Où va Tours Métropole en 2023 ?

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Vendredi 20 janvier, Frédéric Augis présentait pour la première fois des vœux en présentiel dans son rôle de président de Tours Métropole. Pour l’occasion, celui qui est aussi maire de Joué-lès-Tours avait choisi le Point Haut de Saint-Pierre-des-Corps, antre de la Compagnie Off qui œuvre dans l’univers de l’art de rue et du Polau, le pôle des arts urbains. Voici ce qu’on a retenu de ce moment.

« Vous êtes un peu chez vous » glisse malicieusement Philippe Freslon avant le discours de Frédéric Augis. Il a raison. Si c’est bien la Cie Off qui occupe les lieux à l’année pour préparer ses spectacles et – parfois – accueillir le public, le Point Haut de St-Pierre-des-Corps est un site bénéficiant de fonds métropolitains, de l’argent public qui a permis de reconvertir cette friche industrielle située au beau milieu de la zone des Grands Mortiers en un lieu culturel.

Cela dit, ce sont bien les artistes qui ont le plus assuré le spectacle ce vendredi. Avec un bar géant qui s’est déplacé en milieu de salle après le discours ou encore un piano tout droit descendu du ciel. Les propos politiques sont – eux – restés très convenus.

Car si les vœux sont avant tout l’occasion d’un moment convivial pour se souhaiter une bonne année ou prendre des nouvelles les uns des autres, ils sont aussi l’occasion de faire des annonces, de donner le ton de l’année qui va venir. Et même parfois d’en mettre plein la vue à son auditoire avec une surprise sortie du chapeau. Rien de tout ça dans les propos de Frédéric Augis, la seule nouveauté étant… la concrétisation d’un projet de mutualisation de moyens humains et matériels entre les villes de Joué, Ballan, Druye, Savonnières et Villandry.

Le sujet n’est pas mineur : avec cet outil, les communes concernées devraient pouvoir profiter de leurs compétences respectives et ainsi faire des économies. C’est un peu le même procédé que Tours a initié en créant une agence pour mutualiser les moyens destinés à travailler sur des constructions écoresponsables. Frédéric Augis espère diffuser ce mode de fonctionnement mais assure qu’il n’est pas question de forcer les maires et leurs communes à les rejoindre. Manière de ménager les susceptibilités ou les inquiétudes sur des pertes d’autonomie que l’on entend encore.

« Il nous reste du chemin pour affirmer l’identité de notre Métropole. »

Le fait que l’on ait juste eu cette seule annonce dans un discours par ailleurs court (en opposition au long monologue d’Emmanuel Denis pour ses propres vœux à la ville de Tours) nous amène à nous demander où va Tours Métropole ? Par sa taille et ses prérogatives, l’agglo se doit d’être un moteur du territoire mais comme elle cherche encore son identité, elle reste timide. Son président ne dit pas autre chose. Ainsi, il insiste sur le fait qu’en ces temps d’inflation et de crise énergétique il soutiendra ses 22 communes membres en portant au maximum les subventions qui peuvent leur être versées car « il faut éviter les remises en cause d’investissement au risque de dérégler l’économie locale. On a besoin que les collectivités investissent. »

Dans le même temps, il concède : « Il nous reste du chemin pour affirmer l’identité de notre Métropole. » Pour cela, il est persuadé que l’ADN ce sont les projets. Il en a touché quelques mots, évoquant la future reconstruction de la Cité des Formations à Tours-Nord (le CFA des Douets), le chantier potentiellement explosif de l’harmonisation des prix de l’eau au sein de l’agglo (lancé fin 2022 et qui va prendre plusieurs années) ou l’envie de séduire le gouvernement pour qu’il finance un projet de RER à la parisienne sur les différentes branches de l’étoile ferroviaire de Tours (« le projet de tout un département, des perspectives à 20 ou 30 ans, une réponse réaliste aux défis de la mobilité de demain »).

Si tout cela va au bout, ce n’est pas rien. Néanmoins, dans le lot, le sujet du RER est encore soumis à de nombreuses inconnues. Par ailleurs, ce vendredi, pas un mot sur la deuxième ligne de tramway à l’étude depuis 5 ans. Pas grand chose non plus sur les déchets, pourtant enjeu majeur. Et sur le sport Frédéric Augis a prévenu les maires sur les besoins de financements : « J’entends les demandes mais nous devons d’abord faire un état des lieux. » Autrement dit, les finances de la Métropole ce n’est pas open bar.

« Trouvons l’équilibre dans la force » a scandé le président métropolitain dans un discours rempli de phrases du genre. Ces propos se voulant volontaristes étaient au final si nombreux qu’ils donnaient parfois le sentiment d’un discours plus orienté vers le développement personnel type brainstorming d’équipe que vers la politique. Le tout saupoudré d’un peu d’humour façon Philippe Briand, son prédécesseur que Frédéric Augis a fait applaudir. Bref, l’élu affirme son style, affiche de la sérénité et du volontarisme. Mais doit slalomer entre les écueils qui vont de la recomposition imposée de son exécutif après le départ de Wilfried Schwartz (l’ex-maire de La Riche tombé après sa condamnation pour violences) à la gestion des différents courants politiques de son assemblée (il a fait de la câlinothérapie verbale au maire de Tours Emmanuel Denis). Dans ce domaine, les coulisses en disent parfois plus que les mots : le nouveau maire de La Riche était absent. Et beaucoup se demandent si le président réussira à faire revenir des écologistes de Tours ; les maires de Ballan et de Notre Dame d’Oé dans son équipe dirigeante, pour réaliser une sorte de concorde métropolitaine sous son seing, qu’il appelle aujourd’hui de ses vœux…

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