On a testé Vignes Vins Randos à Cravant-les-Côteaux

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C’est devenu un des rendez-vous de la rentrée en Indre-et-Loire, et globalement dans tout le bassin ligérien : du Loir-et-Cher à la Loire Atlantique, on passe le premier week-end de septembre à marcher au milieu des vignobles pour Vignes Vins Randos, des randonnées-dégustations avec animations. En cette année 2022 c’était déjà la 19e édition mais on n’avait encore jamais pris le temps de s’incruster dans un groupe. On vous raconte.

Participer à Vignes Vins Randos nécessite de l’anticipation. Chaque année l’événement est complet au moins deux semaines à l’avance. Sur deux jours, 11 000 places étaient disponibles en Touraine, Loir-et-Cher ou encore Maine-et-Loire. Des parcours de 5 à 8km pensés pour les petits ou moyens marcheurs (c’est de la rando familiale, pas du trail) et que l’on parcoure sur une demi-journée, l’objectif étant vraiment de prendre son temps plus que de faire une performance sportive.

Parmi les trois propositions tourangelles 2022 suggérées par Interloire qui regroupe plusieurs appellations du département, on a choisi le Chinonais. Direction donc Cravant-les-Côteaux ce samedi après-midi sous un temps d’abord un peu incertain puis de plus en plus ensoleillé au fil des heures. Et par ailleurs plutôt chaud (on était souvent bien à l’ombre des arbres). Depuis le début de l’événement les groupes de 50 personnes partent à la chaîne sur deux parcours (dont un réduit accessible aux poussettes). A chaque fois on marche avec un guide vigneron (le nôtre exerce à Panzoult) et un marcheur expert pour fermer le groupe et ne laisser personne à la traîne.

L’idée c’est de parcourir 8,5km entre la Vienne et le côteau. On démarre d’un grand terrain aménagé en parking avec espace restauration où l’on nous remet un verre, un plan, la liste des vins servis sur le chemin ou encore un quiz qui va nous obliger à trouver le nombre précis d’exploitations viticoles sur la commune de Cravant (même un résident de 70 ans vivant ici depuis des décennies n’avait pas l’information !).

Dès la première étape sous un bel arbre on profite du panorama : des vignes de rouge bien fournies (le rouge représente 90% de la production du Chinonais, quand blanc et rosé se partagent les 10% restants avec un avantage pour le rosé). C’est l’occasion de comprendre pourquoi certaines parcelles sont envahies d’herbe quand d’autres semblent à nu : le sol est assez différent selon les endroits (argile, pierre…). Et voilà que survient la première véritable étape avec les vignerons Jérôme Sourdais et Laurent Gilloire qui font goûter rosé et rouge avec une petite gougère d’accompagnement (il y a à grignoter sur chaque stand, et de l’eau aussi). On les écoute parler de leurs vins face au dolmen du néolithique posé au bord de la route.

Les pauses sont courtes, mais permettent quand même de satisfaire un peu de curiosité sur les vins présentés. Ou sur l’état de l’exploitations des professionnels croisés (le Chinonais a moins souffert du gel printanier que d’autres vignobles comme Amboise et on y commence tout juste les vendanges qui s’annoncent tout de même assez belles, notamment grâce à un apport d’eau inespéré de 50mm en ce début de septembre, « soit 5 à 6 hectolitres supplémentaires par hectare » note un intervenant rassuré). Au deuxième arrêt, on a le droit à un peu de musique pour accompagner les breuvages de Pierre Alliet et Fabrice Gasnier au cœur des installations du domaine Alliet.

Alors qu’une partie du groupe trace devant pour prendre de l’avance, le reste poursuit à allure raisonnable. On passe au bord de la Vienne où l’on découvre les machines de pompage qui permettent d’alimenter le système d’aspersion (une technique de lutte contre le gel) ce qui permet de rappeler que les vignerons, comme tous les agriculteurs, paient l’eau qu’ils extraient de la rivière en versant une redevance aux gestionnaires du bassin Loire-Bretagne. La troisième pause se fait, elle, au pied d’un autre dispositif antigel : une tour éolienne capable de protéger 5 à 6ha de vignes à Malvault (coût unitaire : 40 000€). Pierre Sourdais et Pascal Lambert font déguster rouge et blanc.

Après une montée qui oblige un maître à porter son chien fatigué, nous voilà en haut du côteau au Domaine de la Semellerie (qui vend des vins dans des contenants en forme de chaussures). Ici ce sont les vieilles vignes qui sont célébrées (on parle de vieilles vignes dès 40 ans, mais certains ceps ont jusqu’à 100 ans) et on déguste avec les membres de la confrérie du vin de Chinon qui expliquent leur travail. Le retour vers le parking se fait avec un soleil déclinant offrant un panorama assez classieux, certaines feuilles de vigne paraissant alors presque transparentes. A l’arrivée, un stand permet d’acheter les bouteilles appréciées sur le chemin et on entend pas mal de monde qui dit vouloir revenir l’année suivante… potentiellement sur un autre parcours.

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