[Grand format] En mission marocaine avec 11 lycéens tourangeaux

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Marvin, Alienor, Benjamin, Marc-Antoine, Malvina, Théo, Perrine, Laureline, Lounes, Adam et Noa. 4 filles et 7 garçons de Tours, Saint-Cyr-sur-Loire, Nouzilly, Mettray, Reugny ou Parçay-Meslay. Tous sont issus de la même classe de Terminale S à Vaucanson, la 723. Samedi 12 octobre, ils ont pris l’avion à Tours direction Marrakech avec pour objectif principal d’équiper tout un village de cuiseurs à bois économes fabriqués au Maroc mais en partie conçus par les jeunes. Ces appareils à peine plus gros qu’un réchaud de camping doivent permettre à 120 familles de consommer 60% de bois en moins que les fours en pierre des maisons tout en respirant un air de meilleure qualité dans les habitations. Nous avons embarqué avec le groupe pendant 3 jours.

Le contexte :

Depuis 2012, le lycée Vaucanson de Tours Nord s’est lancé dans un programme d’échanges avec le Maroc porté par deux professeurs : Emmanuel Thibault (physique-chimie) et Séverine Letissier (Sciences de la vie et de la terre). Sous la bannière Distilla’Sun et aujourd’hui Cuiseur 2.0 ils développent des projets solidaires et écoresponsables en installant des paraboles solaires (pour chauffer ou distiller), des séchoirs et – pour la première fois – des cuiseurs à bois dans le village de Tizi N’Oucheg.

Soutenus financièrement par la Région Centre-Val de Loire, le Département d’Indre-et-Loire ou des collectes participatives, ils ont emmené une cinquantaine d’élèves au Maroc. Des séjours qui ont porté leurs fruits avec la réception de plusieurs prix (au salon des jeunes inventeurs de Monts et même aux Etats-Unis). En 2016, ils étaient également à la COP22, le sommet mondial pour le climat accueilli par Marrakech.

Samedi 12 octobre

11h35, aéroport de Tours : il reste une heure avant le décollage. 3h en l’air et une grande première pour deux jeunes qui n’avaient jamais pris l’avion. Certains parents sont inquiets : une maman pharmacienne a confié tout le nécessaire de survie à son fils en redoutant la fameuse tourista.

12h30, juste avant l’embarquement : « Il y a toujours un ou deux flips par voyage » commente Emmanuel Thibault pendant que Théo se remet de ses émotions. Le jeune homme croyait bien avoir perdu son passeport… planqué au fond de son sac.

Le jour du départ à Tours.

12h32, un camarade s’interroge : « Là-bas s’ils ne nous comprennent pas, on pourra parler anglais ? » La réponse est non : « A l’école les Marocains apprennent d’abord le berbère, puis l’arabe, le français et enfin l’anglais. » Si tant est qu’ils aillent jusque-là. « A Tizi N’Oucheg, il y a tout de même une école, la plupart des enfants vont au collège et certains à l’université. » Il faut dire que ce village d’environ 1 200 habitants est une localité « pilote » : le responsable français de la Maison de la Photo de Marrakech – Patrick Manac’h – s’y est fortement investi et le propriétaire du gîte local – Rachid – joue un rôle de moteur avec son Association Tizi N’Oucheg Développement (ATND), fondée en 2011 et en lien avec Vaucanson depuis 4 ans.

Un village pilote avec eau potable et écoles

Établi il y a 2 à 3 siècles auprès d’une source, à 1h30 de marche ou 20 minutes en 4×4 de la route principale, ce village du haut Atlas est perché à 1 600m d’altitude. L’électricité est arrivée en 2001, il dispose de son propre réseau d’assainissement et d’un système d’irrigation pour les cultures (pommes de terre, blé, tomates…). Autour, un réseau de 17 écoles maternelles encourage une scolarisation dès le plus jeune âge alors qu’elle n’est pas obligatoire au Maroc. A terme, ATND espère en ouvrir 100.

Le village de Tizi N’Oucheg.

13h10, décollage : un peu de retard, « mais ça va. Une fois nous avons eu 3h de retard et pour un autre voyage il y avait tellement de brouillard à l’arrivée que nous avons atterri à Nantes avant de rentrer en bus jusqu’à Tours » raconte Emmanuel Thibault. Le professeur a monté une dizaine de voyages scolaires marocains, et il est bien rôdé. Introduit à Marrakech dès 2011 grâce aux personnes en charge des relations internationales à la mairie de Tours, il a multiplié les rencontres pour développer son réseau. Il parvient désormais à se diriger presque sans se perdre dans la vieille ville.

15h à Marrakech, 16h en France, juste après l’atterrissage : « Qui veut rentrer parce qu’il fait trop chaud ? » Emmanuel Thibault est taquin. Dehors il fait 33°. La douane passée, on récupère les valises + 60kg de dons de vêtements à offrir sur place. Un minibus attend sur le parking, le chauffeur était facilement reconnaissable : « Sur sa pancarte il avait marqué ‘Cuiseur 2.0′ .»

18h, Medina de Marrakech : Les lycéens tourangeaux rencontrent le fameux Patrick Manac’h sur la terrasse d’une maison du XVIe siècle qu’il a rénovée de fond en comble et transformée en musée. Il les encourage :

« Ce que vous allez faire est extraordinaire. C’est une étude de cas réelle, une expérience. Et même dans l’échec, ça s’évalue et on corrige. Les solutions sont dans vos mains, j’en suis convaincu. »

Premières découvertes des ados au Maroc :

« Tiens, ici les taxis sont tous beiges. »

Emmanuel Thibault : « Et ils les ont changés au moment de la COP22 pour remplacer les vieilles Mercedes par des Dacia, fabriquées au Maroc. »

« Ah, le passager de la moto n’avait pas de casque. »

Emmanuel Thibault : « Vous verrez parfois il y a une famille entière sur la moto. Regardez aussi ces palmiers, ce sont des faux pour masquer les antennes relais. Sinon de nombreux arbres ont été plantés au moment de la COP22 et ils sont plutôt bien entretenus. En revanche ils utilisent encore beaucoup de sacs en plastique… »

« Il y a des chats partout ici ! »

Emmanuel Thibault : « C’est parce qu’ils sont protégés, mais ce ne sont pas des chats de compagnie. »

« Et donc ma première photo du Maroc, c’est un chat… »

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Si l’installation des cuiseurs est une première, les précédents élèves de Vaucanson venus au Maroc ont apporté une demi douzaine de paraboles pour faire des distillations et cuissons grâce au soleil dans d’autres localités dans l’idée de multiplier les possibilités de ressources des personnes qui s’y essaient. En parallèle, des Marocains sont venus deux fois en France pour un échange plus orienté sur la culture avec la fondation Dar Bellarj de Marrakech.

Dimanche 13 octobre

9h, Marrakech : après une nuit moyenne pour tout le monde, démarrage avec un peu de retard. Sur la route, les jeunes sortent leur enceinte. BB Brunes, 21 Pilots, le générique d’Olive et Tom mais surtout beaucoup de rap et de hip hop. On découvre que les cigognes font leur nid sur les minarets des mosquées et que des restaurants ont directement installé leurs tables dans la rivière. On peut littéralement manger les pieds dans l’eau (photo ci-contre). Cette Vallée de l’Ourika est très prisée des Marocains, mais en 1995 au moins 3 000 personnes sont mortes, suite à un orage qui a fait déborder la rivière.

10h30, dans l’Atlas : le minibus dépose la troupe au pied de la piste. Les 120 fours et 3 séchoirs sont déjà là… dans une camionnette qui n’aura pas la force de tout grimper. Les jeunes s’emploient à transvaser une partie du stock dans des 4×4, Marvin est ravi de grimper sur le toit pendant que Théo s’impatiente de filmer les 5km de montée sur la piste. Les garçons constatent aussi que les déchets finissent souvent en pleine nature : « en vrai c’est hyper pollué… »

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11h35, arrivée à Tizi N’Oucheg : le ciel est parfois menaçant mais le paysage splendide. Le village est au milieu de majestueuses montagnes abruptes. Il y a des petits champs partout, la lumière est assez irrésistible. Ici il fait plus frais qu’à Marrakech, il pleut ponctuellement, parfois très fort. De moins en moins, en tout cas. Les maisons sont essentiellement en briques de terre, au toit plat. Il y a quelques ruines et des chantiers qui semblent en cours depuis longtemps. On croise des enfants qui jouent à la corde à sauter, quelques vaches et des moutons, on entend les coqs et une chèvre très à l’étroit à l’arrière d’un 4×4.


Très vite, les petits accourent pour rencontrer les Français. La communication est difficile : Séverine Letissier tente de savoir si certains la reconnaissent après un précédent passage, en vain. Au gîte on pose les valises avant de prendre le 2e petit déjeuner de la journée avec thé, pain, confiture de mûre ou huile d’olive. Du beurre rance, aussi, spécialité locale.

12h, au village : le déchargement des fours s’est fait plus vite que prévu et en l’absence des élèves. Tant pis. Cet appareil a été mis au point par une ONG – Bolivia Institute Soleil – puis retravaillé à Vaucanson pendant plus d’un an pour l’améliorer (par exemple passer d’un trou carré à une ouverture ronde pour que les flammes circulent mieux). En gros c’est un réchaud en ferraille et en argile avec un socle. Le bois se place en-dessous, sur une grille : « 4l d’eau ça bout en 10 minutes. Un peu plus quand on prend une cocotte de 6l, mais pour le pain c’est très rapide. Il faut un peu plus d’1h pour un tajine. »

Le fameux four.
Le fameux four.

Rachid, président d’ATND :

« J’ai 44 ans, 4 enfants de 2 à 18 ans, et je suis un enfant de Tizi. Je suis parti à 14 ans pour faire plusieurs métiers (plombier, serveur…). Je me suis marié mais ma femme ne voulait pas rester à Marrakech. Nous sommes revenus ici quand j’avais 24 ans et je ne veux plus partir. J’ai monté le gîte il y a 15 ans et je l’améliore toujours. L’association ça a commencé en 2011 parce que les gens commençaient à partir du village. A ce moment-là, je ne parlais pas français, j’ai appris après. Les différents projets se sont développés grâce au bouche-à-oreille avec les visiteurs du gîte : des Français, des Belges ou des Italiens. Maintenant avec l’eau et l’éducation, et aujourd’hui les gens reviennent à Tizi. Le prochain objectif c’est d’ouvrir un internat de 30 places pour le collège et le lycée. »

Devant tant d’engagement, on lui demande s’il ne pourrait pas aller encore plus loin. « Moi maire du village ? Non ! Je ne veux pas faire de politique. »

10 à 20 minutes pour faire bouillir de l’eau, 1h pour cuire le tajine

« C’est dommage que le four soit gris et pas marron, ça collerait mieux aux couleurs traditionnelles » signale un élève. Autre déconvenue : il est bien plus lourd que prévu mais les performances sont là. « On économise 60% de bois » résume Théo après une formation de Tarik, qui a suivi le projet sur la longueur, notamment la fabrication en moins de deux mois pour 15€ pièce. Le projet Cuiseur 2.0 dans son ensemble (matériel, avion, logement…) a lui nécessité 9 000€.

13h, face aux montagnes : l’orage effleure le village sans vraiment l’atteindre. A part quelques gouttes, pas de pluie aujourd’hui. Nous sommes à la coopérative, une maison agrandie au fil des années comprenant une école maternelle d’ATND au rez-de-chaussée et des salles pour confectionner tapis et confitures à vendre au marché. Bientôt du couscous. D’ailleurs pour expliquer à tout le monde comment fonctionnent les séchoirs solaires à laisser sur place il faut s’activer…

A gauche de la pièce la préparation de la semoule. Dans un grand brouhaha, Séverine Letissier parvient à donner un coup de main. Pas Marc-Antoine qui se contente de regarder.

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A droite, Laureline, Alienor et Perrine gèrent tomates et pommes avec Théo. « Il faut vraiment couper en tranches sans pépins exactement comme la dame dit sinon c’est à jeter. »

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Tout est prêt. Vient l’heure de remplir les séchoirs sur un enchevêtrement de grilles qui permet à l’air de circuler. Il faut 5h pour le couscous, deux jours pour les fruits, un peu moins pour les herbes. Et bien penser à tout fermer la nuit. Il s’agit-là d’un équipement présenté comme très intéressant pour le village « parce qu’ils ne perdront plus tout ce qui est en surproduction. » En particulier les coquelicots, fleurs éphémères qui poussent ici en grande quantité. En les faisant sécher, elles pourront être vendues, et servir à la fabrication de cosmétiques. A contrario, les figues de barbarie disparaissent, les cactus sur lesquels elles poussent étant décimés par la cochenille, un insecte dévastateur que seul le froid éradique selon un guide local.

Le séchoir solaire.
Le remplissage du séchoir.
Entre deux ateliers, Laureline joue avec les enfants.

14h, le don : attirées par un appel au haut parleur, des femmes rejoignent la coopérative. Quelques hommes aussi, en retrait. La distribution des cuiseurs commence après une démonstration hâtive.

Face à l’affluence des femmes, l’équipe tourangelle se voit dépassée par les événements : elle prévoyait une remise en trois étapes mais la moitié du stock part en 30 minutes. Comme c’est lourd, les élèves proposent d’accompagner les familles jusqu’à leur domicile mais parviennent juste à donner un coup de main le temps de descendre les escaliers de la coopérative. « Après ils nous disaient ‘Choukrane’ (merci) et partaient avec » fait remarquer Marvin, le seul qui réussit à suivre une dame chez elle le temps d’une photo.

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15h, devant un excellent tajine de légumes : une stratégie s’élabore. Il faut prendre plus de temps pour montrer le fonctionnement des cuiseurs. Expliquer que le petit bois ne sert que pour l’allumage du feu. Ou qu’il va y avoir un peu plus de fumée lors de la première utilisation. « Dans l’ensemble on les sent très intéressées. Des femmes de la coopérative ont pris le numéro des démonstratrices si besoin pour le séchoir » note Séverine Letissier. Autour de la table, l’alchimie du groupe fonctionne plutôt bien. Au total il passe 4 jours dans la montagne avant de retourner vers Marrakech où trois des quatre filles fêteront leurs 17 ans.

17h, au stade de foot : Tizi N’Oucheg a une autre particularité… Le chanteur Gims a financé la construction d’un stade synthétique sur les hauteurs, un équipement inauguré en septembre 2018. 6 Français enfilent leur t-shirt de Vaucanson pour défier une équipe de Marocains. Malvina qui joue en club à Joué-lès-Tours déstabilise les garçons de l’Atlas pas préparés à voir une fille sur le terrain. Encore moins marquer deux buts. Insuffisant. La séance d’1h30 vire largement à l’avantage des locaux, fort techniques. Un moment de détente dans une ambiance féérique de coucher de soleil montagneux.

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Une soirée au gîte : les professeurs avaient prévu d’autoriser une heure de wifi par jour aux jeunes… (Presque) pas la peine. « Ici on n’a pas envie de prendre son téléphone pour aller sur les réseaux sociaux, juste de faire des photos. » On prend place pour le 5e repas de la journée (au Maroc on mange souvent, et copieusement. Noa adore). Au menu : soupe de maïs, tajine agneau-légumes, fruits et thé. Ambiance auberge puis… salle de classe quand Emmanuel Thibault cale un petit tableau blanc contre une fenêtre pour parler maths à 22h35. Car, même tard le soir, pas question d’oublier les cours et l’objectif du bac en fin d’année.

Lundi 14 octobre

8h30, au petit déj’ : le brouillard enveloppe les montagnes. La maisonnée s’éveille doucement. On ne se bouscule pas pour les douches (peu pratiques), beaucoup plus pour l’omelette au curry, « trop bonne » d’après Perrine.

11h, après une petite séance de SVT : direction la terrasse de la coopérative pour préparer les démonstrations des cuiseurs et vérifier que les séchoirs fonctionnent bien. On contrôle la température de l’eau dans les marmites et le temps qu’elle met à bouillir. Quelques enfants d’à peine 6 ans sont déjà là pour observer… ou attiser le feu. L’activité sert à constater qu’il faut éviter de coller les appareils à un mur et que le couscous (d’orge et de blé) a peut-être besoin d’un peu plus de temps que prévu pour sécher.

Non loin de là s’organise le montage d’une parabole solaire apportée lors d’un précédent séjour dans l’optique de faire des confitures. Sans grand succès, « et c’est pour ça qu’on a changé d’orientation » confie Emmanuel Thibault concédant que le procédé nécessitait trop de changements d’habitudes. Mais Rachid y voit toujours un intérêt : « Si un jour on n’a plus de gaz ou de bois, on sait que l’on a une autre solution. Je peux aussi les emmener en haut de la montagne pour faire chauffer de l’eau quand j’organise des promenades avec nuit sur place. »

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14h, après manger : les femmes du village avaient initialement rendez-vous vers midi pour la démonstration des cuiseurs. Au Maroc, « rien ne se passe comme prévu » et elles sont rentrées tard des champs. Le soleil est généreux mais le vent souffle fort. Les ateliers démarrent. Pendant que les feux chauffent, les villageoises confectionnent du pain avec les ados et leurs enseignants. Marvin et Théo embrayent avec le tuto-cuiseur avant que tout le groupe parte dans les rues pour livrer le matériel… Cette fois ça matche ! De quoi ramener de belles histoires : Noa a été invité à manger, Adam a fait rire toute une famille, Lounes a porté un tout petit bébé…

La préparation du pain.
La préparation du pain.
La cuisson.
La cuisson.
Le résultat.
Le résultat.

On accompagne Théo jusqu’à un foyer : « Il y avait du carrelage par terre et un grand placard à chaussures. » Mais tous ne sont pas autant meublés. Voilà pourquoi ce cuiseur peut être particulièrement bénéfique, en remplacement de fours en pierre inamovibles avec lesquels les femmes cuisent des aliments ou font chauffer de l’eau pour le thé 3 à 4 fois par jour. « Là, elles peuvent laisser s’échapper la fumée dehors puis rentrer » se félicite Asma, 23 ans, la présidente de la coopérative. « Avec 1kg de bois vous pouvez cuire le tajine, faire bouillir de l’eau et chauffer la maison » rappelle Marvin. Et – même si ce n’est pas mis en avant – utiliser moins de gaz. La plupart des maisons en sont équipées mais il est cher, alors que le bois (ronces et arbres) ne coûte rien.

L’heure du bilan :

Au petit déjeuner mardi matin, on retrouve les pains cuits la veille au cuiseur économe. Ouf, ils sont très bons. Un signe que l’opération va fonctionner ?

« Quand je vois comment les enfants se débrouillent avec le feu, je ne me fais pas de soucis. Les femmes avaient l’air captivées » retient Théo.

« Nous n’avions jamais mené d’action de cette ampleur. C’est le meilleur projet qu’on ait fait, il y a une vraie interaction » analyse Emmanuel Thibault.

Laureline doute un peu : « C’est enrichissant. Les gens sont adorables et nous intègrent très vite ce qui ne se ferait pas forcément en France. Mais s’ils s’intéressent à nos cuiseurs, est-ce que ce n’est pas surtout l’attrait de la nouveauté ? Vont-ils vraiment l’utiliser au quotidien ? J’ai envie d’y croire mais je ne suis pas sûre : c’est dur de changer ses habitudes. » « Si, ça se voit quand ça plait » répond Séverine Letissier. « Ils nous écoutent, on le constate dans le regard » renchérit Adam. Malvina trouve la conclusion : « On n’essaie pas de s’imposer, juste de s’adapter à ce qu’ils utilisent déjà. »


Et après ?

L’utilisation régulière des cuiseurs sera contrôlée à plusieurs reprises dans les prochains mois. Séverine Letissier et Emmanuel Thibault envisagent de revenir avec quelques élèves en 2020 pour un bilan approfondi. Et si ça marche, équiper les communes des alentours. Il faudra alors motiver d’autres élèves, et les former dès la 1ère histoire de les impliquer pendant deux ans.

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