Le blues des blouses blanches

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Les personnels hospitaliers ont le blues et le font savoir. Ils étaient plusieurs centaines, de 500 à 700 selon les comptages à défiler dans les rues de Tours comme dans plusieurs villes de France mardi.

Le malaise des personnels hospitaliers est latent depuis plusieurs années. Hausse d’une gestion purement comptable, baisse des effectifs, manque de moyens… autant d’éléments ciblés par les personnels hospitaliers qu’ils soient urgentistes, infirmiers, aide-soignants, médecins spécialistes… Un malaise qui touche toutes les professions et tous les secteurs : Epadh, CHRU ou personnels libéraux. Au CHRU de Tours, « depuis deux ans, le ras-le-bol est là » nous explique Julie, infirmière au sein de l’hôpital tourangeau. « On nous demande toujours plus de polyvalence, de se démultiplier pour intervenir dans différents services, tout cela se fait au détriment des patients » note la jeune trentenaire. « Nous sommes entrés dans une logique de comptabilité pure, tout est devenu question de chiffres et uniquement de chiffres, on en oublierait presque que notre métier repose sur des questions humaines et que tout ne peut pas se chiffrer justement » poursuit-elle.

« Les relations avec les patients sont de plus en plus courtes, une parce qu’on nous demande toujours plus de choses en annexe mais aussi parce qu’on incite les patients à privilégier les soins à domicile pour des raisons économiques » explique de son côté sa collègue Mélanie. , « Je suis devenue infirmière avec un idéal, celui d’aider les autres, je trouvais qu’il y avait un sens à ce travail. Je me rends compte aujourd’hui, que j’étais bien naïve » poursuit cette dernière avec amertume.

Des patients qui seraient de moins en moins au centre des préoccupations à écouter nos interlocutrices qui dénoncent un système qui s’effrite de tous les côtés : « Les conditions de travail se dégradent, on nous en demande toujours plus avec moins de moyens et sans aucune reconnaissance salariale. Certains collègues sont à bout, là encore ce n’est bon pour personne, et surtout pas pour les patients ».

Le système médical français, pourtant longtemps envier est-il au bout du rouleau ? Tout porte à le croire selon notre conversation avec ces deux infirmières qui en veulent à leur direction « déconnectée du terrain et de la réalité » mais aussi à leur ministre de tutelle Marisol Touraine. Cette dernière subit en effet la foudre du personnel hospitalier. En cause, la loi santé et les regroupements de services hospitaliers qu’elle entraîne, mais aussi les coupes budgétaires dans le système de santé et les politiques d’économies à l’instar des 3,5 milliards prévus d’ici 2017 (ndlr : sur trois ans) qui entraînera selon Mélanie et Julie toujours plus de fermetures de lits et toujours moins de moyens.

Crédit photo : Image d’archives 37°

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