Réforme des retraites à Tours : paroles de manifestants

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Mercredi 15 mars 2023 marquait la huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. À Tours, plus de 3.000 personnes sont descendues dans la rue pour manifester contre ce texte, qui prévoit notamment le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Nous avons laissé la parole à quelques manifestants.

« La retraite à 60 ans, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder. » Entre 3.600 (selon la police) et 5.000 personnes (selon les syndicats) ont scandé ce slogan dans les rues du centre-ville de Tours, mercredi 15 mars 2023, lors de la huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Une manifestation s’est élancée depuis la place Anatole-France, peu après 10 h 30. Pendant près de deux heures, syndicats (CGT, CFTC, FO, CFDT…), étudiants, salariés du privé et du public ont fait entendre leurs voix, exprimant ainsi leur colère et leur opposition à cette réforme.

Quelques heures seulement après la fin du rassemblement tourangeau, la commission mixte paritaire, composée de sept sénateurs et sept députés, a validé l’article 7 du texte de la réforme, qui porte l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Le texte commun sur lequel s’est accordée la commission devrait ensuite être soumis, ce jeudi 16 mars, au Sénat et à l’Assemblée nationale.

Avant même d’avoir ces informations, les syndicats appelaient d’ores et déjà à un nouveau rassemblement ce jeudi, à 12 h, place Jean-Jaurès. Et après ? Si certains Tourangeaux se montrent optimistes quant à la poursuite du mouvement, assurant ne pas vouloir arrêter le combat, peu importe les événements, d’autres commencent à ne plus y croire. 37 degrés a donné la parole à quelques-uns d’entre eux.

David, commis de cuisine, 52 ans

« C’est la quatrième fois que je participe aux manifestations. Nous ne sommes pas d’accord sur ce nouveau système de retraite. Personnellement, je n’ai pas envie de faire des années en plus. Je pense que les manifestations ne vont pas changer grand-chose car le gouvernement sait exactement où il veut aller. Mais il est important de montrer que nous ne sommes pas d’accord avec ça. »

Lysiane, 49 ans, administratrice de tournée dans le milieu culturel

« C’est aussi la quatrième fois que je viens. Je crois qu’il y a un ras le bol général du système capitaliste et de ce non-respect du peuple, car nous en sommes là. Il y a trop de différences entre les ultra riches et le peuple et ce n’est plus possible. Nous essayons d’y croire mais c’est plutôt mal parti. Mais, si nous sommes là, c’est que l’on a envie d’y croire encore un peu. »

Enzo, 20 ans, étudiant en anglais

« Je suis mobilisé depuis le début. Tant que l’on n’a pas perdu, ce n’est pas gagné pour eux ! (Rires) Il faudra continuer à se mobiliser car c’est dans la rue que ça se passe. L’entêtement d’Emmanuel Macron fait que beaucoup de gens veulent prendre part au mouvement. Il faut rester optimiste, sinon ça va être compliqué. Le mouvement n’est pas forcément pris en compte par le gouvernement mais il est important de continuer, de ne pas lâcher. Le réforme, c’est une étape qui dure depuis trois ans donc, en se mobilisant, on se mobilise aussi contre la destruction du service public. Cela fait du bien de constater que nous ne sommes pas seuls. Se rendre sur les manifestations montre que nous ne le sommes pas et que l’on peut changer les choses. »  

Simon, 33 ans, développeur d’énergies renouvelables

« J’ai été présent à quasiment toutes les grèves. La mobilisation est toujours forte donc ça donne pas mal d’espoir concernant la pression mise sur le gouvernement. J’ai hâte de voir ce qui va se passer et je suis prêt à me mobiliser pour la suite. Les syndicats attendent de voir ce qui va se passer demain [aujourd’hui, jeudi 16 mars, ndlr] pour savoir quelles suites données : continuer les grèves, passer à des blocages… De mon côté, je ne peux me mobiliser que sur des manifestations car je ne fais pas un métier qui peut être bloqué mais je suis prêt à le faire. J’attends tout simplement que le Parlement refuse cette réforme et que les retraites soient réajustées de manière plus justes. Et il faut tout faire pour rester mobiliser si ce n’est pas ce qui se passe. »

Élie, 21 ans, étudiant en histoire

« Ce n’est pas la première, ni la dernière fois que j’assiste à une manifestation. Je suis opposé à cette réforme qui est une sorte de contre-réforme pour démembrer nos droits sociaux. Nous sommes dans une logique où l’on va de plus en plus s’en prendre aux ressources des gens qui n’ont pas beaucoup de revenus, au lieu de s’en prendre aux personnes qui ont de grosses fortunes. Cette réforme va contre l’intérêt des citoyens. Il faudrait plutôt faire un référendum. À moins d’avoir un empêchement, je serai là à tous les autres rassemblements. Et les manifestations ne sont pas la seule solution. Nous pouvons aussi faire de la communication, en tractant par exemple. Je me bats pour tout le monde mais aussi pour moi. Je n’ai pas envie de travailler jusqu’à 64 ans. Je lutte aussi pour ma mère, mon père et toutes les personnes qui travaillent. Et puis, c’est un tout. Il y a aussi la question du pouvoir d’achat : quand j’achète des fruits secs ou de la viande, j’ai l’impression de dépouiller mon porte-monnaie. Ce n’est plus possible. »

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