« Le plan Logement d’Abord » : un outil contre le sans-abrisme

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Pour Marie Quinton, c’est la bonne nouvelle de ce début d’année. La semaine dernière, l’adjointe aux logements de la ville de Tours a eu la confirmation que la ville-centre d’Indre-et-Loire faisait partie des 23 nouveaux territoires retenus par le gouvernement pour intégrer le plan Logement d’Abord.

S’il faudra valider l’intégration de la ville dans ce programme par le Conseil Municipal en mars prochain (les délais étant trop courts pour l’inscrire à celui du 15 février), Marie Quinton y voit déjà une belle opportunité pour lutter contre les exclusions et la précarité, un de ses chemins de bataille depuis sa prise de fonction en juillet dernier.

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La ville de Tours est la seule commune de la région à avoir été retenue (Le département du Cher l’a été aussi en tant que collectivité) dans le plan « Logement d’Abord ». De quoi permettre d’avoir des moyens alloués par l’Etat (15 millions d’euros pour l’ensemble des 23 territoires retenus). « L’objectif premier est de lutter contre le sans-abrisme en sortant des schémas classiques qui sont trop longs et qui ne fonctionnent pas » analyse Marie Quinton en préambule. Pendant deux ans (durée de la convention du plan), la ville de Tours, associée aux partenaires habituels (Etat donc, Métropole, Centre Communal d’Action Sociale, bailleurs sociaux ou les associations comme Entraide & Solidarité, Emergence…), va donc déployer ce nouveau dispositif venant en renfort des politiques locales de l’habitat et de l’action sociale déjà existantes.

Objectif : faciliter le retour au logement

L’idée est simple : Faire sortir les plus précaires de la rue en leur facilitant le retour dans un logement, en faisant sauter les étapes intermédiaires de placement en foyers, hôtels…  « Plus la personne reste à la rue, plus on occasionne des ruptures avec plus de difficultés à retrouver une situation stable » explique l’élue. « Là, l’objectif est de les remettre dans un logement et de les accompagner dans leur parcours niveau social, médical… » Un schéma qui fonctionne selon Marie Quinton qui prend en exemple des dispositifs similaires existants dans d’autres pays comme en Finlande « avec quasiment 0% de retour à la rue derrière. »

Concrètement, trois types de logements seront fléchés : d’une part les pensions de famille avec la création de deux fois vingt-cinq places supplémentaires (il existe deux pensions de famille actuellement sur Tours avec actuellement jusqu’à un an d’attente), les logements communaux (une vingtaine de places) et les logements classiques qu’ils soient sociaux ou privés.

Marie Quinton est consciente qu’il faudra agir sur les consciences également pour que le dispositif marche : « je sais qu’il peut y avoir des craintes, notamment chez les bailleurs privés de louer un logement à des personnes précaires. » Afin de les inciter et les encourager à entrer dans le dispositif, il est prévu une prime, d’un montant de 1000 euros par bailleur privé qui louera son logement à une personne sans-abri. Du côté des bailleurs sociaux, l’élue souhaite mettre en place également un plan de formation « afin que l’idée se diffuse et que la dynamique se mette en place sans préjugés. » Un coordinateur et une conseillère en économie sociale et familiale (CESF) vont également être recrutés poursuit l’élue, afin d’accompagner les locataires et les bailleurs.

Reste la question du ciblage des publics. « Les personnes à la rue sont les plus invisibles, mais nous avons des outils pour aller les chercher, comme la domiciliation postale au CCAS ou à Entraide & Solidarité, les maraudes associatives… » Cet « aller vers » comme le nomme Marie Quinton reste un point essentiel et l’élue est consciente par ailleurs que le diagnostic qui sera affiné d’ici le mois de juin risque de montrer une détérioration de la situation : « On s’attend à ce qu’il évolue et pas forcément dans le bon sens avec la crise sociale qui s’installe. » A l’heure actuelle sur l’ensemble du département, le dispositif d’hébergement d’urgence mobilise 800 places dont 546 en logements durables, avec une hausse de 41 places en un an selon les services de l’Etat.

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