Afin de limiter leur empreinte, les festivals s’associent pour mutualiser leurs gobelets

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Organiser un festival c’est une grosse logistique à mettre en place. Logistique technique, économique mais aussi environnementale. Chaque année, les festivals cherchent donc à s’inscrire dans une démarche de plus en plus durable. La démarche n’est pas nouvelle, elle a été engagée par les festivals à différents niveaux depuis une grosse dizaine d’années. A la fois par des gestes simples (cendriers de poche), des choix techniques et logistiques importants (limitation des générateurs…). Un des symboles de cette démarche c’était jusque-là le gobelet réutilisable consigné (souvent à 1 euro), qui s’est imposé depuis le milieu des années 2000 (son introduction date de 2007 sur le festival Terres du Son par exemple) afin de limiter les gobelets jetables.

Stock de gobelets lors d’un festival Terres du Son

Une idée qui a fonctionné mais dont le système mérite aujourd’hui d’être revu. C’est en tout cas le sens de la réflexion portée par plusieurs événements signataires* d’une charte commune de mutualisation des gobelets.

Jusqu’à présent, chaque événement produit en effet des gobelets « logotés » à son effigie. Chaque année ce sont ainsi plusieurs milliers de gobelets et donc autant de plastique qui sont fabriqués : Cette année pas moins de 7 000 pour le festival Aucard de Tours et 40 000 pour le festival Terres du Son, en vue de la grosse affluence attendue pour son édition 2023.

Des chiffres conséquents qui s’expliquent de plusieurs raisons : Du côté du public, le gobelet est devenu un goodie que les festivaliers aiment conserver en ayant la nouvelle édition chaque année (qui n’a pas des dizaines de gobelets chez lui qui traînent dans un placard ?). Pour les organisateurs, le principe de la consigne avec son lot de gobelets gardé par les festivaliers, contribue à l’économie des festivals, en faisant rentrer plusieurs milliers d’euros dans les caisses, incitant ainsi à en produire de nouveaux exemplaires chaque année.

« Chaque événement accepte de potentiellement perdre un peu d’argent au départ, mais cela va dans le bon sens »

Le principe de départ serait donc dévoyé, incitant à une production peu éco-responsable de nouveaux gobelets chaque année.  

C’est bien simple, on estime que pour être aussi écologique qu’un gobelet en plastique jetable, le gobelet réutilisable doit servir au moins 7 fois. C’est l’utilisation optimale pour compenser a minima l’empreinte carbone de sa production, de ses nombreux lavages, et de son éventuel recyclage. A Terres du Son, on affirme que les études internes réalisées montrent qu’un gobelet ne sert que 2,5 fois en moyenne pendant le festival. Loin du compte donc, même s’il faudrait ajouter les utilisations ultérieures que ce soit pour les gobelets récupérés par les festivaliers ou ceux rendus qui peuvent servir les années suivantes sur le festival.

Conscients de tout cela, plusieurs organisateurs de festivals se sont réunis pour réfléchir à la question. « Tout est parti d’un groupe de travail sur les thématiques environnementales constitué lors de la Cop 21 régionale » explique Julien Macou du festival Terres du Son.

Le premier thème retenu par le groupe de travail est donc la question des gobelets, avec l’idée de créer une entraide via une mutualisation des stocks de gobelets déjà constitués. « Chaque événement accepte de potentiellement perdre un peu d’argent au départ, mais cela va dans le bon sens » précise Amandine Lopes (So Sweet et Jazz en Touraine).

Concrètement les organisateurs qui se sont réunis pendant le festival Aucard ce mercredi soir pour signer la charte, s’engagent à se prêter leurs gobelets, avec un système de consignes entre eux afin qu’il n’y a pas de laissé pour compte.

« Cela veut dire que chaque signataire accepte de servir des gobelets logotés d’un autre festival ou que les festivaliers en ramènent de chez eux » poursuit Amandine Lopes.

Une première étape le temps de l’écoulement des stocks disponibles, avant une deuxième qui constituera certainement à la constitution de gobelets avec un logo commun. « C’est une première étape qui amènera à d’autres réflexions » nous dit-on encore. Pour l’instant 9 structures ont adhéré au projet*. L’idée est d’élargir la mutualisation à plus d’événements à l’avenir. La première mutualisation est prévue pour le festival Les Kampagn’Arts les 24 et 25 juin prochains.

Un degré en plus :

La liste des premières structures signataires : Les Kampagn’Arts – Terres du Son – Jazz en Touraine – So Sweet Event – Tours Evénements – La Connexion (festival à Blois) – Rispost Festival – Nove – Aucard de Tours.

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