Tours : Où en sont les grands projets ?

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2019 sera une année importante en terme de politique locale. C’est en effet la dernière année pleine pour les équipes municipales en place et la dernière occasion de réussir le mandat pour lequel les électeurs ont accordé leur confiance en 2014. A Tours ce mandat sera en partie jugé sur les grands projets menés ou lancés par la majorité actuelle.

En effet si les grands projets ne constituent pas l’alpha et l’oméga d’une politique municipale, ils en restent néanmoins un symbole, un marqueur du dynamisme ou de l’immobilisme d’une mandature. Et à Tours, les grands projets ont alimenté malgré eux les débats et polémiques municipales pendant le mandat.

Haut de la rue Nationale : un projet trainé comme un boulet au long de la mandature

L’immobilisme dont ferait preuve la majorité de Serge Babary, puis de Christophe Bouchet est d’ailleurs un des points d’attaque constant de l’opposition depuis 2014, avec en principale ligne de mire, l’épineux dossier du haut de la rue Nationale devenu Porte de Loire entre temps. Un dossier lancé en 2013, au temps où la gauche gouvernait la ville, et qui depuis n’est toujours pas sorti de terre. Le projet final ne sera dévoilé que le 31 janvier 2019 (après que le lauréat de l’appel d’offres lancé suite à la remise à plat du projet par Christophe Bouchet ne soit sélectionné le 17 de ce même mois) et la majorité n’aura donc finalement pas réussi à boucler ce projet le temps de sa mandature, laissant une impression d’incapacité de mener à bien jusqu’au bout un projet d’une telle envergure et laissant à la vue des Tourangeaux une vision de zone de chantier pendant plusieurs années en entrée de ville.

Les tergiversations ne se résument pas par ailleurs qu’à ce seul dossier. Et si au cours de ces derniers mois, des annonces ont été faites (et pourront être mises au crédit du bilan) au sujet de la requalification des Halles, du haut de la Tranchée ou encore le choix acté concernant l’agrandissement du Palais des Sports par rapport à la construction d’une Arena (un projet métropolitain dans ce cas), ces dernières restent des annonces et ne seront finalisées qu’à long terme. Idem pour la consultation « Devenir Tours » qui propose des appels à projets urbains et innovants sur 8 sites de la ville et qui a été lancée ce lundi 07 janvier, le début des travaux attendra le prochain mandat…

Lire notre article sur Info Tours : A Tours, rénovation originale en vue pour 8 sites en friche ou vieillissants

Et c’est un peu le problème, car si la mission d’un élu est d’avoir une vision à long terme pour sa ville, au cours de ce mandat il reste une impression que beaucoup de choses ont finalement été annoncées, mais qu’à l’inverse les réalisations trainent avec un certain manque de clarté. Ce n’est pas seulement de la faute des élus en place, les grands projets, quels qu’ils soient, étant de plus en plus longs, en raison de la multiplicité des démarches obligatoires, mais aussi des recours, à se réaliser, et ce n’est pas spécifique à Tours. Parfois d’autres éléments viennent interférer également : citons par exemple le site des casernes Beaumont-Chauveau dont le projet, après avoir mis du temps à voir le jour, en raison de la question de cession des terrains par l’Etat, est actuellement bloqué par des fouilles archéologiques préventives.

Relire notre sujet sur le fonctionnement de fouilles archéologiques ici.

Beaumont-Chauveau (c) Agence Fortier Architectes
Beaumont-Chauveau (c) Agence Fortier Architectes

Le syndrome du mandat de transition

L’autre raison est finalement liée au fait simplement que ce mandat est un mandat de transition, nous l’avons déjà écrit dans nos articles. Une majorité nouvelle doit en effet prendre le sens de la mission pour laquelle elle a été élue et la prise en main des dossiers peut prendre du temps, d’autant plus que son arrivée coïncide généralement avec une nouvelle vision et de nouvelles orientations politiques. Cela passe donc par une étude des projets en cours, puis du choix de les poursuivre ou non, selon la volonté mais aussi le degré d’avancement du projet en question, et enfin le déploiement de nouveaux projets.

Cela demande forcément plus de temps en cas de transition comme en 2014 à Tours. Cependant pour le mandat en cours, cette transition fut doublée d’une deuxième suite à la démission de Serge Babary de son poste de maire en 2017 et son remplacement par Christophe Bouchet à la faveur d’une élection interne complexe. Depuis, le nouveau maire tente à son tour d’imprimer sa marque avec de nouvelles orientations fixées.

Pourtant dire que la majorité n’a pas réussi à sortir de projets durant sa mandature est faux malgré tout. Le forum Méliès est sorti de terre, une nouvelle école aux Deux Lions va voir le jour, la crèche Leccia sera inaugurée cette année…

Et puis, la politique de grands projets n’est pas la priorité fixée par Serge Babary lors de son élection en 2014, ce dernier privilégiant un travail de redressement de la dette de la ville qui plombe ses finances et donc ses capacités à investir. Une orientation non sans une certaine réussite depuis, avec une dette qui a diminué au long de la mandature.

Mais les annonces ici ou là, peu suivies d’effet et les atermoiements sur quelques projets symboliques comme le choix du tracé de la 2e ligne de tramway, n’ont fait finalement que renforcer l’impression d’une majorité manquant d’une vision claire pour la ville. Il leur reste donc un an pour corriger cela, avant d’aborder 2020 et le verdict du suffrage universel.

La carte des grands projets à Tours.

En rouge ceux pilotés par la Métropole.
En noir : le projet de l’Ilot Vinci qui n’a pas encore été dévoilé.

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