« Edition spéciale pour jeune public: Cette semaine dans Regards, découvrez Yo-Kai Watch, ressenti avec et à travers les yeux d’un enfant de près de 10 ans, Marius. Ainsi que Marie-Francine, visible en duo adulte / enfant à partir de cet âge » ).
Yo-Kai watch (Animation. Japonais)
De Shigeharu Takahashi et Shinji Ushiro
A partir de 6 ans
Adapté d’une série de jeux vidéo pour enfants
Synopsis :
A la recherche de la montre Yo-Kai dans le passé de sa conception, Nathan voyage dans le temps pour y retrouver son défunt grand-père, l’inventeur du mécanisme. Accompagné de ses deux amis Whisper et Jibayan, Nathan doit lutter pour préserver ses pouvoirs de communication invisible avec ses acolytes Yo-kai. Ainsi, la lutte contre certains Yo-kai maléfiques s’avère nécessaire. Une lutte armée de bravoure, et de solidarité.
Marius :
« J’aime cette histoire, car c’est sur la mythologie japonaise comme je la connais grâce à Pokémon. J’adore certains personnages. Nataniel, même s’il est têtu, est costaud et courageux, plus intéressant que le héros, son petit-fils Nathan. Hovernyan devient Darkinyan quand il a l’énergie de ces YK. Whisper et Jibanyan sont marrants. Et en exemple de mythologie, il y a les trois vieilles dames Yo-kai : Lady Perpétua (la chef), Laure et Marge. Trois très, très méchantes … Le film YKW et son jeu vidéo ont des différences. La grand-mère voit les Yo-kai dans le film. Il y a un mini Yo-kai noir qui serait Nataniel. Et un vieux monsieur, qui a les cheveux et une cape orange. Ceci n’existe pas dans le jeu vidéo. Par contre, Le panda Yo-kai est bien la mascotte de Oursival. C’est vrai que, comme on le dit, YKW ressemble à Pokémon. Je trouve les dessins mieux que ceux de Pokémon car les graphismes sont moins anciens, mais je préfère les Pokémon aux Yo-kai. Les YK sont des animaux et des humains morts, et tous des fantômes et des monstres aux esprits maléfiques. Mais il y a une ambiguïté car ils sont souvent des gentils. Avant ils étaient tous méchants, mais plus maintenant. Le film n’est pas trop long. Même si je préfère le jeu vidéo, c’est joli, et intelligent car mythologique. Et y a des leçons de courage, d’amitié, de famille, et aussi d’amour ».
(NDLR : YKW 1 et 2 (dont deux versions) existent en France : le jeu a deux ans et demi. Au Japon, il y a déjà une nouvelle version du 2 et un 3).
Stéphanie Joye :
« Un gentil petit film d’animation amusant et inventif, parfaitement « à la japonaise », qui séduit surtout le jeune public, les moins de 10 ans. C’est long et ennuyeux pour les adultes. Fatiguant à suivre. Le graphisme du début en ville est pauvre, les images sont trop figées. Mais l’univers est assez intéressant, et les personnages, loufoques, assez réjouissants. C’est regardable. Tout s’améliore à partir de l’arrivée en train chez la grand-mère. Les paysages de campagnes montagnardes japonaises sont sublimes, en trompe-l’oeil aquarellé (sans égaler le talent exceptionnel d’Hayao Miyazaki, aux Studio Ghibli, qui, d’ailleurs, semble avoir inspiré la création des Yo-kai avec son bombonnant et mystérieux voisin Totoro) … On apprécie l’onirisme, les notions de valeurs filiatives intéressantes, de l’amitié, du courage, de la tendresse, du respect, de l’inventivité, de la croyance, et de la passion quant à remonter le temps dans une aventure historique et initiatique. Impossible de ne pas se référer aux Pokémon, à leurs évolutions, à leur gamme de départ aux 802 personnages (en 7 générations). Pokémon, créé en 1996, plus ancien que YKW, émerveille davantage et jouit d’un didactisme fantastique et sensationnel bien haut-dessus de la créativité et de la spiritualité qu’offre ce concept Yo-kai pour enfants. Le film laisse une réflexion évidente sur ce comparatif. Oui, vive Pokémon, en fait … »
En salles dans les cinémas CGR de l’agglomération (toutes les informations utiles sur leur site internet).
Marie-Francine (comédie française)
De Valérie Lemercier
Avec Valérie Lemercier, Patrick Timsit, Hélène Vincent…
Marie-Francine a 50 ans, un super job de chercheuse en biologie, et un mari qui vient de rencontrer une jeunette. Elle perd tout, sauf son âge, et ses parents chez qui elle doit crécher en étant traitée comme une fillette. Tandis qu’elle lance un petit commerce de vente de cigarettes électroniques, Miguel, cuisinier d’à coté, mentant comme elle sur sa situation similaire, débarque et l’embarque vers le sourire et l’espérance.
C’est une comédie romantique charmante. A ce titre, tendre plus que dingue. Mais dans l’auto-dérision traditionnelle de Valérie Lemercier. Convaincante, irrésistible, elle a réussi tout un humble jeu de rôles sensible, touchant et finement drôle à juste dose. Elle incarne cette quinqua (un peu sa double) pas si potiche, mais déprimée à juste titre, et en aucun cas caricaturale. L’intelligence du film réside sur cette anti-caricature, empreinte de nostalgie familiale, ouverte à la nouveauté, et d’une tendresse émotionnelle qui ravit les cœurs. La thématique, déjà relevée dans Aurore mais surtout dans Retour chez ma mère est agrémentée de sauce piquante décalée et caustique inimitable. Dans le ridicule du pli générationnel, on cotoie les parents de Marie-Francine, surtout la superbe Hélène Vincent (habituée aux rôles dramatiques) : le clou du rire. En second contre-emploi de taille, il y a Patrick Timsit, crédible et attendrissant dans la peau du cuisinier courtisant : une très belle surprise qui opère par magie. Le binôme formé avec Valérie Lemercier, qui retrouve une seconde jeunesse dans ses bras, est en symbiose pour notre plus grand plaisir.
Néanmoins, l’histoire souffre d’une petite inconsistance : on reste sur le sentiment qu’il ne s’est guère passé grand-chose. Le divertissement satirique n’est réussi qu’à tatillon, un peu mollement ; car, à trop vouloir écarter les lourdeurs (sauf une ou deux chutes pipi caca Lemerciennement inévitables), on pert de la folie douce façon café-théâtre, comédie psychologique de boulevard de Valérie (la moquerie des bourgeois coincés est un peu éclipsée par trop de gentillesse minaudée), grande comique française devenue réalisatrice (Quadrille, Palais Royal…), dont c’est le cinquième film. Tout de même, on rit. C’est sincère, sympathique, populaire, singulier dans le paysage français. Mais le consensus n’est pas assez (im)pertinent, et trop sage. C’est dommage.