[Point fixe] Mais que se passe-t-il boulevard Heurteloup ?

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1h c’est le temps qu’il faut pour rallier Saint-Pierre-des-Corps à Paris en TGV, la durée moyenne d’un rendez-vous professionnel ou celle de votre session « courses » hebdomadaire. Beaucoup de choses peuvent défiler sous vos yeux en 60 minutes. Y faites-vous vraiment attention ? Cette année, 37 degrés choisit de se poser chaque semaine dans un point fixe d’Indre-et-Loire, juste pour observer ce qu’il s’y passe. Et vous le raconter. Première étape depuis un banc du Boulevard Heurteloup, à Tours.


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Depuis 15h41 je croise et recroise mes jambes à intervalles réguliers lorsqu’il surgit : un homme sur son vélo, qui ne pédale pas, ne tient pas le guidon, mais avance quand même. Juste avec l’élan pris précédemment. Il ne peut pas s’aider d’autre chose, le terre-plein est plat comme une planche à découper. Des vélos, j’en ai vu plusieurs depuis mon banc situé face au Jardin de la Préfecture. J’aurais pu les compter, mais la Métropole a acheté des machines qui font ça mieux que moi. En revanche je peux signaler que j’ai vu deux trottinettes, ce qui m’a semblé assez peu. L’histoire retiendra que c’est au moment où je me suis étonné de ne pas en croiser que la première est apparue.

J’aurais aussi pu compter les gens qui passent avec masque, sans masque ou avec masque sous le menton. Autre option : déterminer si la foule était plus conséquente dans le sens Est-Ouest vers l’Hôtel de Ville ou Ouest-Est en direction du Vinci. Je n’y ai pas pensé mais je peux assurer que deux personnes ont fait demi-tour sous mes yeux. Et personne ne m’a vraiment regardé.

Au moment de m’asseoir, il y a deux jeunes femmes sur le banc d’à côté. Elles sirotent un soda dans un verre aux couleurs d’une grande chaîne de fast food qui a failli avoir son nom accolé à celui du Tours Volley Ball. L’information est-elle arrivée jusqu’à elles ? Je l’ignore. En tout cas je n’entends pas leur conversation, couverte par le bruit des voitures, des bus ou des motos. Je perçois tout de même une phrase, quand l’une des deux ados fait remarquer à sa copine que le monsieur avec son petit chien marron passe ici pour la deuxième fois. A ce moment précis le feu rouge stoppe une voiture aux basses survitaminées.

Je finis par m’ennuyer un peu et je me perds dans quelques pensées. Un oiseau semble fureter derrière moi. C’est forcément un oiseau, il n’y a pas de serpent dans le centre de Tours.

En face, deux garçons taillent le bout de gras. Quand ils se lèvent, l’un d’entre eux rit très fort. Quelques minutes plus tard une vieille dame s’assoit à leur place. Elle avance à petits pas avec une canne qui tinte. On dirait un bruit de clochette, ou peut-être celui d’un xylophone. Elle ne restera pas plus de trois minutes. Le ballet se poursuit : certaines personnes ne se posent qu’un instant quand d’autres font – comme moi – un arrêt prolongé de plusieurs dizaines de minutes. Un gars s’est assis sur le dossier plutôt que l’accumulation de planches prévue pour son séant. Est-il vraiment en position confortable ?

Au-dessus de ma tête le soleil joue à cache-cache avec les nuages. Malgré l’apparition ponctuelle de mecs en short ce n’est plus tout à fait l’été. Il y a déjà quelques feuilles au sol. D’ailleurs, avez-vous déjà pris le temps d’observer les arbres du Boulevard Heurteloup ? Leurs troncs n’ont rien de rectiligne. Ils sont tout en zigzags.

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