[HistLoire] Les barrages et écluses sur le Cher

Facebook
Twitter
Email

HistLoire, c’est une chronique régulière sur 37° où nous vous proposerons un petit focus sur un pan d’histoire tourangelle. Ce mois-ci, replongeons nous dans l’histoire des barrages sur le Cher.

Barrage de Nitray

Samedi prochain, le Cher sera de nouveau à l’honneur en amont et en aval de Bléré. Jour de Cher, le festival fluvial porté par la communauté de communes de Bléré Val de Cher, tiendra en effet sa troisième édition. Ce festival, pensé comme un événement populaire est né de l’idée de promouvoir le Cher, comme patrimoine naturel et fédérateur d’une identité commune aux villes et villages bordés par cette rivière, moins connue que sa grande soeur la Loire mais qui regorge pourtant de trésors atypiques.

Parmi ces derniers on retrouve notamment les barrages et écluses à aiguilles. Une spécificité héritée du XIXe siècle et qui fait partie aujourd’hui de l’image d’Epinal de la rivière. En Indre-et-Loire ces barrages sont au nombre de sept, dont cinq sur le territoire de la Communauté de Communes de Bléré Val de Cher (Chisseaux, Civray-en-Touraine, Bléré, Vallet et Nitray).

Ecluse de Civray

Ces barrages permettent la navigation en été et sont les vestiges du Cher canalisé, ce projet souhaité et pensé par l’Etat dans la première moitié du XIXe siècle. L’idée est alors de faciliter le transport de marchandises, notamment les charbons provenant de la région de Montluçon ou encore le minerai de fer du Berry. Alors que le commerce fluvial est alors florissant, dès 1809, l’Etat envisage la construction d’un canal sur une partie du Cher, prolongé par la canalisation de la rivière en elle-même entre Noyers-sur-Cher (Loir-et-Cher) et la confluence avec la Loire. Sur la commune de Tours, ce projet ambitieux se matérialisera notamment par la construction du canal de jonction entre la Loire et le Cher à l’emplacement actuel de l’Autoroute A10.

Relire à ce sujet notre HistLoire : Au temps du Canal

En amont, de la cité tourangelle, le Cher se voit doter de ses fameux barrages à aiguilles. Les travaux débutent en 1839 et 16 barrages au total sont érigés sur une portion de 60 kilomètres.

En hiver, lorsque le débit de l’eau est intense, les barrages sont abaissés. Ces derniers étant remontés aux beaux jours, une fois le courant moins fort. Les barrages sont notamment constitués d’aiguilles en bois, d’un longueur de 2,50m et d’une faible largeur de 7 cm. Des aiguilles surmontées d’une poignée, leur donnant leur allure particulière. Ces aiguilles au nombre moyen de 600 par barrages sont installées à la verticale, le long de la partie immergée du barrage : les fermettes.

Ces fermettes en ferraille sont couchées dans le fond de la rivière en hiver puis relevées à l’aide d’un treuil par le barragiste qui y accole donc les fameuses aiguilles, alors plaquées par le courant. Ce principe permet de régler le débit de l’eau en enlevant ou en ajoutant des aiguilles.

Ce savoir-faire se perpétue de nos jours. Si la navigation commerciale a disparu au début du XXe siècle et les barrages tombés en désuétude, à la fin de ce même siècle, les syndicats du Cher canalisé, à qui l’Etat et les départements ont confié l’exploitation et la gestion de la rivière, ont redonné vie aux barrages pour promouvoir entre autres la navigation de plaisance.

Chaque barrage est en effet constitué d’une écluse, c’est à dire une passe navigable. Ces dernières ont la particularité d’être toujours manuelles et c’est aux plaisanciers de les activer. Les barrages ont ainsi repris vie petit à petit, non sans épisodes douloureux comme en 2012 où 4 d’entre eux furent détruits par le courant. Il faudra attendre 2015 pour qu’ils soient tous rénovés et de nouveau opérationnels.

Ecluse et son système d’ouverture

Les barrages-écluses du Cher ont donc gardé ce côté originel au charme certain. Un charme renforcé par la présence à chaque barrage d’une maison-éclusière à l’allure typique. Une maison au départ pensée comme une double habitations (une pour le barragiste, une pour l’éclusier) reliées par un porche.

Maison éclusière

Un pan du patrimoine naturel de la vallée du Cher à découvrir ce samedi donc. Sur chacune des 5 écluses concernées par le festival Jour de Cher se tiendront des animations et des spectacles en effet. Une excellente occasion d’aller y flâner.

Facebook
Twitter
Email

La météo présentée par

TOURS Météo

Inscription à la newsletter