Tours : L’affaire Münsch-Masset embarrasse la Municipalité

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Le débat était attendu, 10 jours après la divulgation de l’affaire Münsch-Masset, le sujet a animé le conseil municipal de Tours entre des élus d’opposition demandant de la transparence au maire de Tours et à une majorité municipale au malaise palpable…

Rappel des faits 

Le 25 novembre dernier, le procureur de la République, Grégoire Dulin, informait d’une enquête visant Guillaume Masset et son épouse, la première adjointe de la ville de Tours Cathy Münsch-Masset, concernant une affaire de détournements de fonds de la part du premier cité et de complicité pour la seconde. Guillaume Masset, directeur de l’Apajh 37 est accusé d’avoir détourné 350 000 euros à l’association à des fins personnelles. L’intéressé reconnaît les faits qu’ils lui sont reprochés selon le Procureur. Cathy Münsch-Masset nie de son côté toute implication. Les deux époux sont renvoyés à leur procès, prévu le 08 février 2022.

Une affaire personnelle, mais qui suscite forcément l’émoi au regard de la fonction de Madame Münsch-Masset, première adjointe de la ville de Tours en charge du social et du handicap, mais aussi au regard du fait que Guillaume Masset lui a directement succédé à la tête de l’Apajh 37 en 2017.

Le jour même du communiqué du Procureur de la République, le maire de Tours, Emmanuel Denis, annonce qu’il suspend sa première adjointe de ses fonctions et délégations, dans l’attente du procès. Une décision qu’Emmanuel Denis a réaffirmé ce lundi en introduction du conseil municipal. « J’assure jusqu’à nouvel ordre les délégations de Mme Münsch-Masset, exceptés la gestion des centres sociaux dont se charge Marie Quinton ».

Cathy Münsch-Masset démissionne de son poste d’adjointe

Quelques minutes auparavant, Cathy Münsch-Masset informait par ailleurs par communiqué de presse, qu’elle démissionnait de son poste de première adjointe de la Ville de Tours « afin de préserver la sérénité de la conduite de l’action municipale et de préparer ma défense » explique-t-elle. Dans ce même courrier, Cathy Münsch-Masset redit « contester les faits » qui lui sont reprochés et met en avant « la présomption d’innocence ».

L’affaire est embarrassante, non seulement car Cathy Münsch-Masset était une figure de proue de la majorité municipale, mais aussi parce que cette dernière avait cristallisé beaucoup de critiques de la part de l’opposition municipale depuis le début de mandat, notamment pour ses cumuls entre région (vice-présidente jusqu’en juin dernier), Métropole (vice-présidente jusqu’à l’élection de Frédéric Augis en juillet dernier) et ville de Tours, sans oublier un poste important au sein de l’association Habitat & Humanisme. Le groupe Tours Nous Rassemble avait notamment dénoncé à plusieurs reprises les montants des indemnités touchées par l’adjointe (7 100 euros net au total). Ils avaient également pointé la nomination de son mari (en tant que directeur de l’Apajh 37) au Conseil d’Administration du CCAS de la ville de Tours qu’elle présidait. Cathy Münsch Masset avait évoqué des polémiques inutiles et infondées pour se défendre.

Une réaction du maire insuffisante pour l’opposition

Ce lundi 06 décembre, l’opposition est logiquement revenue sur le sujet. D’abord par la voix de Christophe Bouchet qui a rappelé ces alertes passées. « Nous avions pointé le conflit d’intérêt lors de la nomination de Monsieur Masset comme administrateur du CCAS. »

« Je comprends que vous soyez embêtés » s’est-il adressé au maire, « mais il faut que l’on soit clairs et transparents, car une fois de plus c’est le personnel politique qui est incriminé. »

Clairement, cette affaire qui fait suite (dans d’autres registres) à d’autres affaires politico-judiciaires en Indre-et-Loire (affaire Schwartz, condamnation de Philippe Briand…), est un pavé de plus dans la marre du populisme et du « tous pourris » comme petite ritournelle ambiante. De quoi alarmer certains élus municipaux comme Olivier Lebreton (« L’immense majorité des élus sont des gens honnêtes. Nous sommes des victimes collatérales ») ou encore Pierre Commandeur qui s’en est pris au traitement médiatique de cette affaire de la part de certains confrères.

« Si je tiens à rappeler mon attachement à la présomption d’innocence, il y a quand même des aveux qui désarçonnent » s’est exprimé ainsi Benoist Pierre en interpellant Emmanuel Denis : « on sait le soutien qu’a eu Monsieur Masset dans votre campagne. Ce qui m’intrigue c’est qu’il n’y a aucune prise de position de votre part sur ces aveux de monsieur Masset. Aucun d’entre vous n’a pris la parole pour dire que c’est inacceptable de détourner des fonds publics. »

« Amalgame » et « manque de dignité » répond le maire de Tours

Des attaques rudes, vites balayées par Emmanuel Denis qui a tenté de couper court au débat après avoir évoqué des « amalgames » et s’être dit « désolé qu’il n’y a pas eu de dignité (de la part de certains élus de l’opposition sans les nommer) aujourd’hui ».

« Je rappelle la présomption d’innocence, il y aura un procès » et le maire d’attaquer à son tour : « Je m’étonne car il y a quelques semaines, un vice-président de la métropole a été condamné et personne n’a demandé sa démission et son départ. Nous, on a réagi immédiatement en suspendant ses fonctions et ses indemnités à Madame Münsch-Masset ».

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