Un an de Covid en Touraine : comment les cours de cuisine s’adaptent à la crise sanitaire

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En Indre-et-Loire, la première vague de l’épidémie de coronavirus coïncide avec le début du mois de mars 2020. Oui, cela fait un an. 12 mois qui nous semblent avoir duré une éternité. Que peut-on en retenir à froid ? Quel ressenti ? Quelles leçons ? Aujourd’hui on en parle avec Caroline Lecouffe, gérante de Tours à Table qui propose des cours de cuisine… et qui s’est adaptée à la situation en faisant migrer une grande partie de son activité en distanciel.

A quoi ça ressemble un cours de cuisine en visio ?

On reçoit un lien Zoom, on se connecte et on a le chef en face de soi par écran interposé. L’exercice implique d’avoir préparé en amont les ingrédients ainsi que le matériel nécessaire à la recette, envoyés par mail au moment de l’inscription. La différence avec un cours classique c’est que l’on se projette en faisant ses courses avant mais je pense que ça participe à la bonne ambiance car il y a une attente au moment de l’ouverture de la session. D’ailleurs, ça peut paraître étonnant, mais j’ai l’impression qu’il y a plus de chaleur qu’en présentiel : le fait d’être chacun derrière sa webcam efface certaines barrières qu’on pourrait se mettre d’habitude. On ose plus poser certaines questions, par exemple.

Est-ce que l’on voit assez bien les différentes étapes de la recette ?

Pour s’en assurer on a mis deux caméras : une en grand angle où on voit le chef de plain-pied, l’autre qui zoome sur le plan de travail et le plan de cuisson pour les gestes techniques. C’est juste plus difficile pour la pâtisserie qui nécessite des ingrédients spécifiques et des pesées au gramme près donc nous ne les faisons pas en visio. En ce moment les gens semblent plutôt avoir envie de cuisine du monde on propose donc pas mal de cours de mezzes libanais, des recettes italiennes, indiennes…

Comment ça se passe pour les chefs ?

C’est vrai qu’au départ ils peuvent se sentir un peu seuls mais très vite ils entrent en communication avec les élèves, on se tutoie, on s’interpelle, parfois en mode vanne : « Ce n’est pas le moment de goûter, je t’ai vue lécher ton plat » ou en mode « Est-ce que tu peux me montrer ta casserole, j’ai l’impression que c’est un peu trop liquide. » On a vraiment un lien qui est établi et on repère bien si les gens font des bêtises, s’absentent pour répondre au téléphone…

Est-ce qu’on apprend mieux quand on est dans sa propre cuisine ?

On apprend pareil mais on sera plus à même de refaire les gestes parce qu’on a déjà le bon matériel, on pourra plus facilement reproduire les mêmes gestes lors d’un dîner chez soi. On a des clients qui nous envoient des photos, un petit commentaire… On en a même qui viennent nous faire goûter ce qu’ils ont refait. Par exemple un monsieur qui a appris à faire des macarons et nous apporte de temps en temps. Hyper sympa !

Tu vois donc quelques avantages à ces cours visio ?

Déjà ça nous permet de travailler ce qui est énorme. En dehors de ça, c’est l’occasion de capter une nouvelle clientèle, en particulier les entreprises. On a des entreprises et agences de toute la France qui nous démarchent, je pense même que ça va durer au-delà de la crise sanitaire pour la facilité à rassembler ses équipes. Y compris au niveau privé pour réunir une famille qui vit aux quatre coins de la France. Comme ça on peut commencer à concurrencer certaines grosses boîtes de cuisine, puisque – finalement – nous proposons la même chose avec des coûts moindres qu’en présentiel. Ce sont également des formules que l’on propose aux agences touristiques pour les Américains ou d’autres pays. L’idée c’est « Un chef français dans votre cuisine » et ça plait beaucoup ! On donne les secrets de la blanquette de veau ou de la tarte tatin avec notre accent frenchie, il suffit juste de s’adapter aux créneaux horaires.

La pandémie a entraîné beaucoup de créativité dans votre secteur d’activité ?

C’est très stimulant, déjà parce qu’il a fallu adapter les recettes qui ne sont pas toutes réalisables en visio. On a dû faire beaucoup de tests pour que ce soit techniquement performant. Et puis au niveau des formules : nous proposons des quiz culinaires ou de la dégustation de vins via des prestataires qui envoient des petits flacons très bien marketés. Tout le monde déguste les mêmes vins derrière sa caméra. Et – comme le cours de cuisine – on en vient à une vraie séance de dégustation.

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