Signes des Temps #159 : Assieds-toi, Boulevard Wagner

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Le pitch : « Signes des Temps » ce sont des images chassées dans les rues, les bâtiments et les chemins de la Touraine ; des traces laissées par l’Homme pour l’Homme, parfois très claires, parfois très floues, violentes, commerciales et/ou drôles, mais toujours signifiantes – que ce soit grâce à des mots, des dessins ou des symboles – et potentiellement visibles par tous.

Mais que fait cette chaise au milieu d’un boulevard ? Est-ce un policier qui l’a laissée là après un contrôle de vitesse ? Ou alors l’accessoire d’un peintre qui l’a oubliée après avoir immortalisé une scène de trafic routier ? Ce pourrait aussi être la propriété d’un ouvrier qui venait y faire sa pause clope entre deux coups de pelleteuse, l’outil d’un scientifique venu mesurer la pollution atmosphérique du secteur ou la chaise d’un(e) passant(e) mélancolique venue(e) simplement observer le temps qui file encore plus vite que l’automobile.

Tant de possibilités plus ou moins insolites pour expliquer l’abandon de cette chaise sur un terre-plein urbain garni d’herbes folles. Et pourtant… Cette chaise esseulée n’est pas un déchet. De même, elle n’est pas là par hasard.

Cette photo est trompeuse : le meuble sert en réalité à soulager ponctuellement un homme qui passe son temps à demander quelques pièces aux personnes qui s’arrêtent au feu rouge. C’est peut-être – sans doute – un des seuls biens qu’il possède. Quand le feu passe au vert il peut s’y asseoir quelques dizaines de secondes avant de reprendre son manège auprès des conductrices et des conducteurs qui n’ouvrent que rarement leur vitre.

En une journée, des milliers de véhicules et quelques piétons stopperont quelques instants à ce carrefour. Comme nous, au premier coup d’œil, leur réaction ce sera peut-être un sourire à la vue de cette chaise. C’est tellement peu banal que ça peut susciter l’envoi d’un petit texto du genre :

« Tu ne devineras jamais ce que j’ai vu en plein milieu du boulevard ! »

Et puis, au moment de s’engager sur le passage piéton ou de rappuyer sur l’accélérateur l’homme qui mendie entrera soudainement dans leur champ de vision. En quelques secondes, prise de conscience : amusante, la scène devient gênante. On avait pensé à tout sauf à lui. Lui qui n’a évidemment pas demandé à être là, à affronter le regard des gens pressés toute la journée. Il ne mérite pas de rester hors-champ.


Un degré en plus :

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