Bertrand Tavernier : un guide de choix pour un voyage à travers le cinéma français

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Ce mercredi, les cinémas Studio avaient une nouvelle fois un invité de marque. Le réalisateur français Bertrand Tavernier était l’hôte du cinéma indépendant pour le plus grand plaisir des très nombreux spectateurs présents. En marge du film « Voyage à travers le cinéma français », cet homme de cinéma et cinéphile invétéré a donné une interview exclusive à 37 degrés en marge de la conférence de presse.

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Arrivé en retard pour cause de TGV défaillant, Bertrand Tavernier pénètre tranquillement dans la salle des Studio où plus aucune place n’est libre. Les Tourangeaux aiment les films de ce réalisateur aux 75 printemps, et il le leur rend bien. Bertrand Tavernier est un habitué des lieux. Après un bref discours introductif sur son nouveau film, « Voyage à travers le cinéma français », le père de « Capitaine Conan » ou « L-627 » rejoint la presse dans la petite bibliothèque des cinémas. Plusieurs radios associatives ont fait le déplacement. Parmi elles, RFL 101, Radio Active ou encore Radio Campus. Un milieu associatif symbole des liens et ponts entre le cinéma de la rue des Ursulines et les nombreuses structures aux bénévoles qui ont construit leur culture cinéma dans les salles obscures de ce cinéma indépendant unique en France. « Ici, il y a une multitude de films, j’aime ce cinéma ! » déclare un Bertrand Tavernier rapidement pris d’assaut par un flot de questions.

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« Mes choix se sont arrêtés en 1970, au moment où j’ai commencé à être réalisateur… »

« Scorsese a fait la même chose que vous en rendant hommage au cinéma italien ? » questionne l’un des bénévoles d’une radio. Derrière sa monture de lunettes qui cache à peine son agacement, Bertrand Tavernier rappelle que « derrière Martin Scorsese, il y a 150 personnes ! Nous, nous étions 5 pour faire ce film documentaire ! ». Six ans de préparation ont été en effet nécessaires pour fabriquer les 3h15 de film qui voit défiler plus de 94 films tournés entre les années 30 et 70. « Mes choix se sont arrêtés en 1970, au moment où j’ai commencé à être réalisateur… » assume Bertrand Tavernier. « Sinon, il y aurait eu conflit d’intérêts, une notion qui n’est pas étudiée à Sciences Po ! » tacle à nouveau le réalisateur du « juge et l’assassin ».

Puis Bertrand « le ressusciteur » de films revient sur la genèse de son documentaire aux 582 extraits qui a demandé plus d’un an-et-demi de montage. D’un ton amer, B. Tavernier répond à une question sur sa notoriété « J’ai attendu douze à quatorze mois avant d’être reçu par le patron des Studios Canal (ndlr : filiale cinéma et de production de Canal plus) !!! Vous appelez ça avoir de la notoriété… ».

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« Je suis attiré par des sujets différents mais je parle souvent des mêmes choses. Découvrir des milieux et des époques… »

Nous nous retrouvons en tête-à-tête avec le touche à tout du cinéma français. Films dramatiques, films policiers voire films de guerre, nous interrogeons Bertrand Tavernier sur son éclectisme : « Je ne sais pas si je suis éclectique. Pour moi, l’imagination est une qualité ». Il cite Jean Becker sur cette qualité ou encore Jean Renoir. « Je suis attiré par des sujets différents mais je parle souvent des mêmes choses. Découvrir des milieux et des époques… ».

Dans les 195 minutes de « Voyage à travers du cinéma français », Bertrand Tavernier a choisi de montrer l’un des plus grands films de guerre ou plutôt sur la guerre du cinéma français. Un film de Pierre Schoendoerffer, la 317ème section : « Ce film, c’est une chronique d’une défaite annoncée, c’est un constat désabusé ! Et puis, j’ai été attaché de presse sur ce film ! ». Bertrand Tavernier affiche un sourire, « Pierre a été l’un des plus grands amis que j’ai eus et l’un des plus loyaux ! J’ai travaillé plusieurs fois avec lui et je le voyais souvent, souvent, … ». Un choix de cœur donc pour le « père » de Capitaine Conan.

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Pressé par le temps compté pour le réalisateur, nous lui posons une dernière question. Votre film préféré Bertrand Tavernier ? « Oh ! Il y en a trop ! ». Pendant cette interview, une salle comble voisine avait les yeux rivés sur un écran où passait des extraits de films choisis par un « grand » du cinéma français. Le choix d’un maître du septième art.

Crédits photos : Arnaud Roy pour 37°

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