Le CCC OD accueille un nouvel artiste pour ses expositions monumentales dans la Nef. Cette fois c’est le Français Alain Bublex qui y installe une oeuvre s’inspirant de l’univers du film Rambo.
La Nef du CCC OD s’est de nouveau transformée en cette fin d’année. On l’avait pressenti dès les travaux de construction du bâtiment, cette salle aux dimensions impressionnantes (25 mètres de longueur, 11 de largeur et 11 de hauteur sous plafond) allait permettre d’accueillir des projets surprenants. Après avoir servi de chambre d’huile à Per Berclay pour l’ouverture, de tableau géant de cactus avec Ghada Amer ou encore récemment de labyrinthe avec l’exposition de l’artiste polonaise Alicja Kwade, c’est un nouveau projet surprenant qui y prend place.
Le paysage américain d’Alain Bublex, exploite en effet le bâtiment dans toutes ses dimensions. Une exposition faite sur mesure, construite spécialement pour la Nef. Pour cette exposition Alain Bublex travaille ce qui le préoccupe le plus depuis 20 ans : la place du paysage et sa représentation.
Pour traiter de la question, il s’appuie sur le film « Rambo, first blood » le premier volet de la saga de Sylvester Stallone. Un film qu’il revisite à travers un dessin animé reprenant 18 minutes du film, mais gommés de ses personnages. Seuls les paysages y sont redessinés fidèlement au film afin de montrer la « force de ce paysage américain » et son atmosphère singulière. « C’est à travers ce paysage que Rambo s’adresse à la nation américaine, bien plus qu’à travers la guerre du Viet-Nam » avance l’artiste.
Un dessin-animé à l’atmosphère lente, que le visiteur découvrira dans une pièce en sous-pente, au milieu de poteaux de bois, servant de socles à la deuxième partie de l’exposition. Car au-dessus, Alain Bublex a recréé sur plan incliné faisant toute la longueur de la Nef, un diorama des premières images du film. Une reconstitution à l’échelle 1/1 qui là encore impressionne. On y retrouve la cabane rouge, le paysage de montagne, un lac en contrebas… Un paysage comme un décor ou une maquette, dans lequel le spectateur ne peut pas pénétrer, mais observer de près, un peu comme les cinéphiles regardent et décortiquent de près les images de leurs films cultes, en étant à la fois acteurs et spectateurs de l’œuvre.
Une œuvre d’Alain Bublex qui prend également une troisième phase, la nuit tombée, quand une fois illuminée, la Nef et le diorama de l’artiste se rendent visibles de l’extérieur…
Une façon de symboliser l’importance du lien entre l’œuvre et le bâtiment qui l’accueille. « Je n’ai pas cherché une manière de montrer mon travail, dans la Nef mais plutôt de faire de cette rencontre mon travail » explique-t-il ainsi.