Les accents tourangeaux du Printemps de Bourges 2022 

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Mercredi soir, une grande partie de la France avait les yeux rivés sur le débat Macron-Le Pen au vu de l’imminence du second tour de l’élection présidentielle. Au même moment il y avait d’autres urgences : profiter de la musique, sentir la chaleur de la foule, bouger son corps… Le Printemps de Bourges battait son plein pour son édition du retour après l’organisation d’un festival amoindri en 2021 et l’annulation de toutes les festivités pour cause de Covid en 2020. Bourges, c’est l’événement qui lance chaque année la saison des festivals… L’un des plus gros agrégateurs de public en Centre-Val de Loire. Cette fois encore la Touraine y était dignement représentée. Reportage sur place.

« J’voudrais qu’on m’laisse tranquille, le temps de vivre / J’voudrais mourir dans un fou rire » : au milieu d’un carré de lumière la chanteuse Fishbach achève son set avec l’un des titres forts de son deuxième album. La chanteuse, djette et actrice revient sur scène cinq ans après ses débuts. Elle n’est pas Tourangelle mais c’est en Indre-et-Loire qu’elle est venue enregistrer Avec les yeux, au studio La Briche, en pleine campagne à 40 minutes de Tours. Signe que l’écosystème musical tourangeau est de taille pour l’émancipation d’artistes de premier plan.

Croiser les têtes d’affiche et les noms émergeants c’est le credo de beaucoup de festivals (Aucard ou Terres du Son le font très bien chez nous). Et c’est aussi l’une des missions du Printemps de Bourges, en particulier via son dispositif des Inouis. Ce dernier offre une exposition à de nouveaux projets via un concert sur l’une des deux scènes du 22, à l’Est de la ville + tout un accompagnement pour se lancer avec les bonnes armes. Le Tourangeau Axel Nadeau (Ephèbe) y avait été sélectionné en 2019. Trois ans plus tard c’est Meule qui tente l’aventure : « On a été un peu surpris d’en faire partie mais c’est une opportunité incroyable » réagissent Valentin et Léo, deux des membres de la formation.

Un gros encadrement pour les Inouis

Arrivés dès samedi dans le Berry, ils ne sont pas là pour pogoter devant les différentes scènes du festival. La preuve, ils ont attendu jeudi avant de voir leur premier concert. Leur planning c’est plutôt des rendez-vous avec des programmateurs potentiels ou autres contacts professionnels mais aussi un enchaînement de formations : 3 jours non stop de dimanche à mardi puis toutes les matinées à partir de mercredi (sauf jeudi, où ils ont opté pour une grasse mat’ après leur concert).

« Il y a beaucoup de gens vraiment très intéressants et vraiment plein de choses à apprendre sur le métier. Cela nous permet aussi de rencontrer d’autres groupes, de partager nos visions et nos expériences. On a tous un rapport différent au métier et c’est chouette de confronter tout ça. Par exemple on a parlé du stress et du burn out » racontent les deux musiciens par ailleurs marqués par le discours du parrain de la session, Abd al Malik : « Il a été touchant et vrai sur la relation avec l’industrie ou la gestion de la vie quotidienne. »

De quoi se booster avant de monter sur scène ce mercredi à 23h pour 30 minutes de show survitaminé devant un public bien chaud (malgré des lumières hyperactives, empêchant une bonne concentration sur la musique) : « C’était hyper chouette, nos cervicales s’en souviennent » débriefent Valentin et Léo après coup. « On a déjà pas mal de retours de gens qui veulent nous programmer, qui se disent surpris de manière positive parce qu’ils ne s’attendaient pas à ce genre de chose. C’est un bon présage pour la suite. »

La suite c’est une série de concerts en juin et cet été (dont le 6 juin aux Apérock d’Aucard de Tours, sur la scène de la guinguette) et un projet de deuxième album pour 2023. Et il faudra tenir la cadence physiquement : « Avant on négligeait un peu ça mais là pour Bourges on a fait une heure d’échauffements, de jeux, on a pris du temps entre nous » soulignent les deux gars.

Des journées à rallonge pour les équipes du festival

Le Printemps, épuisant physiquement ? Les festivaliers qui font la navette entre les scènes et rentrent à Tours par le car en pleine nuit ne diront pas le contraire. Fabien Garou non plus. Lui est logé à l’hôtel pour la durée du festival mais gigotte à haute dose sur 8 jours consécutifs. Le Tourangeau qu’on voit souvent au pied des scènes d’Aucard, Jazz en Touraine et Terres du Son a été embauché par l’équipe des Inouis afin de suivre les groupes lauréats sur scène et au cours de leur classe verte (le cycle de formation) : « Pour eux ça ne s’arrête jamais, c’est un truc de fou » commente-t-il lors d’une pause entre deux sessions live, pendant que son ordi mouline pour extraire les clichés tout chauds.

Terres du Son profite de Bourges pour faire la promo de son édition 2022 à Monts.

S’il est habitué des festivals, Fabien Garou expérimente ici « la grosse machine » de Bourges et y retrouve tout un tas de connaissances vues sur d’autres événements, en Touraine ou ailleurs. Parmi elles : Laurent Baudry qui gère la sécurité du Temps Machine de Joué-lès-Tours ou Marie Chêne, qui a récemment rejoint l’entreprise So Sweet et qui sait y faire pour faire tourner une grosse machine. Après une expérience à la régie transports pour le Printemps 2021 (c’est-à-dire la gestion des trajets pour les artistes ou les équipes), la voici au catering (le restaurant du festival). Des journées à rallonge qui s’enchaînent de 9h à minuit pour servir pas moins de 8 000 repas sur la totalité de la période, et jusqu’à 600 par service au plus fort du coup de feu (au menu une sélection d’entrées, des plats chauds, un choix varié de desserts, des options végé…).

Bourges est aussi un haut lieu du réseautage

Assistée d’Audrey et d’Aurélien (photo à la Une), Marie se doit de coordonner tout le dispositif nourricier du festival : les cartes d’accès, les livraisons de plateau repas aux techniciens qui ne peuvent pas venir jusqu’au buffet… Forcément il peut y avoir des imprévus : « Il a fallu que j’appelle un runner pour me trouver des stylos parce que je n’en avais plus » s’amuse celle qui enchaîne les gros projets puisqu’elle part dès la semaine prochaine en Arabie Saoudite, après déjà travaillé à Dubaï il y a peu.

Du public aux artistes en passant par l’équipe d’organisation, le Printemps de Bourges implique donc un contingnent certain de Tourangelles et de Tourangeaux, sans oublier celles et ceux qui viennent réseauter, prospecter au sein de cette ruche de pros du monde la musique (labels, tourneurs, managers, journalistes). Au total 4 000 badges pros ont été distribués pour cette année 2022, un record selon l’équipe du festival.

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