Tours Métropole : un nouveau basculement pour enfin faire avancer le territoire ?

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L’annonce de la démission de Frédéric Augis de son poste de président de Tours Métropole afin de favoriser de nouvelles élections pour l’exécutif intercommunal, lors desquelles il sera de nouveau candidat à la présidence, entraîne la Métropole dans une nouvelle dynamique, au sein de laquelle la majorité de la ville de Tours, absente depuis l’été 2021, de l’exécutif métropolitain, retrouvera une place de choix. De quoi faire enfin avancer le vaisseau métropolitain ?  

Une métropole à tâtons

Nous l’écrivions déjà en 2017, lors de l’obtention du statut de métropole, l’intercommunalité de l’agglomération de Tours, est une instance qui a la fâcheuse tendance de naviguer à vue. Ce nouveau statut obtenu il y a 6 ans désormais, devait être selon les discours de l’époque un formidable tremplin pour construire un projet territorial important. Dans les faits, force est de reconnaître, qu’il n’en est aujourd’hui rien, ou si peu.

Les raisons sont multiples : historiques pour certaines, avec un territoire souffrant depuis de nombreuses décennies d’une défiance entre la ville centre et les communes voisines, suspectes sur les intentions de Tours ; politiques pour d’autres, avec une assemblée d’élus au sein de laquelle aucun courant politique n’ait de véritable majorité et où les élus ont tendance à jouer plus la carte communale, territoire de leur élection, que celle métropolitaine ; quand elles ne sont pas tombées dans les faits divers parfois encore, avec l’épisode de la fin de la présidence de Wilfried Schwartz à l’été 2021 suite à une gifle adressée à son directeur de cabinet.

Un dernier épisode qui avait conduit à l’élection à la présidence métropolitaine de Frédéric Augis en juillet 2021, sur fonds de psychodrame politique, conduisant le maire de Tours et sa majorité, à ne plus siéger dans l’exécutif métropolitain et donc à avoir une situation où la ville centre ne pesait plus ou peu au sein de sa propre agglomération, alors même que celle-ci était sensée être devenue une instance majeure pour les projets structurants.  

Autant de raisons qui font qu’en six ans de métropolisation, malgré les promesses de départ, aucun projet territorial n’ait vu le jour, tandis que les projets structurants (tramway, centre de déchets…) peinent également à devenir concrets.

Un rééquilibrage pour avancer enfin

Depuis l’été 2021, les choses se sont néanmoins apaisées entre le maire de Tours Emmanuel Denis et le président de Tours Métropole Frédéric Augis. Les deux hommes ont appris à travailler ensemble et depuis plusieurs mois cherchaient une solution pour sortir de cette situation pénalisante pour tout le monde. Il fallait néanmoins trouver un compromis sans se renier. Pour Frédéric Augis, le fait de poser sa démission est ainsi à la fois un geste fort mais aussi une obligation pour faire revenir Tours dans l’exécutif, puisque c’était la seule solution pour redonner des places aux élus de la majorité de Tours, dans la mesure où sa démission entraîne de facto celle du bureau et des vice-présidences en place.

Un choix assumé par l’intéressé qui joint par téléphone vendredi dernier nous expliquait : « c’est le moment de refaire un exécutif que redonne la place à chacun. Nous avons tous fait des erreurs par le passé et nous souhaitons écrire une nouvelle histoire qui puisse redonner toute l’ambition que mérite la Métropole. Ma démission est en ce sens un geste fort. »

De son côté, Emmanuel Denis (joint également par téléphone) évoquait le retour « à une situation de cogestion cohérente avec le fonctionnement de cette métropole. Il y avait une situation ubuesque jusque-là et nous y mettons fin. Il ne fallait pas rester dans un rapport de force, mais au contraire allait dans le sens d’une métropole apaisée, c’est ce que nous voulons et nous avons déjà travaillé en coopération sur des dossiers importants comme le RER métropolitain ou la sobriété énergétique ces deux dernières années. »

Un maire de Tours qui refuse par prudence de faire plus de commentaires, préférant attendre les élections du conseil métropolitain qui se tiendra ce vendredi 17 mars à 20h. Si la majorité de Tours et ses alliés actuels du groupe d’opposition comme les maires de Ballan-Miré et Notre Dame d’Oé, ou encore des élus de gauche de Saint-Pierre-des-Corps ou La Riche, devraient obtenir 4 vice-présidences et 3 places supplémentaires dans le bureau métropolitain, nul n’est à l’abri en effet de candidatures spontanées venant d’élus évincés par cet accord de recomposition du tandem Denis-Augis, ni de votes d’élus de droite peu enclins à voir revenir la gauche tourangelle sur le devant de la scène à trois ans des prochaines élections municipales… Pour Frédéric Augis et Emmanuel Denis, l’élection de vendredi s’annonce dès lors cruciale, tout autant que les trois années restantes dans ce mandat. Le retour à la cogestion ne peut que passer en effet par une avancée désormais rapide des projets métropolitains sous peine de définitivement laisser l’impression d’un territoire à l’arrêt.

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