Un Tourangeau en kitesurf : Simon aime quand le vent souffle fort

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Sa passion : foncer sur la mer, avec l’espoir de gagner des courses. Simon Leprévost est vice-champion de France de kitesurf SpeedCrossing TwinTip 2018 et il aimerait bien faire encore mieux en 2019. Salarié de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Touraine, il migre vers les côtes dès qu’il peut pour s’entraîner. Ou concourir.

La semaine il porte le costume, le week-end une combi très près du corps. Simon Leprévost est du genre à se mouiller. Natif de Pau, de passage en Touraine pour le travail en attendant de se rapprocher des côtes, il a souvent vécu au bord de l’eau « parce que mon père évoluait dans le monde du nautisme. » A 6 ans, il expérimente la planche à voile : « je prenais du plaisir mais je n’étais pas si doué que ça. » A 14 ans, le jeune homme se pose devant sa télé, plus précisément face à l’émission Nulle part ailleurs. Un kitesurfeur est invité, la révélation : « dès que j’ai pu j’ai acheté ma première aile de kitesurf. » C’était une année où la France se passionnait pour le ballon rond pour cause d’exploit mondial, nous étions en 1998. Lui a plutôt le regard dans les vagues.

Simon prend son premier cours sur l’Île d’Oléron, un endroit de la Charente-Maritime où il retourne toujours aujourd’hui pour s’entraîner. Ce jour-là, il avoue avoir bu la tasse. Pas de quoi le freiner : en 1999 il part 15 jours en stage au Venezuela, « une destination très ventée, surtout l’hiver. » Il vaut mieux : planche tractée par un cerf-volant, le kitesurf nécessite plus qu’une petite bise pour un maximum de sensations. Quand les rafales atteignent 100km/h et qu’on range les chaises de jardin partout en France, le kitesurfeur saute de joie car il va prendre son pied.

Une planche en bois et carbone de 3kg

Au fil des années, Simon Leprévost organise sa vie autour du kitesurf, achetant par exemple un van aménagé pour dormir au bord de l’eau lors de ses week-ends en vadrouille. Sa femme ne le suit pas toujours (ils ont un bébé de 7 mois) mais elle s’est aussi laissée tenter par la discipline.

L’Egypte, le Maroc, la Camargue, La Baule… Les spots de kitesurf ne manquent pas. Simon Leprévost les parcourt un à un. « La compétition c’est venu sur le tard » dit-il. Ça lui a réussi : il finit vice-champion de France direct, face à des petits jeunes pleins d’avenir (et plus légers que lui, donc potentiellement avantagés si le vent n’est pas à fond). Il faut savoir que dans le championnat, c’est la régularité qui importe : finir toujours 2e ou 4e sera plus efficace pour terminer la saison bien classé que remporter deux courses mais finir les autres en bas de tableau.

Néanmoins, 2e pour la première étape de la saison 2019 à Hendaye, le Tourangeau rêve de victoires. Peut-être dès fin juin à La Baule, à Wimereux (Pas-de-Calais) en septembre, ou La Grande Motte en octobre. Son secret : une toute nouvelle planche en bois et carbone, qu’il teste. Son poids : seulement 3kg. Il a également perfectionné son équipement, en particulier pour bien s’hydrater au large.

Du kitesurf aux JO en 2024

On l’a dit, notre compétiteur évolue dans la catégorie TwinTip, une planche comparable à un snowboard, à la différence du foyle, « la Formule 1 des mers » qui peut faire du 70km/h en pointe. « C’est un support accessible au plus grand nombre, très polyvalent, simple, pour se faire plaisir et qui ne demande pas beaucoup de préparation » détaille le jeune quadra qui complète ses sorties en mer par un entraînement intensif en salle de sport pour pouvoir rivaliser face à des concurrents qui peuvent sauter dans les vagues dès leur sortie du bureau, contrairement à lui. « J’y vais trois à six fois par semaine pour travailler essentiellement les cuisses et le cardio » signale-t-il.

Pour le kitesurf, mieux vaut être endurant : une manche peut durer jusqu’à 3h, avec un enchaînement de courses. Parfois sur 20 à 40km. Le tout à quelques centaines de mètres du rivage. « Ce n’est pas un sport dangereux, mais un sport extrême » résume Simon Leprévost qui loue la possibilité de pouvoir décompresser une fois qu’il est tracté par le vent. Comme lui, 60 000 personnes sont licenciées en France, la discipline étant popularisée par de grands champions comme Nicolas Barrier ou Alex Caizergues. Elle fera d’ailleurs son entrée aux Jeux Olympiques en 2024. Et les épreuves se dérouleront à Marseille.

Photo kite Simon Leprévost

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