Les enseignements du scrutin européen

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Les élections Européennes ont livré leur verdict ce dimanche, et avec lui leur enseignement également.

Ce scrutin dit intermédiaire ne passionne d’ordinaire peu les électeurs, pourtant contre toute attente ils se sont plus déplacés qu’à l’accoutumée avec 54% de participation en France et 52,63% dans le département (contre 45,68 en 2014). Des élections qui comme il y a 5 ans auront placé l’extrême-droite en tête, avec un Rassemblement National qui devance La République en Marche 23,4% contre 22,4%. Difficile de ne pas y voir un signe du désamour entre les citoyens et l’Union Européenne, jugée responsable de beaucoup de maux.

Du côté de LREM, il y a deux façons de voir ce résultat. Côté pile, difficile de n’y pas voir un revers tant En Marche avait fait une priorité d’arriver en tête devant le Rassemblement National avec une campagne dans laquelle Emmanuel Macron et le gouvernement se sont pleinement investis et ont joué la carte d’un match face au Rassemblement National. Le pari de LREM est de ce point de vue perdu.

Côté face, en réussissant à scorer à plus de 20%, La République en Marche maintient une dynamique malgré tout, alors que traditionnellement les partis au pouvoir peinent sur ce genre de scrutin. Le parti présidentiel apparaît également et paradoxalement renforcé sur l’échiquier politique avec l’effondrement des partis traditionnels de droite : UDI mais surtout Les Républicains qui tombent à 8,4%. La transformation du paysage politique entamée en 2017 se poursuit ainsi et après avoir fait couler le Parti Socialiste, Emmanuel Macron voit sa droite se dégager également, de quoi renforcer le poids de son parti. Chez Les Républicains, la claque reçue ce dimanche est violente et les lendemains risquent d’être difficiles pour le parti de droite.

A gauche, les écologistes ont créé la surprise en arrivant en troisième position de ce scrutin. Une percée finalement pas si surprenante que cela, les élections européennes ayant toujours réussi aux écologistes et les questions climatiques ayant fait l’actualité ces derniers mois. Ce score permet aux écologistes de se placer comme principale force d’une gauche émiettée. Derrière EELV, la France Insoumise et la liste socialiste menée par Raphaël Glucksmann sont loin, à 6,4%, tandis que Benoit Hamon arrive à un peu plus de 3%. Si le scrutin européen reste particulier et difficilement transposable à des échéances plus locales, ces scores devraient compter en vue des échéances futures et de probables négociations…

En Touraine, des questions ouvertes à un an des Municipales

En Indre-et-Loire justement, La République En Marche arrive en tête (23,28%) devant le Rassemblement National 20,67%), ce dernier performant notamment dans les zones rurales. Pour le reste, les dynamiques nationales se retrouvent peu ou prou à l’échelon local. EELV réalise un beau score avec 14,08% sur le département contre 13,1% en France. A Tours, les écologistes se placent même en deuxième position avec près de 18% des suffrages.

Pour LREM, ces élections sont l’occasion de s’affirmer un peu plus et pourquoi pas d’ouvrir de nouvelles ambitions. A Tours, le parti présidentiel est largement en tête, à Joué-lès-Tours aussi, tandis que dans ces deux communes, la droite s’effondre aussi. A Joué-lès-Tours, la liste des Républicains se retrouve même derrière celle socialiste… ce qui n’aura pas échappé aux plus observateurs, alors que tout le monde se jauge en vue des prochaines échéances municipales l’an prochain.

A Tours, le rapport de force pourrait être bouleversé également, car cette défaite historique de la droite affaiblira à coup sûr la majorité de Christophe Bouchet, le maire de la ville. Si ce dernier a officiellement soutenu la liste Renaissance de Nathalie Loiseau, en tant que membre du parti Radical, sa volonté de tisser un accord entre sa majorité de droite et le parti présidentiel pourrait battre de l’aile, tandis que les militants locaux de LREM vont à n’en pas douter, profiter de leur score sur Tours (25,28%) pour mettre la pression sur les instances nationales afin de constituer une liste propre l’an prochain.

A gauche, ce scrutin sera aussi l’occasion de compter les points. La France Insoumise a perdu une occasion d’affirmer son leadership sur Tours au profit des écologistes. Des Insoumis qui n’ont guère fait campagne sur la ville, sur fond de désaccords internes et qui y obtiennent 6,23%. Pas le meilleur moyen de préparer la suite. A l’inverse, EELV affirme un peu plus son ancrage à Tours, ville où ils réalisent régulièrement de bons scores….

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