Friperie Jean Jaille, de la couleur et de la bonne humeur

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Après près d’un an et demi de friperie itinérante, Sarah Vedrinelle et Johan Lyonnette ont décidé d’installer une boutique permanente à Tours. Dans leur magasin de la rue Briçonnet, ouvert depuis la fin du mois de février 2023, ils proposent une sélection de vêtements colorés des années 80/90. Un mois après, le couple a déjà des projets plein la tête.

« Friperie festive et colorée. » Un slogan qui colle parfaitement à l’esprit de Jean Jaille, une nouvelle friperie installée à Tours depuis le 24 février 2023. « C’est ce que l’on aime : de la couleur, de la musique… Ici, c’est à la bonne franquette ! Nous souhaitons transmettre la bonne humeur », lâche Sarah Vedrinelle, la gérante. Bleus de travail pendus au mur, boule à facette accrochée au plafond, juke-boxe, vinyles, panier rempli de casquettes posé sur un vieux vélo d’appartement, valises anciennes pleines de nœuds papillon et autres accessoires… En poussant la porte de cette boutique de la rue Briçonnet, c’est bien cet état d’esprit que le client retrouve. Et, dès le premier coup d’œil vers les rayons, les clients reconnaîtront le style de Jean Jaille. « Nous avons un gros penchant pour les trucs colorés, à motifs, des années 80/90. C’est vraiment notre truc », précise la Tourangelle d’adoption, passionnée par son nouveau travail.

Jean Jaille, un univers coloré où se mélangent vêtements vintage et objets de décoration en tout genre.
Sur une étagère de la friperie Jean Jaille, des cravates et des foulards côtoient quelques vinyles.

Car Sarah a eu plusieurs vies avant de se lancer dans l’ouverture d’une friperie avec son compagnon, Johan Lyonnette. Elle a d’abord travaillé dans la création de sites web, avant d’ouvrir un bar-restaurant avec des amis à Paris. Sa rencontre avec sa moitié lors d’un festival il y a cinq ans marque un nouveau tournant. Elle vit alors dans la capitale. Lui habite à Orléans (Loiret). « Nous avons un peu vécu à distance mais, à un moment, nous nous sommes dit qu’il fallait que l’on se rejoigne. Je ne voulais pas rester à Paris car j’avais envie de changer d’air », se souvient la commerçante de 37 ans. Elle ne connaît pas Tours mais Johan aime cette ville et lui en parle. Le couple pose finalement ses valises en Touraine et s’installe à Amboise, juste avant le début de la Covid.

Une friperie itinérante, présente dans les festivals

Johan, qui travaillait déjà avec sa sœur, gérante de la friperie Loup-Ange à Orléans, propose à Sarah de créer leur boutique. Ce qu’elle accepte. « J’avais envie de changement car la restauration c’est bien mais c’est fatigant », admet-elle. Avec la crise sanitaire, les amoureux prennent le temps de réfléchir à ce qu’ils veulent vraiment. Et, au départ, ils ne souhaitent pas ouvrir une boutique physique. Cela leur paraît trop risqué. Ils imaginent alors une friperie itinérante. « Nous nous sommes dit que ce serait cool de proposer ce concept dans les festivals car ça n’existait pas trop. Nous avons donc acheté un camion et nous avons démarché les festivals. Nous nous sommes tournés vers les petits festivals un peu cool, à taille humaine », explique la gérante. À l’été 2021, l’aventure Jean Jaille commence.

Le couple se rend dans les festivals mais aussi dans des salons et des marchés, principalement de la région Centre-Val de Loire. Ils collaborent parfois avec la sœur de Johan. « Elle a un style différent du nôtre, plus années 60. Nous disons souvent que nous faisons de la family fripe ! Cela permet aussi d’avoir un stand plus conséquent sur les événements. » L’année dernière, Sarah et son conjoint ont notamment travaillé avec l’association Les Îlots électroniques. « Ils sont vraiment trop cool. Ce sont les gens les plus sympas avec lesquels nous avons bossé », raconte-t-elle.

Ils apprécient tous les deux cette ambiance particulière présente dans les festivals. « Ce qui est génial, c’est que les gens achètent des trucs pour plus tard mais aussi pour porter tout de suite. Donc, parfois, ils achètent un vêtement, ils le mettent instantanément et une heure plus tard ils repassent en nous disant que tout le monde trouve leur chemise trop cool », se réjouit-t-elle. Sarah et Johan aiment aussi les échanges avec les festivaliers, totalement différents de ceux avec les clients dans une boutique. « Dans un magasin, les gens sont de passage, ils font juste leur shopping. Dans les festivals, ils prennent le temps et peuvent rester longtemps sur le stand, juste pour discuter », précise-t-elle.

Sarah Vedrinelle est, avec son compagnon Johan Lyonnette, à l’origine de Jean Jaille.

Des trésors cachés

Ces événements se déroulant essentiellement en été, les amoureux ont dû trouver des solutions pour s’occuper et avoir un revenu en hiver, lors des mois plus creux. Ils sont alors mis en relation avec des brocanteurs d’Orléans, qui cherchent des personnes pour les aider à vider des maisons. « Eux, ils sont intéressés par les meubles et les objets mais pas par les fringues, explique Sarah. Nous avons donc conclu un accord et nous récupérons les vêtements que l’on peut trouver. Nous les payons. Il y a beaucoup de tri à faire : ça va de la robe de chambre d’une mamie à la tenue de travail d’un papy. Mais c’est comme cela que l’on trouve du vintage. » Elle se rappelle par exemple être tombée sur des collections de nœuds papillon ou de bretelles mais aussi sur de jolies robes des années 70. Des pièces difficiles à trouver en bon état mais avec des matières différentes de celles utilisées aujourd’hui, qui tenaient bien plus dans le temps. « À chaque fois, c’est comme une chasse aux trésors. Nous espérons trouver des choses originales », indique-t-elle, le sourire aux lèvres.

En plus des vide-maisons, la commerçante et son compagnon achètent les vêtements qu’ils proposent dans leur friperie chez un grossiste. « Cela coûte plus cher et est moins dans notre esprit car il s’agit d’achat-revente. L’avantage, c’est que cela nous permet d’avoir de la quantité. Même s’il faut toujours faire un tri car nous achetons au poids », reconnaît-elle. Autrement, le couple aime chiner, lorsqu’il en a le temps. « Mais cela ne suffit pour remplir une boutique car nous trouvons seulement quelques pièces à chaque fois. C’est plus pour notre plaisir à nous de fouiner, fouiller, chercher. »

Une boutique permanente à Tours

Après près d’un an et demi de friperie itinérante, Sarah et Johan décident de franchir un nouveau pas : ouvrir une boutique permanente. Pour être rentable, l’itinérance demande d’être présent sur des événements tous les week-ends. Mais ce mode de fonctionnement entraîne beaucoup de travail. « Il faut tout préparer en amont, charger le camion, faire la route, décharger, monter le stand, les horaires sont souvent conséquentes, puis il faut tout recommencer, démonter le stand, charger le camion, faire la route, décharger et tout ranger. Ça devenait fatigant et ça commençait à me peser », se remémore la gérante de Jean Jaille. S’ils continuent de se rendre sur quelques événements, la jeune femme est ravie de posséder « un lieu qui évolue mais ne bouge pas, qu’il est possible de décorer ». Une boutique qui est également un vrai plus financier, qui permet au couple « d’être moins l’un sur l’autre » et qu’elle considère comme une manière de se diversifier.

Un mois après l’ouverture, Sarah semble satisfaite. « Les gens ont l’air contents. Ils nous disent que l’on a une super sélection de vêtements et qu’ils reviendront, qu’ils en parleront autour d’eux. C’est génial, ça nous montre que nous ne nous sommes pas trompés. » Elle sait aussi que, pour élargir leur clientèle, Johan et elle doivent se montrer patients et se faire connaître. Mais elle ne semble pas inquiète, car elle l’assure : « À Tours, il y a une vraie population qui connaît et aime la fripe. » Aussi, le nombre important de friperies dans la ville ne semble pas être un problème. « Plus il y aura de friperies, plus les gens prendront l’habitude d’aller dans ces boutiques et mieux ce sera. La friperie reste en dehors de la mode. Chacune a son style : pin-up, élégant avec des costumes, années 60… Elles se complètent », commente-t-elle. Avant de poursuivre : « On ne trouvera pas cher Jean Jaille ce que l’on trouvera dans une autre friperie. Nous proposons des choses tellement différentes. Les clients peuvent donc avoir un coup de cœur ici un jour et en avoir un autre ailleurs le lendemain. Je pense qu’il y a de la place pour tout le monde. Il y a la clientèle pour à Tours. »

Sarah et Johan ont par ailleurs déjà plein de projets en tête. Au-delà de la vente, ils songent à créer leur propre collection de tie and dye et de teintures. « Nous récupérons beaucoup de vêtements blancs ou tachés, qui s’empilent dans notre sous-sol ! Sans aller jusqu’à la création, nous pourrions les transformer et donner une seconde vie à ces vêtements. » L’Amboisienne aimerait également installer un coin couture dans la boutique, pour créer des chouchous avec des chutes de tissu ou remettre en état des vêtements difficiles à vendre en l’état. Festivals, salons, vide-maisons, boutique physique… Des projets variés qui animent le couple. « Nous aimons bien faire des choses différentes. Ce n’est pas toujours facile de jongler entre tout ça mais c’est super motivant. »

Jean Jaille se situe à quelques mètres de la place Plumereau, à Tours.
Un degré en plus

Jean Jaille : 28, rue Briçonnet, à Tours. Horaires d’ouverture : du mercredi au samedi, de 12 h à 19 h. La boutique n’est pas un dépôt-vente et ne rachète pas de vêtements aux particuliers. Facebook : Jean Jaille ; Instagram : jean__jaille

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