Quelle politique d’investissements à Joué-lès-Tours ?

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Rénovation de l’Alouette, du centre de loisirs de La Borde, réaménagement du centre-ville… la ville de Joué-lès-Tours investit à première vue. Pas assez au goût de l’opposition, des investissements réalistes rétorquent les élus de la majorité.

Avec la rénovation de la piscine de l’Alouette, c’est un chantier symbolique qui a débuté il y a quelques semaines pour la ville de Joué-lès-Tours. Ce chantier emblématique de la politique voulue par le maire Frédéric Augis et sa majorité,  est en effet au cœur de divergences avec l’opposition municipale, notamment socialiste.  « Ce chantier était dans nos programmes au moment des élections, c’est en effet divergence avec le PS qui voulait fermer le bassin. De notre côté, nous voulions le rénover parce que ce bassin répond à un besoin de proximité » indique le maire de la commune pour répondre une nouvelle fois aux critiques de son opposition qui l’accuse de tomber dans le clientélisme avec ce projet « jugé inutile et coûteux » et qui de son côté aurait privilégié sa fermeture avec un rapatriement des activités au tout nouveau centre aquatique Bulle d’O.

« Nous n’inscrivons dans la section investissements uniquement ce que nous pouvons réaliser »

Pour Frédéric Augis, « Bulle d’O ne peut pas absorber toutes ces activités, les créneaux sont déjà pleins ». Et le maire de Joué-lès-Tours d’assumer ses choix « cet équipement de proximité répondra aux demandes pour les bébés nageurs ou les personnes âgées. Par sa taille intermédiaire, il est idéal pour ce type d’activités mais aussi pour les scolaires ». Incorporé au foyer de l’Alouette comprenant salles de danse, gymnase… la mairie de Joué-lès-Tours souhaite par ailleurs profiter de l’occasion pour rénover l’ensemble des lieux avec en prime une extension de 110 m². « Le foyer de l’Alouette est le seul lieu de rencontres du quartier, il était important de le rénover parce que les activités ont évolué avec la population depuis sa mise en service en 1972 ». Avec plus de 50 activités et quelques 500 adhérents utilisateurs des lieux à l’année, la remise aux normes s’est donc imposée d’elle même pour l’actuelle majorité.

Ce chantier et les divergences d’opinions qu’il entraîne reflète le caractère politique que peuvent prendre les choix d’investissements d’une commune comme Joué-lès-Tours. Les débats en conseil municipal en mars dernier sur le budget 2016 s’en sont fait le reflet. Avec 13 millions d’investissements d’inscrits sur l’année (sur un budget total aux alentours de 59 millions d’euros), l’opposition a pointé une baisse par rapport à l’année précédente, y voyant un mauvais signal. Du côté de la majorité, la grille de lecture est logiquement autre. Ainsi pour Vincent Téléga, nouveau premier adjoint et toujours adjoint aux finances de la commune : « Nous n’inscrivons dans la section investissements uniquement ce que nous pouvons réaliser. Il est facile d’indiquer au budget primitif des sommes importantes et au final de n’en réaliser que la moitié ». Et l’adjoint de Frédéric Augis de poursuivre son raisonnement chiffres à l’appui : «  Nous avons réalisé 82 % des investissements annoncés en 2015, contre 76% de réalisation en 2014. Ce pourcentage n’était que de 63% en 2013 ».

Derrière ces chiffres,  dans quelle direction va la politique d’investissement de la majorité jocondienne ? Depuis leur arrivée au pouvoir en 2014, Frédéric Augis et son équipe avancent régulièrement le cadre de vie et la proximité comme éléments centraux des investissements réalisés ou à venir. « Quand nous rénovons la voirie à hauteur de 1,5 millions d’euros par an c’est de l’investissement de proximité améliorant le cadre de vie » pointe dans ce sens Vincent Téléga. « Nous avons 5 millions d’euros d’investissement récurrents par an » précise-t-il en citant donc la voirie mais aussi l’entretien du bâti (de l’ordre de 1 million d’euros par an pour les 38 bâtiments communaux), « il nous reste donc 7 millions environ pour le reste ». Le reste c’est ce qui entre justement dans la politique d’investissements à proprement parlé, à l’instar de la politique d’acquisition foncière… : «  Quand nous décidons une politique d’acquisition foncière, cela entre dans l’amélioration du cadre de vie. Nous construisons l’avenir en cherchant à aérer les entrées de ville et les grandes artères parce que la ville est dense notamment son centre, or la population a besoin d’espaces aérés ».

Et les grands travaux ?

La politique de grands travaux n’est toutefois pas exclue et si l’opposition appuie sur le manque d’ambitions en pointant le manque de projets de l’actuelle municipalité, celle-ci a, continuité des institutions oblige, repris lors des deux premières années de mandat, les projets engagés par l’ancienne majorité socialiste comme le plan Ecole 3 d’investissement dans les 9 groupes scolaires jocondiens ou encore l’achèvement du complexe aquatique Bulle d’O. Deux projets qui ont pris fin cette année.

La suite, Vincent Téléga l’affirme, «  il y a des choses à faire », citant en exemple la réfection totale du centre de loisirs de La Borde, que Frédéric Augis présentera lundi prochain. Sans entrer dans le détail, l’objectif est d’accroître la capacité du centre tout en le mettant aux normes. Cela passera par un plan pluriannuel s’étalant jusqu’en 2020 et des travaux par tranches permettant de garantir l’accès aux enfants pendant le chantier. Un projet à 7,2 millions d’euros qui entraînera une destruction d’une partie du bâti vétuste et une reconstruction permettant un meilleur accueil.

Autre projet ayant vu le jour en cette fin d’année, la rénovation de la place du général Leclerc entrant dans un plan d’embellissement du centre-ville : « Réaménager le cœur de ville est primordial, il faut doter Joué-lès-Tours d’un centre-ville digne de son statut de seconde ville du département. La ville a besoin de lieux de vie et d’échanges autour des commerces, des services et des équipements publics existants ou à venir » affirme ainsi de son côté le maire de la commune dans le dossier de présentation du projet.

Parmi les autres projets dans les cartons, la construction d’un mini palais des sports au sud de la ville, à côté de Jean Monnet et des deux gymnases déjà existants devrait voir le jour à croire l’adjoint aux finances. « C’est un projet à 4 millions d’euros  qui était dans le programme de campagne et l’incendie du gymnase Jean Bouin l’an passé, renforce cette nécessité ».

« Nous continuons d’investir sans augmenter les impôts tout en réduisant nos dépenses de fonctionnement à hauteur d’un million d’euros par an » précise Vincent Téléga. « La mise en place de plans pluriannuels permet également de savoir où on va et de pouvoir anticiper nos dépenses ». Pour l’heure, ces investissements sont essentiellement financés sur l’emprunt et l’autofinancement (c’est à dire la marge dégagée sur le budget de fonctionnement). Ce dernier s’élevait à hauteur de 5,5 millions d’euros sur le budget 2016.

Crédits photos : Projet de rénovation du centre-ville (c) ville de Joué-lès-Tours

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