Philippe Delord, du voyage au livre

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Le Tourangeau, ancien graphiste et voyageur insatiable, expose les aquarelles issues de son livre paru en septembre dernier, « TOKAIDO 53, à scooter, sur les traces de Hiroshige ». Rencontre.

Qu’est-ce qu’un carnet de voyage ? Pour Philippe Delord, c’est un carnet que l’on emporte avec soi et c’est aussi un voyage. Lui emmène toujours deux carnets, l’un pour écrire et l’autre pour dessiner. Il emporte aussi son matériel d’aquarelle et fait les couleurs sur place. C’est en 1993 qu’il a commencé, il a passé 2 mois au Yémen. A son retour, il a eu la bonne surprise de vendre ses dessins, alors il est reparti.

Après plusieurs ouvrages publiés (dont un carnet de voyage ligérien), et des séjours du côté du Moyen Orient et de l’Afrique (Yémen, Ethiopie, Djibouti), il a poussé le voyage plus à l’Est où il a suivi les traces d’un des maîtres de l’estampe, Hiroshige.

Faire dialoguer l’histoire et le monde contemporain

Pour le voyageur, il s’agit de trouver un prétexte et c’est souvent une figure ancienne qui lui permet de questionner le présent. « J’aime bien avoir une colonne vertébrale et souvent je pars du passé pour décrire le monde contemporain ». La route de 500 kilomètres, nommée « Tokaïdo » était l’une des routes les plus importantes de l’ère Edo (17ème – 19ème siècle) qui reliait Tokyo à Kyoto. Peinte par Hiroshige dans ses « 53 stations du Tokaïdo », Philippe Delord a eu l’idée de refaire cette route dans les pas du maître, en scooter. En 2 ans et 3 voyages, soit 4 mois sur place, il a pu retrouver des traces de la fameuse route qui n’existe quasiment plus.

Entre reportage et journal de voyage

« Je me suis arrêté sur ces 53 stations qui sont aujourd’hui bien banales et bien ordinaires. J’y ai trouvé le Japon de tous les jours. » S’il a pu retrouver certaines choses comme ces « aboyeuses de thé », qui encore aujourd’hui hèlent les marcheurs pour les faire entrer dans leurs gargotes, des fois il n’y a plus rien. Tout l’art de l’observateur a été de trouver un clin d’œil à l’estampe ancienne, un lien même symbolique et qui raconte aussi le Japon d’aujourd’hui.

Objet littéraire, le carnet a ainsi une dimension documentaire, « je mets de côté ma personnalité et fais venir les choses à moi un peu comme une éponge ». Boulimique, il engrange un maximum d’informations, dessins et textes, qu’il trie par la suite. A son retour, il a toujours besoin d’un temps de repos. « Pour ce livre, il y a eu un choix dans les dessins qui devait correspondre au rythme du livre, pas nécessairement des meilleurs, mais de ceux qui venaient s’emboîter dans le récit. »

Dorothée Briand

« TOKAIDO 53. A scooter, sur les traces de Hiroshige », paru en septembre 2017 aux éditions Elytis. L’exposition à la médiathèque de Chambray-lès-Tours est visible jusqu’au 21 février. A 18h30, rencontre avec Philippe Delord le dernier jour de l’exposition.

https://philippedelord.webnode.fr

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