Les opposants au pass sanitaire restent mobilisés

Facebook
Twitter
Email

Le dernier samedi de juillet est habituellement très calme. Pourtant ce 31 juillet 2021, une impressionnante mobilisation a réuni sur la place Jean Jaurès, tout ce que l’on compte d’opposants au pass sanitaire.

De mémoire de journaliste, aucune manifestation n’avait jusque là réunie à Tours des groupes aussi variés, avec plus de 3000 manifestants. Aux gilets jaunes “canal historique”, fidèles à leur poste en tête de cortège, suivait une grande variété de manifestants de toutes obédiences politiques et sociales. La douceur estivale adoucissant une colère bien réelle, le cortège est resté calme.

Auxiliaires de vie, aides-soignantes, infirmières, les professions médicales ne manquaient pas dans la foule. C’est au cri de « Liberté », ou encore de « Macron démission », que Nathalie et Noémie, toutes deux aides soignantes en EHPAD, dénoncent le pass sanitaire, qu’elles perçoivent comme une atteinte à leurs libertés. « C’est l’obligation vaccinale qui nous pose problème, mais même si cela n’était pas obligatoire, je ne me ferais pas vacciner par ce produit expérimental » indique Nathalie, qui déclare s’informer sur les réseaux sociaux, notamment Tiktok. 

Accompagné de ses enfants, Gabriel, chef d’entreprise, défilait sous une bannière nationale et turone. « On peut admettre un flottement de 3 mois au début de la crise, mais j’ai perdu toute confiance face à nos dirigeants. Avec ce passeport sanitaire aux contours flous, et après nous avoir imposé des changements sociétaux avec la PMA, on ajoute maintenant l’obligation vaccinale indique-t-il avec virulence. Ils parlent même de l’exclusion de nos enfants des écoles en cas de Covid. On se demande si dans 9 mois on pourra simplement voter. »

Jeanne, auxiliaire de vie, est accompagnée de son fils Noa, 15 ans. Sa crainte : ne pas pouvoir exercer d’activité sans pass sanitaire au lycée. Elle, venait défendre son droit fondamental à choisir la vaccination, redoutant le réveil de sa maladie auto-immune en cas d’injection.

Recueillir les témoignages a été compliqué, certains refusant de parler par discrétion vis-à-vis de leur employeur, ou par rejet de la presse “mainstream”. Silence également des militants du groupuscule d’extrême-droite “Des Tours et des Lys”, tous masqués, probablement par excès de timidité ou bien par souci sanitaire, chacun jugera…

Aux nombreuses personnes venues manifester à titre individuel s’ajoutait un mélange baroque de manifestants d’extrême gauche et d’extrême droite. Ils cohabitent à quelques mètres, aux côtés de quelques discrètes figures locales des Patriotes de Florian Philippot, parti en pointe sur la lutte nationale contre le pass sanitaire.

Aucun militant de la galaxie complotiste ne manquait : des lecteurs assidus du site de « réinformation » Reinfocovid, aux quelques fans de la chaîne complotiste « La minute de ricardo », affirmant l’existence de camps de rétention d’enfants atteints du Covid-19. Nombre de militants dénonçaient également le “flicage” et le “traçage” imposé par le vaccin, le poing levé, cerné de leur dernière montre connectée, filmant la manifestation avec leur plus beau smartphone équipé de GPS.

Malgré l’extrême diversité des manifestants, quelques traits communs les unissaient néanmoins. D’abord, une détestation du gouvernement jugé corrompu et incompétent. Ensuite, la crainte de l’obligation vaccinale. Et enfin, une mobilisation plutôt paradoxale contre la vaccination, puisque aucun des manifestants interrogés ne s’est déclaré anti-vaccin. Pour faire bonne mesure, presque tous rejetaient la parole des médias officiels au profit des réseaux sociaux et des sites de “réinformation”, certains manifestants réclamant même à un de nos journalistes d’enlever sa “muselière sanitaire”.

Sans chef et sans structure établie, avec une sociologie très variée, la manifestation de ce samedi 31 juillet n’est pas sans rappeler le mouvement des gilets jaunes apparu fin 2018. Une mobilisation qui ne semble pas près de s’éteindre. En effet, la mise en place du pass sanitaire en août pour accéder aux hôpitaux, centres commerciaux et moyens de transports ainsi qu’en septembre dans les écoles, pourrait apporter de nouvelles recrues à un mouvement déjà très actif pour une période estivale. Une rentrée sociale qui s’annonce potentiellement explosive.

 
Reportage : Pascal Montagne
Facebook
Twitter
Email

La météo présentée par

TOURS Météo

Inscription à la newsletter