Chinonais : l’Art et le Territoire. Episode #1 : Max Ernst

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En matière d’art moderne, Chinon et ses environs risquent fort de voler la vedette à leur grande sœur tourangelle cette saison. Avec l’ouverture début avril d’une double exposition inédite sur l’un des plus illustres enfants du pays (Ernst a vécu 13 ans à Huismes), l’Ecomusée du Véron et Dominique Marchès, artiste-collectionneur-créateur de centres d’art, placent la barre très haut et inscrivent le secteur sur la carte des destinations estivales nationales incontournables pour tout amateur d’art en goguette.

Ernst musée véron

40e et 100e anniversaires

C’est en 1976 que Max Ernst nous a quittés, mais c’est surtout en 1916 que le premier manifeste Dada est publié, ouvrant la voie au surréalisme, réponse brillante et essentielle du monde l’art au chaos et la boucherie que fut la Première Guerre Mondiale. Max Ernst, né en Allemagne mais naturalisé français en 1958, est le co-fondateur de ces deux mouvements majeurs du XXe siècle.

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«Je vais te trouver une maison à côté de ton copain Calder !»

C’est par le biais du neveu de Calder, Jean Davidson, que Max Ernst se retrouve à acheter cette longère à Huismes en 1955 : il y viendra très régulièrement pendant une douzaine d’années. Le «Pin perdu» est l’endroit où il sera resté le plus longtemps dans vie, car Ernst est un pigeon voyageur : de Paris à Cologne, en passant par New York, le sud-est de la France et Bonn, il a bien du mal à poser ses valises.

La Touraine devient pour lui un terrain de jeu et une source d’inspiration importante dans l’évolution de son œuvre, notamment dans le détournement des objets du quotidien, comme un panier à asperges par exemple. Ce regard unique et poétique sur le réel aura une influence sur certains habitants et vignerons du secteur.

Ernst maison

Le tuffeau au cœur d’une recherche artistique

Ernst s’intéressera aussi au tuffeau, notamment à travers sa relation avec le maire de Huismes de l’époque, Gilles Chauvelin, tailleur de pierre. Cette pierre blanche absorbe et renvoie de manière très particulière les rayons du soleil et donne à l’architecture du Val de Loire cette lumière mystérieuse et fascinante, qui contribue à la fameuse «douceur tourangelle».

A noter au passage que le 7 juillet, un atelier d’initiation à la culture du tuffeau est proposé par l’Ecomusée du Véron, l’un des deux lieux d’exposition qui présente une trentaine d’œuvres, dont certaines très rares appartenant aux descendants de Gilles Chauvelin dont l’entreprise Hory-Chauvelin exerce toujours à Huismes dans le domaine de la taille de pierre !

De ce séjour d’Ernst dans le Véron naîtront de nombreuses œuvres dont deux retiennent particulièrement l’attention, «Le Jardin de la France» qui est un hommage à Rabelais (et qui a sans doute inspiré le projet avorté de «Femme Loire» de l’artiste tourangeau contemporain Michel Audiard) et «La Fontaine d’Amboise» qui est un hommage à une autre figure historique «locale», Léonard de Vinci.

Ernst Fontaine Amboise

ernst jardin france

Deux lieux, deux expositions près de Chinon

Partant du principe simple que la culture n’est pas réservée à la ville (un sujet que Dominique Marchès maîtrise bien, puisqu’il a notamment créé le désormais incontournable Centre d’Art de Vassivière en Limousin) et boostée par le succès de l’exposition de Daniel Spoerri en 2015 qui a permis de doubler le nombre de «touristes culturels» par deux, la communauté de communes de Chinon Vienne & Loire a décidé cette année de mettre les bouchées double sur l’art, en proposant notamment ce parcours en deux étapes dans l’œuvre de Max Ernst.

L’exposition à l’Ecomusée du Véron à Savigny propose une approche plus «ethnologique» de l’œuvre de Max Ernst, en consacrant notamment une salle aux détournements des objets du quotidien, comme par exemple ces nasses à anguilles qui ont servi à composer une statue, «Le Génie de la Bastille» qui a longtemps trônée dans le jardin de la maison à Huismes.

Dominique Marchès, l’heureux et passionné propriétaire de cette longère, a restauré en 2010 l’atelier où travaillait Max Ernst et accueille les visiteurs dans différentes parties de cette propriété, dont le fameux mur du jardin qui emprisonne pour l’éternité quelques œuvres de Max Ernst. A noter qu’une exposition temporaire est également proposée par Dominique Marchès, autour de la thématique de l’écriture et du texte dans les œuvres d’art. On y trouve notamment des œuvres de Sophie Calle, Gaston Chaissac, Bernard Dufour, Peter Hutchinson, Jean Le Gac, Jean-Luc Parant, Laure Provost…

Un degré en plus

> Expositions du 1er avril au 2 novembre 2016. Infos pratiques ici.

Ernst Affiche

Crédits photos : Laurent Geneix pour 37° / D.BAY pour les photos de Max Ernst

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