On va bien souvent voir en concert des groupes et des chanteurs qu’on connaît depuis longtemps ou dont on a beaucoup entendu parler à la télé et à la radio. Et si pour une fois, on allait découvrir directement quelqu’un qu’on ne connaît pas sur une scène tourangelle ?
La programmation musicale locale est très riche et diversifiée et on passe bien souvent à côté de belles découvertes. Nous vous proposons notre sélection furieusement subjective, avec un zoom de temps en temps sur un groupe/artiste qui va passer par ici dans peu de temps. »
En écoute par là, le somptueux album «Je vous salis ma rue» : http://www.deezer.com/album/10117368
Kacem Wapalek à Terres du Son le dimanche 10 juillet.
Ouais bah quoi : il m’a fallu plusieurs jours avant de comprendre le jeu de mots du nom de cet artiste. Un indice pour tous les relous de mon espèce : son 2e nom famille c’est «Ouille» ! Voilà un premier album attendu pendant cinq longues années, mais on ne le répète jamais assez : mieux vaut attendre cinq ans et sortir un album parfait où aucun morceau n’est à jeter que se précipiter et sortir un album au bout d’un an ou deux, où un morceau sur deux est chiant et/ou mal produit/fini. Voire carrément à chier. Et là promis, on ne vise personne en particulier, hein.
«Le rap c’était mieux avant/Mais avant quoi ?»
Kacem Wapalek excelle dans les changements d’humeur et d’humour, comme dans le maniement des mots et le jonglage avec les références, qu’elles soient musicales, littéraires, sociologiques et culturelles. Ses chansons s’enchaînent sans jamais rien lâcher et surtout pas notre attention : elles attirent et entraînent autant par la percussion du verbe que par la mélancolie addictive de ses samples, mélodie de piano par-ci et envolée de cordes par-là, bruits de synthé bizarres, beats trip hop super léchés, basses langoureuses…
«J’ai le baccalauréat/Mais y’a qu’ma mère qu’ça rend heureuse»
On a à peine commencé à rigoler un bon coup que déjà Kacem Wapalek nous fait pleurer et t’as pas encore séché tes larmes que déjà il te fait de nouveau marrer : ce concentré de vie, de sentiments, d’histoires et de réflexions sur la condition humaine accélérés est évidemment une recette classique du rap, mais rares sont les artistes qui se baladent avec autant de facilité et de grâce d’un genre à l’autre, avec une douceur et une bienveillance rayonnante. Ou comment rester relativement calme sans jamais être ennuyeux, être toujours drôle sans jamais être relou, être un peu malpoli sans jamais être vulgaire, être gentiment rentre dedans sans un poil de violence, tout en restant toujours pertinent.
Kacem Wapalek, «gosse beau», sûr. Et gendre idéal ? Pas encore tout à fait, mais y’a peut-être moyen.
Un degré en plus
Concert à 15h15 le dimanche 10 juillet à Terres du Son (Monts, Domaine de Candé)
«Moi j’ai un set terrible/Comme les seins de ta reusse»
OK, mec, bah on a hâte d’entendre ça, hein.