Ce service de “réa” du CHRU Bretonneau, compte 25 lits de réanimation, pour les patients les plus en détresse, et 12 lits de soins intensifs, pour les cas moins graves. Parmi ces lits, 27 sont occupés par des patients atteints du Covid-19 et le reste par des malades atteints d’autres pathologies. Le service va bientôt atteindre son niveau maximal d’occupation. Pour palier ce manque de place, le service de réanimation de l’hôpital Trousseau devrait lui-aussi être bientôt sollicité.
Manipulations de Kinésithérapie pour soulager les patients
Le Dr Antoine Guillon
Le silence qui règne à l’entrée du service de réanimation est frappant. Dans les chambres, les soignants effectuent chaque geste avec attention. Ils surveillent en permanence les dizaines de paramètres de chaque patient, recommencent cent fois les procédures d’habillage et de nettoyage afin d’éviter de la contamination, mais malgré les longues heures de travail délivrent le meilleur soin possible à chacun.
Car si la fatigue n’a pas disparu depuis la première vague en mars dernier, les soignants ont beaucoup appris et prennent désormais mieux en charge les patients.
Antoine Guillon, médecin anesthésiste-réanimateur de Bretonneau, explique : “en mars, étant moins touchés que dans l’Est, nous avons utilisé l’expérience des autres pour se préparer au moment venu analyse le médecin. Aujourd’hui, on a une meilleure prise en charge et certains patients intubés hier sont laissés sous oxygénothérapie à haut débit, accompagnés de beaucoup de surveillance, cela permet d’éviter l’intubation.”
L’oxygénothérapie apporte en effet à 4 à 5 fois plus d’air dans les poumons que la respiration normale, contribuant à une meilleure oxygénation des poumons atteints par le COVID.
Interview du Dr Antoine Guillon
“en mars, étant moins touchés que dans l’Est, nous avons utilisé l’expérience des autres pour se préparer au moment venu analyse le médecin. Aujourd’hui, on a une meilleure prise en charge et certains patients intubés hier sont laissés sous oxygénothérapie à haut débit, accompagnés de beaucoup de surveillance, cela permet d’éviter l’intubation.”
De long préparatifs avant chaque entrée dans une chambre
Il observe également que l’effet des médicaments corticoïdes sur le COVID-19 est mieux connu et donc mieux prescrit aujourd’hui. En effet, selon l’étude CAPE-COVID réalisée par les équipe du CHRU de Tours en collaboration avec des scientifiques de l’AP-HP et de l’Inserm, un traitement par corticoïdes diminuerait de 21% le risque de mortalité des formes sévères de Covid-19.
Malgré ces avancées, le contexte reste très tendu, la totalité des lits de réanimation étant occupés alors que le pic d’hospitalisation n’est pas encore atteint. Les infirmières sont déjà sur-sollicitées par rapport à la normale assumant quasiment 3 patients pour 2 infirmières. Pourtant, le pic n’est pas encore arrivé et le CHU de Tours va gonfler le nombre de lits “Covid” ces prochains jours pour faire face aux nouvelles arrivées, dont certaines venant d’hôpitaux de région parisienne ou de Rhône-Alpes saturés.
2 infirmières en plein soins
Geste précis, procédures strictes, longues journées de travail, c’est le quotidien de ces soignants qui ont pris de l’expérience depuis mars, mais qui sont inquiets de l’évolution de la pandémie qui leur apporte de nouveaux patients. Mieux armés, ils redoutent néanmoins de ne pas être assez, dans un contexte où l’épidémie ne semble pas ralentir malgré les mesures de confinements récentes.
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