Le fonds « Etincelle » met le feu aux débats métropolitains

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9 jours après avoir animé les débats du conseil municipal à Tours, le fonds « Etincelle » porté par le maire Christophe Bouchet, pour soutenir le commerce a été au centre de débats houleux au Conseil Métropolitain, sur fond d’enjeux électoraux mais aussi du poids de la ville centre…

Le fonds « Etincelle » voulu par Christophe Bouchet et son adjoint à l’économie Thibault Coulon, n’a pas fini de faire parler. Critiqué en Conseil Municipal par les élus d’opposition de gauche proches de l’écologiste Emmanuel Denis (candidat comme maire à Tours) qui voient là une vaste opération de communication « inutile » surtout faite pour l’image du maire candidat à sa succession, ce plan d’aide pour les commerces tourangeaux a également animé les débats au sein du Conseil de la Métropole ce jeudi 14 mai.

Pour rappel, ce plan « Etincelle », d’une valeur d’1,5 million d’euros, repose sur une idée forte : l’émission de 30 000 bons d’achats de 50 euros, à dépenser dans les commerces tourangeaux. Un plan de soutien aux commerces avec un volet social puisque les bons sont à destination à la fois de ceux qui ont été en première ligne face à la crise (agents hospitaliers mais aussi agents municipaux) mais aussi envers les populations à faibles revenus via le CCAS ou des structures comme la Croix Rouge.

Convaincu de l’utilité de ce fonds, Christophe Bouchet avait tenté il y a quelques semaines de convaincre les maires de la Métropole lors d’une réunion du bureau des maires. En vain. Il avait alors lancé ce plan au niveau communal. Malgré tout, il avait été décidé de créer un fonds de solidarité à l’échelle de l’agglomération. Pour chaque euro dépensé par les communes pour de projets solidaires à portée sociale et économique liés à la crise, la Métropole s’engage à mettre le même montant jusqu’à 2,5 euros par habitant.

C’est cette délibération qui a fait monter les débats ce jeudi soir, suite à un amendement proposé par Christophe Bouchet pour porter la participation de la Métropole à 5 euros par habitant, afin de nourrir plus fortement le plan « Etincelle ».

Un débat qui se politise à la Métropole

Un amendement qui a notamment conduit à un affrontement verbal entre Christian Gatard, le maire de Chambray-lès-Tours et Christophe Bouchet, le premier ne se privant pas de faire la morale à son homologue tourangeau. « Nous faisons tous des actions sociales dans nos communes sans le mettre en avant. Je considère qu’on ne peut pas se faire de la communication sur la misère des gens » s’est agacé le maire chambraisien en reprochant à Christophe Bouchet sa communication autour du fonds « Etincelle ». Des propos jugés inacceptables par ce dernier, avant que Wilfried Schwartz, le maire de La Riche, n’enfonce le clou :

« On en a parlé en bureau des maires et nous sommes plusieurs à avoir dit ne pas vouloir soutenir une mesure électoraliste. »

Difficile de ne pas voir dans cette passe d’armes un symbole de l’entre-deux politique actuel lié au report des élections dans les villes où doit se tenir un 2e tour, comme à Tours. De celui-ci dépendra en effet fortement le visage prochain de l’intercommunalité. Et ce dernier pourrait prendre un virage plus politique qu’actuellement.

On voit ainsi se dégager un axe autour des élus de gauche : le maire de La Riche Wilfried Schwartz, les élus de Chambray-lès-Tours derrière leur maire Christian Gatard, l’élu écologiste Emmanuel Denis. Si ce dernier venait à remporter la ville de Tours, la gauche aurait un poids conséquent à la Métropole grâce à la représentation de la ville centre (33 élus sur 87). Personne n’est dupe, y compris Philippe Briand qui n’a pas manqué dès le début de ce Conseil Métropolitain d’évoquer « Le président Wilfried Schwartz » en lui donnant la parole. Un petit mot anodin en apparence mais qui l’est moins quand on sait que certains prêtent au maire de La Riche une volonté de prendre la présidence métropolitaine à travers cette alliance avec les autres élus de sensibilité de gauche.

Les communes voisines refusent le « forcing » de la ville de Tours

Au final, avec seulement 11 voix en faveur de son amendement, 28 contre, le maire de Tours s’est retrouvé isolé face à ses homologues. L’aspect politicien lié aux élections en est une explication mais pas seulement. En effet, outre les élus de gauche, la grande majorité des maires de droite, Cédric de Oliveira, Frédéric Augis, Laurent Raymond… ont refusé également la proposition.  « On l’a refusé parce que ce n’est pas ce qui avait été décidé en bureau des maires » nous dira en aparté l’un deux, tandis qu’un second évoque « un forcing » de la part du maire de Tours et en réaction à cela une volonté « de montrer que ce n’est pas à la ville de Tours d’imposer ses décisions à la Métropole. »

On comprend dès lors que derrière ces votes il y a le refus de voir s’installer une prééminence de la ville centre au détriment des autres communes. Comme une sorte de résurgence de vieux démons dans un territoire où les communes voisines se sont longtemps tournés le dos à cause de cette question du poids de la ville-centre justement…

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