On va bien souvent voir en concert des groupes et des chanteurs qu’on connaît depuis longtemps ou dont on a beaucoup entendu parler à la télé et à la radio. Et si pour une fois, on allait découvrir directement quelqu’un qu’on ne connaît pas sur une scène tourangelle ?
La programmation musicale locale est très riche et diversifiée et on passe bien souvent à côté de belles découvertes. Nous vous proposons notre sélection furieusement subjective, avec un zoom de temps en temps sur un groupe/artiste qui va passer par ici dans peu de temps. »
ARANDEL le samedi 11 novembre 2017 au Festival Rock the House
Deux scènes, dix groupes, une soirée, une nuit : bienvenue au petit dernier des festivals locaux. Béton Prod et AZ s’associent pour niquer sa race au sombre novembre pendant lequel on passe le plus clair (le plus foncé) de son temps à se lamenter des journées qui raccourcissent, du froid qui s’immisce et de l’installation toujours trop précoce des vitrines et des décos de Noël dans la ville.
Au milieu de cette programmation chaleureuse et festive – aux côtés notamment des sémillants Kadesbotany – on a déniché un petit bijou rien que pour vous et, il faut vous l’avouer, depuis qu’on écoute Arandel en boucle, on a l’impression de vivre au coin du feu du matin au soir tout en éloignant pour un moment toutes les vicissitudes du monde. La musique ultra-organique (dans les deux sens du terme) d’Arandel nous habite et nous habille pour l’hiver (au sens propre uniquement) : plage après plage, elle enduit la peau d’un duvet protecteur délicat et moelleux qui nous rend hermétique à toute forme de froid, de violence, d’agression visuelle ou sonore, de connerie humaine, de manque de lumière. Un onguent sonore eco-friendly que devrait rembourser la sécu de toute urgence, une espèce de «glyphosate of love» qui ferait pousser une herbe bien verte et drue, flottant dans le vent, sur n’importe quelle surface minérale. Des hymnes à la reforestation généralisée.
Bien que farouchement conceptuelle, la musique d’Arandel n’est absolument pas le truc intellectuel chiant qu’on pourrait craindre : elle te traverse le corps avec force, entre ambient house hyper-léchée à la The Orb et abstract hip hop profond à la Dj Shadow/Dj Krush et explorations classiques et/ou psychadéliques tout en retenue, le tout sans aucune machine (zéro logiciel, zéro sample, zéro midi).
«Rock the house» donc, mais décliné ici dans un sens souvent oublié du verbe «rock» : bercer. Mais gare à Arandel tout de même : sur certains morceaux, l’entrée dans l’automne pourra s’avérer puissante et fortement rythmée aussi…
Un degré en plus
> Festival ROCK THE HOUSE, samedi 11 novembre de 20h à 5h du matin, au Grand Hall de Tours, navettes toute la soirée entre la Gare de Tours et le Parc des Expositions. Tarif de 25 à 34 euros.