PLU : Tours modifie ses règles d’urbanisme

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La révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU), gros morceau du Conseil Municipal de Tours ce lundi soir a été l’objet d’un long débat. En effet, si les élus municipaux de la ville de Tours ont l’habitude de faire trainer les débats, celui-ci fut particulièrement dense avec pas moins de 4 heures d’échanges nourris sur l’évolution des règles d’urbanisme pour la ville.

Un PLU c’est quoi ?

Le PLU est un document de référence (opposable) adopté par une ville pour définir les règles et les cadres d’aménagements et d’urbanisme sur son territoire. Ce document fixe par zonages les règles applicables en matière d’usage des sols, de volumétrie et d’implantation des constructions, de hauteur de construction, de surface d’espaces verts à préserver, de stationnement ou encore de transports.

Une fois adopté, ce document technique devient en quelque-sorte une bible à respecter par tous les usagers, qu’ils soient particuliers ou professionnels, publics ou privés, dès lors qu’un projet d’aménagement ou de construction est prévu.

Moins de hauteurs en prévision

En clair, le PLU indique ce qui pourra être fait ou non et dans quel cadre à l’avenir dans chaque quartier, rue ou parcelle de Tours. Une fois adopté après passage par l’étape de l’enquête publique à l’automne, il remplacera celui actuellement en vigueur, qui date de 2011 et dont de nombreux points avaient été critiqués par la majorité actuelle, dès la campagne municipale de 2014.

Parmi les points critiqués à l’époque : la densification urbaine, notamment à Tours-Nord. « Beaucoup de riverains se sont emportés contre les hauteurs. Sur 90% nous avons donc réduit les hauteurs de façon drastique pour avoir une ville plus douce » a expliqué ainsi en introduction Christophe Bouchet.

Cette refonte du plan des hauteurs se fait selon les spécificités des quartiers d’après le maire de Tours qui évoque également un zonage à protection forte pour les quartiers à forte valeur patrimoniale comme le centre-ville et le quartier des Prébendes avec l’objectif de maintenir leur identité et leur morphologie. « L’idée est aussi de mieux prendre en compte les identités de quartiers avec une règle qui ne les figent pas complètement mais favorise une évolution dans leurs principales caractéristiques. » Cela vaut pour le patrimoine ancien mais aussi pour certaines zones pavillonnaires, notamment à Tours-Nord. « Est-ce que l’on permet d’apporter des modifications au sein de ces quartiers ? On s’est posé la question. La réponse est qu’il n’y a pas vocation à faire évoluer ces parties de la ville en remplaçant des pavillons par des immeubles, donc nous avons défini un zonage particulier. »

Ce PLU et la baisse des hauteurs constatée concerne d’ailleurs principalement le plateau nord de la ville. Ici on sera au minimum à 4m dans les zones les plus basses pour préserver des caractéristiques d’habitat rural. Ailleurs, la Ville de Tours se garde des zones dans lesquelles il pourra y avoir de la verticalité. C’est notamment le cas au Champ-Girault où le futur PLU prévoit des hauteurs maximales de 65 mètres de haut à l’emplacement de l’actuelle cité administrative.

Vers une ville verte ?

Parmi les autres points mis en avant par le maire de Tours, citons la suppression du corridor du tramway, axe fort du précédent PLU et qui permettait des projets et constructions dans un rayon de 500 mètres de la ligne du tramway. « C’était dévastateur pour certains quartiers » a estimé Christophe Bouchet.

La mobilité est également au cœur du document avec en prévision le plan vélo avec couloirs dédiés « séparés des piétons », mais aussi une augmentation des parkings vélos dans les futures constructions, ceux-ci passant de 3 à 5% des bâtiments. Toujours question mobilité, le document penche pour une diminution de la pression automobile et l’encouragement des moyens alternatifs et réguliers comme le tramway ou les bus.

A l’inverse, la ville de Tours augmente le nombre de places de parkings par logement, de 1 à 1,3 afin de réduire les difficultés de stationnements dans certaines zones comme sur Tours Nord. « Des foyers ont deux voitures ou ont besoin de places quand ils accueillent de la famille » a justifié le maire de Tours, expliquant que cela permettrait dans le même temps d’enlever de la pression sur le stationnement sur la voirie.

Parmi les évolutions à venir dans les futures constructions citons encore, la mise en place « d’ilots verts en pleine terre » inconstructibles au milieu de certaines parcelles. De quoi permettre la plantation de « grands sujets » (arbres) nous explique-t-on. Au total on compte 110 îlots inconstructibles dans le PLU. Christophe Bouchet promet ainsi que le PLU engagera une « réflexion plus poussée dans le confort des logements » grâce aux obligations du document (15% d’espaces verts en îlot central, 1,3 places de stationnement par logement, garage à vélo indispensable pour chaque projet…).

Les espaces verts sont par ailleurs une composante essentielle des PLU. Et pour celui-ci, la ville de Tours a notamment axer sa réflexion sur la protection des coteaux, en particulier avec l’ambition de protéger le belvédère sur la Loire. Le nouveau PLU prévoit également de protéger les arbres qui ont un impact fort sur le paysage. Enfin, une zone agricole a été conservée pour préserver la continuité des paysages et des sols à proximité de Rochecorbon et Parçay-Meslay.

L’opposition pas totalement convaincue

Alors que l’un des objectifs affiché est de créer 630 logements nouveaux par an et notamment de taille à accueillir des familles, Nicolas Gautreau élu d’opposition (Groupe Les Démocrates » s’est interrogé sur cette volonté de produire des grands logements alors que « 55% des ménages sont composés d’une seule personne à Tours. Il y a donc une contradiction forte » a-t-il pointé. « On compte 70% de petits ménages d’une ou deux personnes dans la région, 76% pour la métropole et 81,5% à Tours. On ne voit pas en parallèle apparaître certaines solutions pour attirer les familles comme de petits logements de deux étages maximum ce qui pourrait créer plus de mixité sociale. »

De son côté Cécile Jonathan, du groupe « Tours à Gauche » s’est inquiétée d’une hausse de la pression sur le foncier et a souhaité une « verticalité plus affirmée » : « Comment fait-on pour attirer des familles ? » s’est interrogé la socialiste qui craint des prix plus élevés : « comment pourront-elles venir dans certains quartiers où les prix rivalisent avec ceux de la région parisienne ? »

Pour son collègue Emmanuel Denis : « moins de densification dans les constructions ne va pas dans le sens du développement durable car cela entraîne plus d’étalement urbain, et moins de biodiversité » avant d’expliquer « regretter que ce PLU ne prévoit pas d’imposer des bâtiments aux performances énergétiques renforcées dans certains secteurs ».

« Il aurait été souhaitable que les nouvelles opérations d’aménagement soient obligatoirement neutres en énergie » a abondé David Chollet du groupe Les Démocrates.

Les documents de présentation du PLU sont disponibles ici

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