« On a besoin de sensualité » : expo culte, Les Petits Formats Erotiques revient à Tours

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Son affiche rose bonbon, le petit cochon qui tire la langue… C’est un rendez-vous qui compte dans le calendrier artistique du mois de décembre à Tours : Les Petits Formats Erotiques de La Boîte Noire sont de retour rue du Grand Marché, sauvés de justesse par l’allègement du confinement. Une exposition importante pour la galerie et sa dirigeante Agathe Place. Nous l’avons visitée…

« Je n’ai pas la sensation de Petits Formats tristes ou mélancoliques à cause du confinement » résume Agathe Place en parcourant sa galerie du regard. Nous sommes à quelques heures d’un vernissage qui l’obligera à restreindre la jauge dans les locaux habituellement bondés. C’est toujours comme ça à La Boîte Noire : on se presse pour découvrir les œuvres accrochées aux murs ou posées sur les meubles. On se colle les uns aux autres, on slalome, on échange. Le coronavirus nous en empêche en 2020. Pas de verres qui trinquent ou de petits bonbons cette année… Mais tout de même une atmosphère bienfaisante qui se dégage dans l’espace :

« C’est assez coloré, on sent de la sensualité, de la tendresse. C’est doux, c’est une belle réponse à l’année que l’on vient de vivre. Le manque de contact avec l’autre est extrêmement cruel. On a besoin de tendresse, de sensualité, de peau… C’est primordial. »

17 artistes participent à cette 12e édition des Petits Formats Erotiques. Une bonne partie vient de Touraine, d’autres travaillent bien plus loin. La liste comporte par ailleurs des habitués comme Michel Audiard, Laurence Dréano ou Adam mais aussi de nouveaux noms comme Julie About et ses porcelaines.

Des artistes très inspirés, d’autres bloqués

L’histoire retiendra que le confinement a perturbé et limite contrarié le montage de l’exposition. Certaines œuvres devaient arriver par transporteur… un stress certain pour la galeriste qui a finalement tout reçu à temps. Mais Agathe Place révèle aussi qu’une partie des artistes a tellement cru que l’épidémie mettrait le projet à terre qu’il a fallu les bousculer dans leur création : « Quand j’ai rappelé tout le monde après la dernière intervention d’Emmanuel Macron pour leur dire ‘bougez-vous on ouvre !’ certains étaient en panique. »

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On ne ressent pas l’urgence dans l’accrochage qu’il nous est donné de voir. Au contraire, on y décèle l’art et la malice quand il s’agit de prolonger le plaisir du corps à corps. L’ensemble pourrait être résumé par ce titre brillant donné à la série de Patrice Lecomte : « Entre les draps ». « Les Petits Formats Erotiques c’est une exposition que je prépare longtemps à l’avance. J’avais déjà sélectionné les artistes avant le premier confinement » explique Agathe Place pour raconter la genèse de cette collection particulière.

« Je suis restée en contact avec beaucoup d’entre eux. Certains ont été très inspirés et ont produit, produit, produit parce qu’ils n’avaient pas le choix en étant enfermés dans leur atelier. Il y en a d’autres que cette ambiance anxiogène a bloqués. »

Dans tous les cas, le résultat est à la hauteur entre les cartoons coquins d’Adam, les prodigieuses photos d’amoureux détournées par Sébastien Thomazo et Rozenn où la série de Sabrina Bizien qui magnifie le symbole de la pomme rouge que l’on retrouve dans tant d’histoires ou de contes.

Face au risque du confinement, la création d’un site de click & collect

La pomme, Agathe Place la dévore à pleines dents ces jours-ci : « Je fais comme tout le monde, je prends les choses à ma portée, je les cueille. Je croque dedans de façon goulue. Pouvoir ouvrir ces petits formats ça me ravit mais j’avais aussi envisagé le fait de ne pas y arriver en prévoyant un site Internet pour répertorier les œuvres en ligne et faire du click & collect, réserver une œuvre puis se la faire envoyer. Il faut que la démarche soit facile car l’achat d’une œuvre d’art n’est pas essentiel sauf pour certaines personnes qui considèrent cela comme primordial pour leur bien-être cérébral et émotionnel. » Une démarche loin d’être naturelle pour une femme de contact qui exerce un métier où le face à face avec un dessin, un tableau ou une sculpture conditionne souvent l’acte d’achat (on peut appeler ça un coup de foudre).

« J’espère que c’est juste un passage court, qu’on va vite oublier » résume la galeriste, heureuse de revoir « les yeux des gens briller. » Jusqu’au 26 décembre, il y a, en effet, de quoi émoustiller les regards quand on pousse la porte de La Boîte Noire.

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