Les « petites astuces » d’Yzeures’N’Rock pour faire le plein

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Après Avoine Zone Groove, les Kampagn’Arts, l’American Tours, Terres du Son et Les Courants voici venir le dernier grand festival tourangeau de l’été : Yzeures’N’Rock, au carrefour du Sud-Touraine, de la Vienne et de l’Indre. On est à 80km de Tours, à 30km de la gare SNCF la plus proche et pourtant l’événement s’apprête à vivre une édition record pour sa 14e édition. Mais comment fait-il ?

En zieutant la prog’ d’Yzeures’N’Rock on en a vu plus d’un ou plus d’une écarquiller les yeux : Orelsan, Mome, Skip the Use ou Columbine, tout ça sur le territoire d’une commune de 1 400 habitants du 2 au 4 août. Ouah ! A la fois cool et carrément surprenant. Le coup est énorme, mais ce n’est pas une première. Tryo et Matmatah sont déjà passés par là en 2018, Chinese Man et Shaka Ponk aussi, un peu plus tôt…

En fait l’événement monte en puissance progressivement, visant un peu plus haut chaque année. Le coprésident de l’association organisatrice ne cache pas sa fierté. « On a augmenté un petit peu la jauge cette année pour passer de 8 000 à 9 000 personnes par soir. On pourrait aller jusqu’à 10 000 sur le site actuel mais on ne veut pas brûler les étapes » explique Sébastien Manuel avec un oeil sur les chiffres de réservations : « ça devrait être complet d’ici le début de semaine pour le vendredi et le samedi. On a vendu deux fois plus de billets que l’année dernière à la même date avec des gens de la région mais aussi des Parisiens, des Clermontois, des Bordelais… »

250 bénévoles sur l’événement, 0 salarié à l’année

Au final, Yzeures’N’Rock devrait approcher les 25 000 pass vendus en trois jours, contre 22 000 en 2018 : « 1 000 personnes de plus par soir, ce n’était pas prévu à la base mais vu l’affluence on a décidé de pousser les murs sinon on serait déjà complet depuis deux jours. C’est notre objectif mais ce qu’on cherche avant tout c’est de faire plaisir aux gens, et pour ça il ne faut pas que nous soyons dépassés pour gérer l’organisation. »

Le site du festival (c) Yzeures’N’Rock

Dans ce festival très rural, tout se fait de façon hyper artisanale. L’association organisatrice n’emploie aucun salarié hormis les prestataires techniques recrutés le temps du week-end. Elle compte 250 bénévoles pour gérer le bar, les toilettes ou la billetterie, et 11 personnes dans son bureau à l’année pour préparer les festivités.

« On a nos petites astuces. Chacun est spécialisé dans son domaine : programmation, intendance technique, communication et web… On fait tout nous-mêmes : nous avons développé notre propre système de cashless (pour payer au bar ou au stand restauration, ndlr) avec une application et un réseau wifi. Cela nous permet d’économiser les 25 000€ de commission que prendrait une société extérieure. Le scan des tickets ou le graphisme sont aussi faits en interne. »

Sébastien Manuel, coprésident d’Yzeures’N’Rock.

Pour animer deux scènes durant 3 jours, Yzeures’N’Rock dispose d’un budget de 900 000€, dont 3% de subventions publiques. Près de 60% des recettes sont amenées par la vente des pass, 40% par les dépenses du public sur place. « On ne cherche pas à faire des bénéfices, juste à être à l’équilibre. Si on gagne un peu d’argent, on investit dans du matériel pour ne pas avoir à en louer l’année suivante » nous dit Sébastien Manuel quand on lui demande d’expliciter son mode de gestion. Ce procédé permet de consacrer près de 400 000€ aux cachets d’artistes, soit presque autant qu’un festival comme Terres du Son avec 4 scènes dans l’espace payant.

« On prépare notre programmation un an en avance. Dès fin-août début septembre on prend des bases sur certains artistes parce qu’on les a vus ailleurs ou qu’on sait que ça va marcher. Pour des gens comme Orelsan, c’est même un travail qui se fait sur plusieurs années. Notre volonté est de ne pas se contenter d’un style, d’avoir un peu de tout. Ensuite, on s’adapte en fonction des tendances. »

Sébastien Manuel, coprésident d’Yzeures’N’Rock.

Le duo tourangeau Grande est attendu pendant le week-end (c) Claire Vinson

Malgré ses difficultés structurelles (éloignement des grandes villes et dates à cheval avec les vacances d’une bonne partie des artistes qui tournent tout l’été), Yzeures’N’Rock parvient tout de même à faire venir de grands noms : « on commence à se faire un petit nom, à être connus auprès des productions. Au début c’était galère. Comme on dit : on a mangé la cabane plusieurs fois, on a cravaché mais on a réussi à trouver un équilibre » détaille Sébastien Manuel. « On est en mode débrouille mais on arrive à faire des coups et si on veut faire venir du monde à Yzeures c’est obligatoire. »

Quel défi supplémentaire en 2020 ?

Le modèle choisi par le festival a beau être raisonné, il n’en est pas moins ambitieux, d’où la volonté de l’équipe de maximiser les recettes d’entrées en amont de l’événement pour se rassurer au maximum avant le premier rift de guitare. « Le but c’est que l’on continue encore à progresser. Peut-être atteindre une jauge de 10 000 personnes par soir mais on ne pourra pas faire plus. On ne sait pas encore lequel mais ce qui est sûr c’est qu’en 2020 on essaiera de relever un nouveau challenge. »


Un degré en plus :

En plus des têtes d’affiche, Yzeures’N’Rock (page Facebook ici) programme également plusieurs groupes locaux de Touraine, de l’Indre ou de la Vienne comme Grande ou Sapiens Sapiens ou The Soulphoenixs. Il dispose également de son propre tremplin et, pour les festivaliers sans voiture, d’un grand groupe dédié au covoiturage sur Facebook qui permet de pallier l’absence de navette. Un camping gratuit est également à disposition sur présentation d’un billet.

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