Œuvre phare de l’opéra-comique, la Caravane du Caire a triomphé lors de sa création en 1783, et continua de résonner dans les rangs de l’armée napoléonienne avec l’air « La victoire est à nous ».
Après avoir obtenu un très grand succès, la pièce haute en couleurs est tombée dans l’oubli, en raison des moyens faramineux que demandait son exécution.
L’opéra de Tours a relevé le défi de recréer cette œuvre. Grâce aux talents des décorateurs, costumiers, et de la mise en scène de Marshall Pynkoski et de la chorégraphe Jeannette Lajeunesse Zingg, nous avons pu constater en assistant à la générale de ce vendredi que le pari un peu fou au vu de l’immense travail fourni par l’ensemble des équipes du grand théâtre était gagné et les applaudissements longs et généreux du public n’ont fait que de les conforter dans leur volonté de présenter une réalisation grandiose.
Cette création à l’Opéra de Tours permettra de relire cette œuvre orientaliste, dans laquelle le brave Saint Phar interprété par le ténor Blaise Rantoanina, qui essaie de libérer son épouse Zélime interprétée par la soprano Maya Villanueva d’un marchand d’esclave qui tente de la vendre au Pacha.
Les situations rocambolesques et les ballets mettent à l’honneur la distribution exceptionnelle, emportée à travers cet Orient suranné par la fougue de Stéphanie-Marie Degand.
Le chœur de l’opéra, dirigé par David Jackson, l’orchestre symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours, les décors d’Antoine Fontaine, les costumes de Camille Assaf, les éclairages d’Hervé Gary sont les artisans de cette réussite. A voir ce week-end.
Roger Pichot
