« Les finances du département sont dans le rouge »

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Lors d’un entretien pour 37 degrés et Info Tours réalisé dans ses bureaux de l’Hôtel Départemental, Jean-Gérard Paumier, le président du département revient sur les sujets chauds de la rentrée et dresse un constat alarmant sur la situation financière de la collectivité qu’il dirige.

Hausse des allocataires du RSA et des finances dans le rouge 

« La rentrée a fait virer les finances au rouge » en raison notamment de la hausse du nombre d’allocataires du RSA affirme d’entrée de jeu Jean-Gérard Paumier. Une hausse directement liée à la pandémie du Covid-19 analyse Jean-Gérard Paumier, chiffres à l’appui : « Nous avons une augmentation de 458 depuis juin et 1 385 depuis le mois de mars. » Au total près de 15 000 habitants du département sont allocataires du RSA et deux tiers d’entre eux vivent dans le périmètre de la Métropole.

Cette augmentation, le président du département l’a chiffrée à 6 millions d’euros et évoque un déficit total de 12 millions d’euros au budget du Département, à cause de la crise du coronavirus.

« Si l’Etat ne fait rien on va se retrouver en difficultés » s’inquiète-t-il, en expliquant que sa collectivité n’a que peu de marges de manœuvre. Pour équilibrer ses comptes, le Département pourrait faire appel à l’emprunt et Jean-Gérard Paumier espère une reprise du versement des droits de mutation, une recette fiscale variable dont le montant n’est jamais garanti (elle dépend de l’activité des notaires. C’était 101 millions d’€ en 2019, mais seulement 45 après la crise de 2008). Pour prendre en compte ces éléments, un budget rectificatif sera voté le 25 septembre et un second en fin d’année. Ils comprendront un report de certains investissements, comme le nouveau restaurant scolaire du collège de Montlouis attendu pour 2022 au lieu de 2021.

Maintien des investissements malgré tout

Néanmoins, le président Paumier tient à maintenir les investissements « car des emplois sont en jeu. » Par exemple pour rénover la colonie de vacances de Longeville en Vendée (4,7 millions d’€), ou les ponts départementaux fragiles (1,5 million d’€ avec Neuvy-le-Roi et Château-Renault reportés en 2021). Les prêts contractés par la collectivité en 2020 pourraient ainsi dépasser les 40 millions d’€ contre 25 initialement envisagés ce qui va accroître son endettement.

Car pour Jean-Gérard Paumier, il n’est pas question de freiner le fonctionnement de la collectivité, au contraire. « Si on ne fait rien, on va mourir guéris » lance-t-il encore en évoquant les actions du département cet été en faveur du tourisme (achat d’un million de billets dans différents site touristiques). « Nous jouons notre rôle » pose-t-il ainsi en constat en prenant encore d’autres exemples comme le maintien des subventions aux associations ou la création prochaine d’un fonds d’aide aux clubs sportifs en milieu rural.

L’épineux sujet des Mineurs Non Accompagnés

Jean-Gérard Paumier assume et défend ainsi ses choix, y compris quand ceux-ci sont sujets à polémique comme sur la toujours épineuse question de Mineurs Non Accompagnés (MNA). La semaine dernière, alors qu’un jeune étranger a été reconnu mineur au tribunal administratif, le Département en charge de la question et qui avait débouté lors des tests le jeune en question, n’a pas hésité à contester et faire appel de la décision judiciaire. De quoi s’attirer le courroux des militants et bénévoles qui viennent en aide aux jeunes. « Chacun a le droit de faire des recours, c’est la loi. Cela vaut pour les associations qui ne s’en privent pas, comme pour nous » nous répond-il laconiquement à ce sujet avant de conclure sur le fait que « le sujet (ndlr : des MNA) est difficile et humainement douloureux. Les financements sont inaudibles car l’Etat se repose sur les départements en leur imposant une situation intenable. »

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