« La Loire, le soir, c’est comme du velours »

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Samuel travaille pour l’association La Rabouilleuse, basée à Rochecorbon. Elle propose des balades sur la Loire, des cours de navigation, diverses activités autour du fleuve et de la nature. Cette année, en association avec l’Office du Tourisme et Kalika Loire, elle organise des croisières de 4h les vendredis et samedis soir, où l’on grimpe dans un grand chêne de plus de 20m avant de dîner sur l’eau à la nuit tombée. Une prestation imaginée de toute pièce par le guide qui a été repérer l’arbre sur l’Île de la Métairie à La-Ville-aux-Dames, l’é équipé en cordes pour monter en toute sécurité, et invite le public à entrer en connexion avec la forêt ou partager ses expériences naturelles.

Quand tu as imaginé cette balade, tu voulais susciter quelles émotions ?

Il peut y avoir de la peur, de la joie, la sensation de retomber en enfance… Je ne cherche pas à créer une émotion en particulier, plutôt à regarder l’arbre, cet être qui – comme nous – se nourrit, respire, perçoit le monde.

On perçoit différemment un arbre quand on monte dedans ?

En tout cas il y a quelque chose de l’ordre de l’instant. Quand on est dans un arbre, on ne se rend pas compte du temps qui passe. Lorsque j’ai installé les différents équipements, les sangles, les cordes, ça m’a pris 4h et c’est passé comme de la lumière. Comme dans l’amour.

Quelle est la complémentarité entre une balade sur l’eau et la grimpe d’arbre ?

Quand on est sur un bateau, notre corps est peu en mouvement. On est dans le regard. Dans un arbre, on n’a pas le choix que de mettre son corps en mouvement pour s’élever, s’équilibrer. Je trouve ça intéressant et complémentaire. Le faire le soir c’est intime, doux, la Loire est comme du velours, on a envie de s’y lover comme sous la couette et elle est toujours différente. Et puis peut-être qu’on est plus disponible pour recevoir des choses à ce moment-là.




Tu es à La Rabouilleuse depuis un an, tu nous en parles ?

Je ne me suis jamais senti aussi bien dans un travail. Je peux emmener des gens et leur montrer ce qui me touche. En plus ils sont souvent très réceptifs. Tout se fait naturellement, simplement, avec des cordes, du bois qui nous emmènent vers des choses très belles. Y’a des personnes qui s’intéressent à la relation avec le fleuve, d’autres qui recherchent apaisement, bien-être ou contemplation. Pour ma part, au bout de quelques instants, les gestes deviennent mécaniques et je peux me laisser transpercer par ce paysage différent tous les soirs. Par exemple là on a entendu les chauves-souris manger, elles étaient très proches de l’eau.

Un souvenir de Loire qui t’a marqué ?

Je m’étais caché dans un bûcheron de liseron et il y avait un chantier de castor à côté. Le castor s’est approché : il était à 1m, 1m50. Il ne m’a pas senti parce que j’étais protégé par le vent. Je l’entendais grignoter avec ses grosses dents, c’était hyper particulier. Je me sentais prédateur, non prédateur. Je pouvais presque le toucher, j’étais comme un enfant.

La passion des arbres elle te vient d’où ?

De mon enfance et du cerisier de la maison de mes grands-parents. Il y avait un nid de frelon dans l’arbre et avec mes cousins c’était le défi de grimper même si on n’était pas hyper confiants…

Qu’est-ce qui fait un bon arbre pour grimper dedans ?

Certains arbres, je sens qu’ils ne m’accueillent pas, que je n’ai pas à y être. D’autres sont plus adaptés comme le grand frêne près de La Rabouilleuse mais pas le chêne juste à côté. Et puis il faut de bonnes branches pas trop hautes pour y accrocher le matériel.


Un degré en plus :

Pour tout savoir sur ces excursions – et réserver – ça se passe sur le site de l’Office du Tourisme de Tours.

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