Tir à l’arc : au cœur de la cible

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Un arc et des flèches. Si ces éléments étaient autrefois considérés comme des armes de défense et de chasse, ils sont aujourd’hui essentiellement utilisés pour la pratique du tir à l’arc. Une pratique sportive aux multiples disciplines, qui exige force physique, concentration et précision.

« Notre doyen a plus de 80 ans, c’est donc une activité pour tous », s’exclame Marion Lenglet, secrétaire du club des archers de Saint-Avertin sports (Casas). Dans cette structure créée il y a près de 40 ans, quelque 150 personnes pratiquent le tir à l’arc tout au long de l’année. « Au tir à l’arc, il y a deux saisons », indique celle qui est licenciée au club Saint-Avertinois depuis 2010. En hiver, généralement de septembre à mars, les archers ne font que du tir en salle. « Les adultes tirent à 18 mètres, sur des blasons de 40 cm de diamètre. »

En été, la diversité des disciplines est bien plus grande. Il y a d’abord le tir à l’arc en extérieur. Il peut se pratiquer avec un arc classique, sur un blason de 122 cm situé à 70 mètres, ou avec un arc à poulies, sur une cible de 80 cm installée à 50 mètres. Toujours en extérieur, il existe également le tir fédéral pour lequel les archers se trouvent à 50 mètres d’un blason de 122 cm. À ces disciplines, il faut ajouter les tirs de parcours : le tir nature (parcours de 42 cibles, où l’objectif est de viser des blasons représentant des animaux), le tir 3D (parcours de 24 cibles, où les archers tirent sur des représentations d’animaux en taille réelle) et le tir en campagne (parcours avec des blasons jaunes et noirs de tailles différentes). Parmi les tirs de parcours, les archers de Saint-Avertin ne pratiquent quasiment que le tir en campagne.

Qu’il pleuve ou qu’il vente, les licenciés sont en principe capables de tirer en extérieur quel que soit le temps. « En extérieur, on est juste plus loin des cibles mais la technique reste la même. Après, c’est de l’entraînement pour apprendre à maîtriser son arc en fonction du vent. C’est aussi du feeling, du ressenti. On doit apprendre jouer avec les conditions extérieures », développe Marion Lenglet. Elle explique par ailleurs que les archers doivent également savoir protéger leur matériel de la pluie. Un détail qui s’apprend avec le temps et la pratique.

Objectif : marquer un maximum de points

Pour toutes ces disciplines, l’objectif est simple : marquer le plus de points possible, en touchant le centre du blason. Pour le tir en extérieur avec un arc classique – qui est la discipline olympique –, les points sur la cible vont de 10 à 1. Le blason se compose de dix cercles de couleurs différentes (jaunes, rouges, bleus, noirs et blancs) et chaque couleur représente deux scores. Selon où la flèche se plante, le jaune vaudra 10 ou 9 points, le rouge 8 ou 7 points, le bleu 6 ou 5 points… En compétition, les archers passent une épreuve de qualification où ils tirent soixante-douze flèches puis ils participent éventuellement à des matchs à élimination directe. Pour le tir en salle, soixante flèches sont tirées lors de l’épreuve de qualification. De la même manière, les sportifs peuvent ensuite se rencontrer au cours de matchs à élimination directe.

S’il existe différents types d’arcs, le plus utilisé reste le classique – composé notamment d’un viseur, d’un stabilisateur qui permet d’amortir les vibrations et d’un contrôleur d’allonge pour savoir quand lâcher la corde. « C’est le premier que l’on manie, celui avec lequel on apprend les bases techniques. Après, on peut passer à l’arc à poulies si on le souhaite », commente l’archère. Ce dernier permet de « démultiplier les forces, d’être plus précis ». La flèche partira également plus vite. « La mienne part à 278 km/h », s’exclame d’ailleurs un licencié venu s’entraîner dans la nouvelle salle du club, située au pôle sportif de la Bellerie.

« La concentration est un élément très important. C’est cet aspect mental qui va nous fatiguer en premier. »

Avec des arcs d’initiation proposés dès 50 euros, la secrétaire du Casas affirme que le tir à l’arc est un sport accessible au plus grand nombre. « Puis, pour les loisirs, à partir de 250 euros on peut avoir quelque chose de suffisant pour s’amuser », complète-t-elle. Pour la compétition, le prix des arcs peut cependant considérablement augmenter. « Un arc classique peut coûter 2.000 euros, pareil pour un arc à poulies. Mais, ils peuvent se garder assez longtemps », garantit Marion Lenglet. Pour les débutants, le Casas prête du matériel pour un ou deux ans. Il est toutefois nécessaire de prévoir quelques dépenses supplémentaires pour des accessoires plus personnels, tels que la palette pour se protéger les doigts, le carquois pour poser ses flèches, un protège bras, ses flèches…

Une pratique évolutive

Lorsqu’un archer commence le tir à l’arc, il est important de lui apprendre les bonnes bases techniques. « Les gestes de base et la posture : se tenir droit, les épaules basses…, détaille-t-elle rapidement. Et la répétabilité du geste est essentielle. Plus on le répète, plus la flèche partira au même endroit. La puissance de l’arc doit par ailleurs être adaptée au physique du pratiquant, pour qu’il ne se blesse pas. On prépare d’ailleurs les jeunes musculairement. » Aussi, un débutant commencera à tirer à 5 mètres de la cible, puis il reculera petit à petit. « L’idée n’est pas de tout mettre à côté, sinon ce n’est pas drôle. Il faut que ce soit évolutif. » Pour bien maîtriser son arc et progresser, l’archère préconise au moins deux entraînements de deux heures par semaine. « Mais, tout dépend de ses ambitions et des disponibilités de chacun », nuance-t-elle.

La pratique de ce sport exige force physique mais surtout beaucoup de concentration. « Il faut être capable de tenir la distance. C’est de l’endurance dans le temps mais, si on est bien préparé, le physique n’est pas le premier facteur limitant. Par contre, la concentration est un élément très important, résume Marion Lenglet. C’est cet aspect mental qui va nous fatiguer en premier. On doit être capable de se concentrer au moment du tir, de lâcher prise puis de se reconcentrer rapidement. » Le tir à l’arc mêle finalement effort, précision, dextérité, calme et maîtrise de soi.

Article : Emilie Mette

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