Bateau Ivre : la SCIC Ohé sur le pont pour rouvrir la salle dans les temps

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Tout titre d’article sur le Bateau Ivre qui se respecte doit comporter un jeu de mot marin. Pas par conviction environnementale (même s’il y a des écolos dans l’équipage) mais plutôt par tradition. Derrière le folklore, intéressons-nous de près aux dernières nouvelles en provenance du chantier de rénovation de la Rue Edouard Vaillant. Parfois ça tangue un peu, mais pas question de jeter l’ancre (promis, on arrête les jeux de mots jusqu’au prochain papier sur le sujet).

Coup de fil à Carole Lebrun entre deux grosses averses… La présidente de la Société Coopérative Ohé qui gère le Bateau Ivre a pour mission de nous raconter en détails ce qui s’est dit lors de la dernière AG organisée le 9 mars dans l’amphithéâtre des Tanneurs à l’Université de Tours. Plus le temps passe, plus il y a du monde : 1 768 sociétaires de Tours, de Paris, de Belgique voire de Nouvelle-Zélande. 1 768 sociétaires qui ont pris leur part dans l’aventure pour 100€ et qui ont donc droit de vote sur toutes les décisions concernant le présent et le futur de ce lieu culturel prêt à ressusciter, 9 ans après sa fermeture. « Parmi elles on compte près de 180 structures et personnes morales » indique la représentante de l’Assemblée.

« On continue à grandir doucement et sûrement. »

A l’ordre du jour : un débat sur l’accès de la salle, sur son fonctionnement, sur ce qui pourrait s’y dérouler… Un point financier aussi, bien sûr : « nous avons des engagements pour 250 000€ de subventions d’investissement. 200 000€ du Conseil Départemental et 50 000€ de la ville de Tours qui nous met aussi à disposition un agent du service culture pour faciliter certaines démarches sur un certain nombre de problématiques, comme le stationnement » explique Carole Lebrun. 250 000€ c’est une somme publique conséquente quand on sait que le collectif a eu toute la peine du monde à convaincre les pouvoirs publics de lui laisser la propriété du bâtiment (plusieurs années de combat avec nombre de manifestations) mais ce n’est pas encore suffisant pour financer tous les travaux de rénovation nécessaires.

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Objectif : engager 4 salariés pour le café culturel

« Idéalement il nous faudrait un budget de 800 000€, nous en avons 400 000 aujourd’hui » résume la présidente d’Ohé. « Cela ne nous permet pas de faire tout ce que nous avions envisagé mais cela permet d’ouvrir le lieu, de garantir son accessibilité et sa sécurité. En revanche il faudra peut-être qu’on se l’approprie autrement pour les finitions ou la décoration. Mais ce n’est peut-être pas plus mal car cela remet les sociétaires au cœur de la problématique. Nous allons faire les choses par nous-mêmes de façon coopérative. »

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A l’heure où nous écrivons ces lignes, la démolition est achevée, la toiture est réparée pour éviter les fuites d’eau et des pourparlers sont en cours avec des entreprises pour les travaux d’aménagement qui doivent commencer dans les prochaines semaines. Objectif : rouvrir fin 2019-début 2020 (plutôt début 2020, d’ailleurs).

C’est loin 2020 ? Oui… et non : « le labo distillation travaille sur ce qui pourrait se passer pour la réouverture » explique Carole Lebrun. Pour rappel, les sociétaires s’engagent bénévolement par petits groupes thématiques pour réfléchir sur différents sujets, ce sont ces fameux labos.

« Ce sera une salle de mutualisation et d’intersections. Nous fonctionnerons principalement avec un système de location et avec un café culturel. On ne s’interdit pas de programmer des événements via la SCIC mais ce sera certainement de manière impromptue et spontanée et de la manière la plus coopérative possible. Nous ne voulons pas être une salle de programmation en plus. »

Une visite de chantier festive au printemps

Ce fameux café pourrait faire travailler 4 personnes à temps partiel et être ouvert du mardi soir au dimanche midi, avec par exemple un événement dominical en mode « retour du marché Velpeau » où chacun apporterait son sandwich. La question de l’ouverture à la location pour organiser des événements « citoyens » (débats, séminaires, congrès) a également été posée lors de l’AG afin de maximiser la rentabilité du lieu : elle a fait débat, certaines voix redoutant notamment la visée politique que pourraient prendre certains événements. De son côté Carole Lebrun espère surtout que le Bateau Ivre sera « pris d’assaut par les artistes. »

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Entourée d’une équipe de 12 personnes en conseil d’administration – (des historiques comme Franck Mouget ou Agnès Thibal ou des nouvelles têtes comme Abdelkader Naji d’RFL) – Carole Lebrun s’active surtout pour trouver des financements. Les rendez-vous avec la région Centre-Val de Loire, Tours Métropole ou la Direction Régionale des Affaires Culturelles ? « On attend… Pour l’instant pas de réponse, plusieurs mois après nos rendez-vous. » D’autres options ? « On contacte des fondations, on s’intéresse aux concours comme Entreprendre au féminin ou Entreprendre dans la culture, on regarde comment candidater pour décrocher des fonds européens. » Et puis au quotidien il faudra des bénévoles, ou au moins des cerveaux pour apporter des idées : « on peut toujours prendre des parts » rappelle la présidente qui espère annoncer prochainement une opération chantier ouvert dédiée aux sociétaires, « une visite un peu festive » qui devrait avoir lieu dans le courant du printemps.

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