Tupperware : les collectivités locales impuissantes ?

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L’annonce de la fermeture de l’usine Tupperware à Joué-lès-Tours a réveillé les inquiétudes des élus, mais aussi les interrogations sur le poids des collectivités face à celui d’entreprises gérées souvent ailleurs.

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Au sortir de la réunion qui s’est tenue en préfecture en présence de la direction France de Tupperware et de tous les élus locaux, villes, métropole, région, députés, sénateurs…, le constat est implacable chez les élus acceptant de répondre aux questions des journalistes. Tous évoquent une « décision de Tupperware qui paraît irrévocable »,  une décision « prise à Orlando en Floride et répondant à des logiques mondiales ».

Dès lors, que peuvent faire les collectivités face à ce genre de décisions ? A priori pas grand chose. Dans une loi du marché féroce, les pouvoirs publics restent impuissants face aux jeux des délocalisation. Car dans le cas de Tupperware, il s’agit bien de cela, la production devant partir au Portugal ou en Grèce, officiellement pour rationaliser l’outil de production face à une baisse drastique de l’activité ces dernières années : – 45% de chiffres d’affaires en moins en cinq ans en Europe.

Pour résumer, Christophe Bouchet décrit la situation actuelle comme telle : « ils ont des arguments économiques imparables, et on a des arguments humains, sociaux et de territoire imparables aussi ».

Elu également à la Métropole, le maire de Tours poursuit : « Il faut que l’on se penche sur ce problème… Comment les entreprises en difficulté peuvent se tourner vers nous. A aucun moment Tupperware n’a tiré la sonnette d’alarme, c’est un grand gâchis car on aurait été en capacité de les accompagner. »

Des propos derrière lesquels on devine une certaine impuissance mais aussi une frustration que l’on retrouve également chez d’autres. « S’ils nous avaient alerté nous aurions pu les aider » témoigne également Frédéric Augis, le maire de Joué-lès-Tours.

Des dispositifs d’accompagnements aux entreprises existeraient donc à croire les élus, pourtant aucun n’a été lancé faute d’alerte de Tupperware. L’entreprise américaine avait-elle envie de sauver son site français ? La question est sur les lèvres de certains, qui à demi-mots se posent la question, sans vouloir néanmoins aller ouvertement au clash avec l’entreprise. Il faut dire que conscients que l’avenir du site de Joué-lès-Tours au sein de Tupperware est scellé, les élus envisagent déjà la suite. Et s’ils attendent le lancement des négociations avec les salariés dans le cadre du plan social (officiellement nommé PSE pour Plan de Sauvegarde de l’Emploi), leur ambition est désormais de peser sur celles-ci en aidant au maintien du site et des emplois via un repreneur. « Nous avons des pôles d’excellence en plasturgie au sein de notre territoire, il faut s’appuyer dessus parce que les salariés de Tupperware ont une réelle expertise » pointe ainsi Frédéric Augis, tandis que du côté du Conseil Régional on souligne que la région peut aider à la formation des salariés à de nouvelles activités.

Placés au pied du mur, les élus avancent ainsi unis pour tenter de sauver ce qui peut l’être encore. Ont-ils les moyens d’anticiper de telles situations néanmoins ? Difficile face à des multinationales, même installées sur le territoire depuis plusieurs décennies. Un constat qu’ils ont pleinement conscience, pariant plus aujourd’hui sur l’implantation de zones d’activités composées de PME, à l’instar de la Liodière à Joué-lès-Tours, qui regroupe aujourd’hui près de 1500 salariés pour environ 70 entreprises. « C’est une preuve que le tissu économique local reste dynamique » pointe Frédéric Augis qui voit dans ces zones un contre-poids indispensable pour l’avenir de sa commune. Un signe également que la période industrielle avec ses entreprises comme Michelin ou Tupperware, sources de développement est désormais révolue.

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