« Portrait mystère », un article paru initialement sur 37° Mag, le magazine papier-connecté de 37 Degrés.
On le connaît grimé dans un personnage d’art de rue, tendance disco ou policier déjanté. Il est également un homme de l’ombre qui souffle à l’oreille des collectivités pour les aider à concevoir et proposer de la diffusion artistique sur leurs territoires. Comédien ou programmateur, ce Tourangeau œuvre depuis de nombreuses années pour une culture au service de la population.
Comment décrirais-tu ton métier ?
Je suis programmateur artistique. J’imagine et conçois des programmations, c’est-à-dire le fait de choisir et d’aller chercher pour des prestataires – collectivités, festivals, événements… -, des spectacles qui correspondent à un contexte, une demande ou une occasion spécifique. En résumé c’est imaginer une rencontre et un échange entre un artiste, un public et un lieu.
Tu as commencé toi-même comme comédien, comment as-tu évolué dans la programmation ?
J’ai commencé par hasard comme comédien en imaginant un spectacle dans une caravane qui aurait dû durer une nuit et qui a duré 20 ans. Après ce sont des opportunités surtout, j’ai travaillé pour la Compagnie Off à qui je dois beaucoup et après très vite, j’ai créé mes propres structures.
Pourquoi avoir créé tes propres compagnies ?
Le but c’était d’être autonome dans mes choix pour pouvoir me développer. J’ai toujours trouvé important d’être producteur de mes spectacles afin de pouvoir faire les choses comme je le sentais.
Ton terrain de jeu favori c’est l’espace public plutôt que des lieux fermés, y compris aujourd’hui comme programmateur, pourquoi ?
Quand j’ai commencé à travailler avec la communauté de communes de Bléré, il n’y avait pas de salle mais un terrain naturel magnifique avec des places de villages, des rives de rivière, des terrains d’aventure… On n’invente pas l’occupation de l’espace public ceci dit, car cela existait bien avant nous. On s’inspire simplement des lieux, de cette histoire et de cette vie pour mettre en place les programmations.
Tu t’es spécialisé dans l’accompagnement des collectivités publiques, en quoi est-ce important ?
Pour une collectivité ce n’est pas simple mais c’est aussi un atout majeur de développer une politique culturelle et de la diffusion artistique, car c’est un marqueur du territoire et cela donne une visibilité à l’action publique.
Je pense que les territoires vivent à travers les projets culturels. Là encore ce n’est pas nouveau, on se sert juste des histoires, des traditions, de la vie existante. On ne vient pas avec un programme calqué sur ailleurs, on part toujours d’un diagnostic de territoire pour proposer quelque-chose que les habitants pourront s’approprier. C’est pour moi le plus important, l’association avec les habitants.
La culture est indissociable de la notion de lien social selon toi ?
L’important, c’est le partage, la rencontre, que ce soit à la guinguette de Tours, à Bléré, sur un radeau ou ailleurs. Et si l’artiste arrive à vous emmener quelque-part là où vous ne pensiez pas aller, alors c’est qu’on a réussi notre mission.
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