[Cinéma] Arnaud Desplechin : « La liberté est un commandement »

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C’est un hommage à un grand monsieur du cinéma français de ces vingt dernières années que rend la Cinémathèque de Tours Henri Langlois en ce début de semaine. Hier et aujourd’hui, l’institution quarantenaire propose en effet de revenir sur trois films marquants de la carrière du réalisateur. En bonus, ce dernier était présent ce lundi soir aux Cinémas Studio, pour une rencontre publique en marge de la diffusion de son deuxième long métrage datant de 1996 : « Comment je me suis disputé … (ma vie sexuelle) ».

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Si Arnaud Desplechin a accepté l’invitation de la Cinémathèque de Tours, c’est pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’occasion pas si courante avoue-t-il de rencontrer le public. « Il n’y a que lors de ce genre d’événements que je le peux vraiment ». Deuxième raison : la possibilité de proposer des copies restaurées de ses films et ainsi de pouvoir les montrer dans de bonnes conditions.

Ce lundi, celui régulièrement catalogué comme le digne héritier et le successeur de la nouvelle vague, comme celui qui a inspiré le renouveau du cinéma d’auteurs français dans les années 90, était ainsi présent à Tours, aux Cinémas Studio, partenaires de l’événement. Un lieu où il était venu présenter son premier long métrage, « La Sentinelle » en 1992. Depuis, Arnaud Desplechin a construit une cinématographie riche d’une dizaine de réalisations, faisant de lui un grand du cinéma français. Tout sauf un hasard pour celui qui rêvait depuis petit du monde du cinéma. « Enfant à Roubaix, c’était un vœu pieu de faire du cinéma. Paris c’était loin ». Et pourtant, Arnaud Desplechin va réussir son vœu. En entrant tout d’abord à l’IDHEC (l’ancêtre de La Fémis), puis en multipliant les métiers différents dans ce monde passionnant.

Et c’est sur le tard qu’il se lance finalement comme réalisateur au début des années 90. Et cela va marquer son cinéma : « Je n’ai pas fait de film de jeune homme » raconte ainsi celui qui va jouer sur beaucoup de libertés. Il en ressortira un style « Arnaud Desplechin », bien que l’auteur-réalisateur se défende d’avoir voulu faire une œuvre totale : « Je n’ai pas de tentation balzacienne de faire sens à travers mon oeuvre ».

Adepte des films longs, permettant de dérouler l’histoire et la complexité de personnages entiers ou torturés, en conflits internes ou externes – « j’aime les conflits car ils permettent de puiser le fond des personnages, » explique-t-il -, le cinéma de Desplechin n’en reste pas moins rythmé et vif. « La longueur des films oblige à épater pour garder l’attention du spectateur ».

Loin de l’image d’un cinéma torturé et snobinard, Arnaud Desplechin, réalisateur-philosophe veut avant tout pratiquer un art populaire qui touche : « Les racines de cet art sont populaires. Les films libèrent les paroles, procurent des bruissements, des commentaires de la part des spectateurs, et c’est ce qui m’intéresse » explique-t-il quand lui est demandé pourquoi avoir choisi le cinéma plutôt que la littérature. Mais de cette dernière on se dit qu’il n’est finalement pas si loin, à voir l’aspect romanesque de ses différentes œuvres depuis maintenant 25 ans.

Un degré en plus :

L’homme à Arnaud Desplechin se poursuit ce mardi 09 janvier à partir de 19h avec les projections de La Sentinelle (1992, 2h24 Avec Emmanuelle Devos, Emmanuel Salinger, Marianne Denicourt) puis de Esther Kahn, (2000, 2h25 Avec Summer Phoenix, Ian Holm).

Tarifs : de 3 à 9 euros pour un film / de 5 à 11 euros pour les deux films.

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