Un projet sérieux pour reprendre le Musée de la Typographie à Tours

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Depuis près de 5 ans, on sait le Musée de la Typographie de Tours en sursis. Installé Rue Albert Thomas, dans le prolongement de la Rue Colbert, cet établissement de 70m² est géré par un homme qui souhaite passer la main. Mais jusqu’ici Muriel Méchin n’avait pas trouvé de repreneur à ses conditions, c’est-à-dire souhaitant reprendre toute sa collection sans la faire quitter Tours. Jusqu’à ce qu’une jeune femme le contacte il y a quelques mois… Nous l’avons rencontrée pour sa toute première interview sur le sujet.

Stella a 30 ans et vit actuellement à Marseille. Issue d’une famille de musiciens, elle est « la seule » a avoir suivi une voie différente. Son parcours associe ainsi la littérature et l’art graphique : elle a fait une licence de lettres tout en développant la maîtrise l’illustration (sur vinyles, par exemple), ce qui l’a amené à participer à plusieurs expositions. Aujourd’hui, elle travaille en tant que correctrice/relectrice dans un service éditorial de la cité phocéenne. Et elle a eu un grand-père typographe. C’est donc pour ça qu’elle a été particulièrement alertée par la multiplication d’articles faisant état du sort du Musée de la Typographie de Tours :

« Comme beaucoup de monde c’est un projet et un lieu qui m’intriguaient. En découvrant la situation je me suis mise à espérer que quelqu’un s’occupe de cette affaire mais quand je me suis de nouveau renseignée l’année dernière j’ai vu qu’on en était toujours au même point. J’ai commencé à réfléchir et à me demander qu’est-ce qui m’empêcherait de m’emparer de ça et de faire quelque chose. Je n’ai pas la prétention de répondre à tout, tout de suite, mais pour moi la distance avec Tours n’est pas un problème et financièrement il est toujours possible de trouver des solutions. »

Motivée, Stella entreprend donc de découvrir Tours et son Musée de la Typographie. Une première visite au printemps 2022 : « J’ai eu l’impression que c’était une caverne d’Ali Baba, un endroit qui regorgeait de trésors. Ça m’a touché en plein cœur. Muriel y a mis plein d’amour. La façon dont il a pu sélectionner ce matériel, la façon aussi dont il en parle : tout est en bazar entassé mais avec un charme absolument fou. »

La jeune femme est donc de plus en plus décidée à s’engager. « Je ne suis peut-être pas la plus qualifiée mais j’ai l’énergie pour essayer de faire quelque chose » nous dit-elle. Forte d’un bon réseau dans l’art et l’artisanat, et d’une expérience de quelques années dans l’enseignement, elle espère avoir une part du bagage qui lui permettrait de maintenir notamment toute la partie d’activités pédagogiques essentielle à la vitalité de ce musée, dont toutes les machines sont en état de marche – ce qui est assez exceptionnel d’un point de vue patrimonial.

Le projet est donc clair : Stella veut entreprendre le rachat de la collection de Muriel Méchin – estimé à 50 000€ – et s’activer pour la déménager dans un nouveau local plus adapté. « L’idée serait d’avoir 150m² contre environ 70 aujourd’hui » nous dit-elle. De quoi avoir un lieu d’exposition et au moins une salle pour les activités. De préférence de plain-pied, au moins pour les machines, afin de faciliter le déménagement depuis la Rue Albert Thomas. Et si possible en centre-ville de Tours pour maximiser les chances de réussite touristique du lieu. Une quête particulièrement complexe, mais peut-être pas impossible.

Pour mener à bien son projet, Stella n’est pas seule ; Elle est accompagnée par une ancienne stagiaire de Muriel Méchin, Irène, elle aussi marseillaise (un hasard). Mais aussi par Amanda, une jeune femme qui l’aide notamment pour toute la partie communication. Son ambition serait de faire aboutir le dossier d’ici la fin de cette année 2023, potentiellement en faisant appel au mécénat ou à différents organismes susceptibles de la subventionner (des démarches sont en cours). A voir par exemple si la ville de Tours finira par s’intéresser au projet, elle qui a – jusqu’ici – refusé d’investir financièrement pour la pérennité de ce musée.

« Peut-être que certaines personnes se demanderont pourquoi rien n’a été fait avant. C’est peut-être parce que toutes les conditions n’étaient pas réunies » commente Stella pour devancer d’éventuelles interrogations autour de son projet. Elle ajoute qu’il y a apparemment eu certaines propositions, mais semble-t-il pas suffisamment séduisantes aux yeux de l’actuel propriétaire. Elle vient environ une fois par mois à Tours pour faire avancer son projet. Parmi les prochaines étapes envisagées : une collecte participative au printemps puis un temps de formation essentiel avec Muriel Méchin pour tout savoir sur la typographie et les machines qu’il possède.

Un degré en plus :

Vous pouvez suivre le projet du nouveau Musée de la Typographie de Tours et contacter Stella via le compte Instagram dédié.

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