Les restaurateurs, cafetiers et gérants de boîtes de nuit réclament le droit de travailler

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Ce mardi les restaurateurs, cafetiers, hôteliers ou encore gérants de boîte de nuit ont manifesté dans les rues de Tours pour dénoncer la fermeture prolongée de leurs établissements et revendiquer « le droit de travailler ». Après plusieurs mois de fermeture cumulée au long de cette année 2020, l’ambiance était forcément morose.

« On pourrait se croire à un enterrement. » Ces mots, ce sont ceux d’un cafetier de la place tourangelle en arrivant au rassemblement organisé place Velpeau pour le départ de la manifestation. Ils seront environ 400 à répondre à l’appel de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) pour une manifestation qui fera forcément date tant la corporation est peu sujette à ce genre de rassemblements. « Moi c’est la première fois que je manifeste » nous dit un barman, tout en ajoutant « en même temps je n’ai que ça à faire aujourd’hui. » Une petite phrase sur le ton d’un humour plutôt grimaçant, mais qui en dit long sur le ras-le-bol de la profession.

Dans le cortège, l’ambiance n’est pas au beau fixe forcément. Fermés 13 semaines au printemps, les bars et restaurants le sont de nouveau depuis fin octobre et ce pour une durée encore indéterminée. L’espoir de rouvrir fin janvier n’est même plus de mise depuis les propos le matin même du Premier Ministre, Jean Castex, qui a émis un sérieux doute sur cette possibilité. « On sait bien qu’on risque de ne pouvoir rouvrir qu’au printemps et que ce n’est pas parce qu’on se fait entendre aujourd’hui qu’on rouvrira, mais nous trouvons anormal d’être stigmatisés de la sorte » pointe avec amertume Laurent, gérant d’un restaurant à Tours. Ce dernier, comme beaucoup de manifestants présents, avance comme argument les mesures de protection mises en place suite au premier confinement. Tous refusent d’être considérés comme des vecteurs de virus. « Nous ne faisons pas prendre plus de risques que les commerces. Si eux ont pu rouvrir en s’adaptant, nous pouvons le faire aussi » poursuit Laurent.

A l’issue de la manifestation qui s’est terminée symboliquement devant la Préfecture, un représentant de l’UMIH explique qu’aucune étude n’a été faite en France sur la propagation du virus dans les lieux publics. « La seule sur laquelle ils se basent c’est une étude aux Etats-Unis où le mode de vie n’est pas comparable » avance-t-il tout en évoquant un secteur, des entrepreneurs et des emplois « sacrifiés ».

« On ne mourra peut-être pas du virus, mais de ses conséquences économiques » s’alarme encore le même orateur, non sans oublier les boites de nuits qui n’ont pas pu rouvrir durant la période estivale ou encore les fournisseurs impactés durement également par la fermeture des établissements sans toucher d’aides comme ces derniers.

Dans le lot des restaurateurs et cafetiers, les situations sont aussi variées qu’il y a d’interlocuteurs. Si les aides (10 000 euros au maximum par mois depuis fin octobre) et le chômage partiel permettent momentanément de tenir, tous avancent une situation intenable à moyen terme néanmoins. « Nous avons tous des prêts à rembourser, les aides ne couvrent pas tout et ne pourront pas nous sauver » indique un manifestant. Un peu plus loin, un autre évoque l’ouverture de son bar au mois de mars, aussitôt fermé avec le premier confinement. Un coup dur qui n’est pas le dernier. « Comme les aides sont basées sur l’année N-1, nous n’avons rien. » Quant à ceux qui touchent des aides, l’un des problèmes avancés sont les délais de paiement avec des versements toujours pas reçus.

Les conséquences de ces fermetures et d’une crise qui s’éternise sans fin ne seront pas sans conséquences pour la suite, craignent beaucoup. Au niveau national, l’UMIH tire la sonnette d’alarme en évoquant 2/3 des établissements qui se retrouveraient en grandes difficultés en 2021 avec de nombreux risques de fermetures…

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