« L’angoisse sociale » du monde de la culture

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Ils étaient encore 250 à se réunir dans les rues de Tours ce jeudi 04 mars pour défendre le milieu de la culture. Une journée d’action nationale et une manifestation locale à l’appel du CIP 37 (Collectif Intermittents et Précaires), qui regroupe plus de monde que son seul nom veut le dire…

Quand on pense à l’impact de la crise de la Covid-19 sur le milieu de la culture, il y a bien sûr en premier lieu le sort des intermittents. Depuis l’annonce du gel de l’année au printemps 2020, ces derniers restent en effet dans l’attente de nouvelles garanties de l’Etat. « L’année blanche avait été décidée à un moment où on pensait que l’arrêt de notre travail ne durerait que 6 mois, on arrive à un an aujourd’hui. » Ces mots ce sont ceux du musicien Matthieu Randon du syndicat Stam-CGT. « Ce qui arrive nous inquiète, notamment les questions de la réforme de l’assurance chômage. »

« Il y a de grosses angoisses avec des situations sociales qui deviennent très difficiles. »

« Quand on entend la ministre Roselyne Bachelot dire que l’art va continuer, nous avons envie de demander sous quelles formes ? Nous ne pouvons pas travailler sans salaires » poursuit ce dernier.

Mais loin de résumer les problématiques actuelles à celles (bien qu’essentielles) des intermittents, Matthieu Randon, ainsi que tous les membres du CIP 37, collectif regroupant tous les acteurs de la culture dont de multiples syndicats professionnels comme la SFA, le Synavi, le SMA, la Stam CGT…, veulent ouvrir le débat sur l’ensemble du monde de la culture : « Il y a de grosses angoisses avec des situations sociales qui deviennent très difficiles. »

« Certains commencent à changer de métier face à la précarité dans laquelle ils sont » poursuit de son côté Elsa Maupeu du Synavi (Syndicat National des Arts Vivants). Pour cette dernière, outre la casse sociale évidente à court terme, cela pose également des problèmes sur le long terme avec « une perte de compétences dans beaucoup de métiers vivant de la culture ». Et Elsa Maupeu d’alerter en même temps sur ce sujet sur les difficultés dans le même temps pour les jeunes sortant d’études pour entrer dans le monde du travail.

Ce qui inquiète par ailleurs Elsa, comme les autres membres du CIP37, c’est l’invisibilisation grandissante d’artistes, techniciens ou structures n’entrant pas dans les réseaux institutionnels habituels et donc finalement peu aidés.

« Depuis des décennies, il y a eu une certaine idée d’un service public de la culture qui est en train de s’affaiblir » rebondit de son côté Arnaud Fièvre, du Syndicat des Musiques Actuelles (SMA). Pour ce dernier, tout ne doit pas de juger sur un prisme économique, la culture contribuant au lien social et à l’intérêt général, comprend-on.

« La vie culturelle est un trésor, car elle représente la vitalité des territoires. »

Des propos rejoints par tous, petites ou grosses structures, comme Laurent Campellone, le directeur du Grand Théâtre de Tours qui évoque pour les salariés de la structure municipale, « une épreuve psychique depuis un an » avec finalement plus de travail entre l’habituel et celui qui s’est ajouté à tout défaire constamment. « Chaque jour nous avons des informations contradictoires, or nous sommes prêts à rouvrir avec des protocoles sanitaires validés par la Préfecture et le CHU » indique ce dernier.

Tous font ainsi part d’une souffrance au quotidien, d’un impact sur le moyen terme catastrophique sur le plan social et sociétal, avec des situations variées mais précaires qu’ils soient intermittents, salariés et même vacataires à l’image des guides-conférenciers, représentés également dans le collectif.

Leur revendication : Un plan de relance sur l’ensemble du domaine de la culture, comme il y a eu pour l’économie en général. Autant de témoignages relayés par les manifestants du jour à l’image de Sonia, comédienne et chanteuse bien connue sur la place tourangelle qui prend la parole en ce sens, évoquant l’aberration d’un pays qui voit sa culture mourir, alors qu’il se targue à travers le monde d’être le pays de culture par excellence : « La vie culturelle est un trésor, car elle représente la vitalité des territoires. »

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