Les Restos du Coeur s’attendent à une année record en termes de bénéficiaires…

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Ce mercredi, c’est jour de distribution des colis alimentaires aux Restos du Cœur. Une longue file s’accumule rue Jacquemin à Tours, nouveau site des Restos, réaménagé pour permettre les distributions en temps de pandémie. Une file de bénéficiaires attend patiemment cette précieuse aide, en ces temps plus difficiles, encore qu’ils ne l’étaient il y a quelques mois.

Keira, 52 ans, était assistante maternelle il y a encore quelques mois. Sans emploi depuis juin, elle est contrainte de fréquenter les Restos du Cœur, qu’elle n’avait jamais sollicité auparavant. Patiente, elle nous confie qu’elle ressent une certaine fragilité psychologique chez elle et chez ses amis, le sujet de conversation quasi exclusif et anxiogène étant toujours le même depuis 6 mois : le COVID et ses conséquences.

Un peu plus loin, une silhouette longiligne, c’est Ivan, 30 ans, qui vit habituellement de petits boulots. Le Covid est également au centre de ses discussions, lui qui explique avoir perdu son dernier travail à cause de l’épidémie justement. Conséquence directe pour lui :  il se retrouve dans l’obligation de se ravitailler ici, pour minimiser au maximum ses dépenses, tout forme de revenu s’étant tarie. “Avant je n’étais pas en marge de la société. Mais maintenant il est très difficile de vivre, je me suis installé chez des amis en attendant des jours meilleurs. Je suis optimiste, je sais que cela ira mieux”.

Autre victime directe de la crise du Covid : Magali, près de 60 ans. Habituellement vendeuse intérimaire, en particulier en période de soldes, la crise a complètement bouleversé ses possibilités d’emplois et donc ses revenus. Aujourd’hui elle ne touche plus que le RSA, soit 480€ par mois, nous dit-elle. Et avec des revenus inférieurs à ses charges, c’est une lutte quotidienne pour chaque euro. Les Restos du Cœur sont ainsi une aide précieuse. Magali loue notamment  l’engagement “de gens charmants, à l’esprit convivial, les bénévoles des restos nous remontent le moral”, mais s’indigne “des mensonges de la classe politique, les informations contradictoires qui rendent très difficile la visibilité des mois qui viennent”.

Assis dans le recoin d’un escalier, Djaymaie, 6 ans, et Amine, 3 ans, attendent patiemment leur maman qui récupère son colis alimentaire. Ces deux bouts de chou font partie des 50% des bénéficiaires des Restos qui ont moins de 25 ans. Ils ont le droit à quelques biscuits supplémentaires, un maigre avantage dont ils sont pourtant très reconnaissants.

Thierry Fontaine, vice-président des restos du cœur d’Indre et Loire, reconnaît que même s’ il n’y a pas encore d’augmentation significative de la fréquentation, il s’inquiète de l’apparition de nouveaux profils de visiteurs dus aux conséquences de la crise COVID, dont les effets commencent à apparaître. Il ressent une paupérisation croissante, les personnes dont les revenus étaient déjà limités se réduisent encore. En particulier les étudiants, inexistants avant dans les files d’attente, ils sont près de 100 étudiants à se présenter chaque semaine nous dit-on.

En parallèle, l’offre de nourriture s’est resserrée : si les besoins couverts par la distribution nationale n’ont pas changé, la ramasse locale dans les supermarchés a été divisée par 2, impactant lourdement l’offre de produits frais pour les bénéficiaires.

Bénéficiaires ou bénévoles, tous partagent un même constat, les mois qui viennent inquiètent, chacun redoutant une demande accrue de l’aide. Michel Flamé, président des Restos du Cœur pour l’Indre et Loire, prévoit une marée montante de bénéficiaires dans les 6 prochains mois, une montée mécanique des besoins…

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