Humour, onirisme ou poésie : les surprises jouissives des Petits Formats Erotiques

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Récemment, on a entendu quelques voix s’élever à la suite de l’annonce de la suppression de l’édition tourangelle du Salon de l’Érotisme. On suppose que les personnes concernées s’en remettront rapidement et surtout on leur conseille de pousser la porte de La Boîte Noire avant le 29 décembre. La galerie du Vieux-Tours organise comme chaque année une exposition d’œuvres d’art érotiques regroupant des artistes tourangeaux, ou pas. Pour sa 10ème édition, nous avons demandé à Agathe Place de sélectionner 5 artistes représentatifs du travail singulier qu’elle accomplit chaque année pour proposer cette sélection…

 

Patricia Nik-Dad :

« C’est une artiste iranienne en France depuis quelques années. Je l’ai rencontrée il y a 8 ans aux Petits Formats Érotiques que j’organisais alors Bd Béranger. Les Tourangeaux avaient adoré ses gravures, alors je l’ai rappelée pour les 10 ans. Ça plait toujours autant car beaucoup de ses œuvres ont déjà été vendues.

Dans son travail il y a une fraîcheur, de la subtilité, de la finesse, un souci du détail absolument incroyable. Une espèce de décalage dans le temps aussi : on ne sait pas trop si on est dans les années 30, ou une autre époque… Tout cela est très poétique. On a par exemple une Alice adulte renversée et renversante. Elle nous a ramené aussi des almanachs de toutes les lunes dans lesquels elle a inséré de charmantes gravures. »

 

Chloé Cottalorda :

« Je l’ai découverte au Mans cette année et je suis tombée sous le charme… Elle m’a énormément émue, ça m’a fait des petits gilis dans le ventre sans trop que je sache pourquoi. Normalement son registre n’est pas érotique mais la proposition l’a beaucoup amusée. J’avais peur que ce que j’avais trouvé très poétique et onirique chez elle tombe face au sujet de l’érotisme… et pas du tout. Elle peint sur le cadre aussi bien qu’elle crée entre le cadre et la toile. Tout est devenu œuvre d’art.

Depuis que l’exposition est en marche, les hommes n’aiment pas trop ses représentations phalliques car il y a un couteau qui n’est pas loin ou des ciseaux… Je laisse dire. Moi ça m’émeut : les fleurs, les bateaux qui naviguent, les petits cœurs en suspens pour ne pas oublier l’amour… C’est beau, je suis fan ! »

 

Philippe Lucchese :

« Il a eu une très chouette idée en s’inspirant des BD Où est Charlie qu’on lisait petits et qui restent d’actualité. Il a fait Où est Charlotte en reprenant la marinière rouge et blanche de Charlie sur des bas. Ce sont les jambes de sa compagne qu’il a photographiées dans le métro parisien, entre les colonnes de Buren, dans un lavomatique, une cabine téléphonique… C’est drôlissime, un joli clin d’œil ! »

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Adam :

« C’est le clou du spectacle, si on peut parler ainsi. A chaque fois il nous ravit avec son imagination débridée, et sa folie créatrice. L’an dernier il avait fait des super-héros, là ce sont des Playmobil et il franchit un cap. Ils sont en situation très érotique alors qu’ils représentent l’archétype du jouet asexué. La femme, il lui a fait des seins et il y a de la bonne poitrine ! Mais sinon on ne voit pas son sexe, ni celui des hommes. Seules les positions sont très équivoques mais les Playmobil y gardent leur tête figée avec ce sourire béat pas du tout à propos avec la scène. C’est drôle, certains regardent en vitrine et rentrent tellement ils trouvent ça drôle.

Une anecdote : une maman est venue et me dit que son fils de 23 ans a toujours réclamé des Playmobil à son anniversaire. « Cette année, il en aura encore » m’a-t-elle dit en riant. Elle lui a offert un tableau d’Adam et il parait que ça lui a beaucoup plu ! »

 

Alain Lapoujade :

« Ce sont des sculptures rondes en terre, comme des œufs qui éclosent. Il faut les voir en plongée, du dessus. Et là on découvre, dans cette fente qui s’ouvre doucement, des corps et plein de choses… Je préconise de venir plutôt que d’expliquer ce qu’on y trouve. Il faut venir voir à l’intérieur de la fente… »


Un degré en plus :

Les Petits Formats Érotiques, du mercredi au samedi de 11h à 19h à La Boîte Noire, 57 Rue du Grand Marché à Tours.

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