La Ligne 2 du tramway toujours sur les rails

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A l’occasion du conseil métropolitain du 22 mai 2023, les élus de l’agglomération ont voté la poursuite du projet de 2e ligne de tramway, non sans discussions et débats animés.

La délibération sur la 2e ligne de tramway portée à la table du conseil métropolitain comportait deux volets primordiaux pour la poursuite ou non du projet. Il s’agissait à la fois de valider la poursuite des études du projet via le boulevard Jean Royer mais aussi d’engager la Métropole à aider le Syndicat des Mobilités de Tours (SMT), organisme ayant la charge de mener à bien le projet, à le réaliser financièrement.

L’enjeu était de taille, puisque le SMT doit valider le financement du projet auprès de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) d’ici fin juin pour bénéficier et valider un prêt de 170 millions d’euros de l’organisme prêteur. Seulement, le SMT à lui seul ne peut financer seul le projet, les élus de la Métropole devaient donc valider un apport de principe, qui devrait être à l’avenir de l’ordre de 3 millions d’euros par an d’investissement et de 11 millions d’euros par an pour le fonctionnement.

Ce financement inquiète plusieurs élus. Au cours des débats qui ont duré plus de 2h30, on a ainsi pu se rendre compte que malgré le vote final assez unanime (12 abstentions et 1 vote contre), le consensus est loin d’être fait sur ce projet.

La crainte d’une hausse de la fiscalité pour financer le projet

Parmi les points soulevés dans les débats il y a la façon de financer cet apport métropolitain à son syndicat. Aujourd’hui, le versement mobilités payé par les entreprises de plus de 11 salariés est à son maximum, de quoi obliger la Métropole à aller chercher d’autres leviers. Principal chiffon agité par les élus les plus inquiets : la crainte de la levée d’un nouvel impôt. C’est le cas de Jean-Gérard Paumier qui a indiqué que pour lui si la « ligne 2 est la priorité du mandat pour la crédibilité et l’image de la métropole, l’évocation d’une hausse d’impôt change le débat, et je m’y oppose. On doit travailler dos au mur avec nos propres finances. »

La question d’une hausse de la fiscalité est le point qui a été le plus évoqué. Ce à quoi Christian Gatard, vice-président aux finances a tempéré : « c’est un recours mais cela doit être le dernier. Nous avons d’autres leviers, comme la dette qui est aujourd’hui plutôt mesurée et maitrisée ou encore une baisse des dépenses d’investissements, même si là nous sommes plutôt déjà faibles. » Et celui qui est maire également de Chambray-lès-Tours, de rassurer ses collègues d’assemblée : « Il s’agit d’acter un principe, nous avons jusqu’en 2026 pour trouver derrière les solutions. »  

Un projet surdimensionné ?

Alors qu’en marge du conseil, des opposants au tracé via le boulevard Royer s’étaient réunis devant l’hôtel métropolitain, la question du passage par cette partie du centre de Tours, est également revenue dans les débats. Ce n’est pas une nouveauté, depuis l’annonce de l’abandon du passage par le boulevard Béranger, nombre d’observateurs s’interrogent sur la pertinence de ce nouveau tracé, qui avait été mis de côté en 2018 lors du vote du lancement du projet de 2e ligne. L’un des écueils faits à ce trajet est la moindre capacité qu’il a avec environ 35 000 voyages par jour, soit 10 000 de moins qu’estimé précédemment par Béranger, avec autant de manque à gagner, alors que le coût global du projet est désormais estimé à 530 millions d’euros et risque encore de grimper avec l’inflation.  

Pour réduire les coûts, l’élu de Tours centriste, Benoist Pierre a notamment proposé de revoir plusieurs pistes : « Je propose un choix plus sobre en matière de matériel roulant avec des rames de 30m de long au lieu de 40m actuellement. Il faut avoir le courage de supprimer le long trajet de Trousseau à la Papoterie également. »

Le tracé Trousseau-Papoterie ne fait clairement pas l’unanimité, en raison de sa longueur (plus de 1km) et de la faible densité de la zone. Ainsi Laurent Raymond, maire de Saint-Avertin a estimé qu’en s’arrêtant à Trousseau, cela permettrait d’économiser 1,2 millions d’euros par an en fonctionnement.

Du côté des élus de droite de Tours (groupe de Christophe Bouchet), ces derniers ont tenté de faire passer un amendement visant à lancer dans un premier temps uniquement le tronçon Verdun-Trousseau. « On nous dit si on change le projet, l’Etat ne viendra pas en aide, or l’amendement que nous portons propose de passer d’un projet de 530 millions à un de 200 millions. Ce qui est important car aujourd’hui on est à 40% d’augmentation, ce qui peut nous amener à un projet final à 700 millions d’euros » a expliqué Christophe Bouchet.

Finalement l’amendement sera rejeté, officiellement car la Métropole s’est engagée à réaliser le projet dans l’ensemble et qu’une remise en cause de cela conduirait à repartir de zéro depuis la concertation préalable a expliqué de son côté le président du Syndicat des Mobilités, Christophe Boulanger.

De son côté, Emmanuel Denis, le maire de Tours, a rappelé son soutien au projet et au choix du passage par le boulevard Royer, expliquant que le hub qui sera place de la Liberté entre les deux tronçons, permettra de réfléchir à une exploitation en 4 demi-lignes. « Nous aurons un X qui permettra si c’est pertinent de faire des rames La Riche-gare de Tours ou Trousseau-Tranchée par exemple ».

Malgré tout, le projet de 2e ligne est loin de faire l’unanimité donc, on l’a vu avec 20 interventions au total. Parmi celles-ci citons encore celles des élus de Saint-Pierre-des-Corps de tous bords politiques qui se sont exprimés évoquant leur désappointement de ne pas voir leur ville et notamment le quartier prioritaire de la Rabaterie concerné ni par le tramway, ni par le futur BHNS (Bus à Haut Niveau de Service) qui s’orienterait plus vers la gare TGV au détriment des mobilités quotidiennes.

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