçant, dérangeant, saisissant. Dans la forme, The square est avant tout une farce corrosive et jubilatoire, ironique et grinçante, dont la beauté des lumières, cadrages, mise en scène, champs et hors-champs révèle un monde dépeint de manière très réaliste. Le cinéaste suédois se moque, fait rire et interroge. Mais même s’il y a une subtile réflexion générale, le film est trop long (2h22), et ne méritait pas forcément sa palme au vu de son surplus de didactisme, de son manque de finesse, ou, surtout, de sa dispersion. Et ses incertitudes, jusqu’à une fin décevante en queue de poisson. Le film aurait gagné à être plus carré.

Un film à l’affiche aux Cinémas Studio (Toutes les informations utiles sur leur site internet)

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