Et Amboise a accueilli deux Présidents de la République…

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C’était une journée particulière, voire extra… ordinaire dans les rues d’Amboise ce jeudi 02 mai. 60 ans après Charles de Gaulle, un président de la République venait sur les terres de la ville qui affiche ses couleurs royales sur ses affiches touristiques.

« Amboise, ville royale » peut-on lire sur les affiches et éléments de communication touristiques de la ville ligérienne. Amboise a connu en effet plusieurs rois de France dont François 1er qui fit venir ici Léonard de Vinci, entre 1516 et 1519, année de sa mort. Et c’est bien pour célébrer les 500 ans de la mort de celui que beaucoup considèrent comme un génie unique, que le président de la République, Emmanuel Macron, avait invité son homologue italien Sergio Mattarella.

Au programme de cette visite diplomatique : accueil au château d’Amboise, déjeuner au Clos Lucé, puis direction Chambord. Une journée placée sur le registre de l’amitié multi-centenaire entre transalpins, 500 ans jour pour jour après la mort de Léonard de Vinci, érigé en symbole entre les liens des deux pays.

Les trois drapeaux flottant dans le ciel d'Amboise
Les trois drapeaux flottant dans le ciel d’Amboise

500 ans, un fossé sur l’échelle d’une vie humaine. Pourtant ce jeudi 02 mai 2019 soufflait une impression de monarchie, certes républicaine, sur la d’ordinaire paisible ville ligérienne, comme une impression de retour en arrière, tant il était impossible de ne serait-ce que d’apercevoir le cortège présidentiel pour le quidam.

C’était annoncé et ce fut le cas, Amboise était mise sous cloche. Et si Emmanuel Macron a pu apercevoir par la fenêtre de sa voiture quelques parties de la ville, les habitants de cette dernière ont été priés de rester à l’écart. Dès le petit matin, le centre-ville était ainsi un « no man’s land » gardé par les gendarmes. Un dispositif  difficile à franchir même pour les personnes accréditées, et impossible pour les autres. Dès notre arrivée sur les lieux nous croisons ainsi des passants, cherchant à se rendre en vain à leur banque située dans le périmètre interdit. Une commerçante à nos côtés s’étonne également de voir le secteur de sa boutique complètement bouclé. « Je pensais que les clients pourraient passer à pieds mais non, du coup je ne vais pas ouvrir ».

sécurité maximale ce jeudi à Amboise
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Le centre d’Amboise affiche ainsi un visage de ville déserte. Rideaux fermés, la ville ressemble à une ville morte. Dans la rue qui longe les remparts du château, on croise quelques personnes à la fenêtre. Elles ont de la chance de pouvoir être là : à un moment on avait annoncé que ce serait interdit, puis finalement la préfecture a dit que, non, les riverains pouvaient regarder. Un rétropédalage en règle alors que l’information reprise au niveau national a fait un tollé sur Internet. Cette mesure aurait été bien inutile : « on ne voit rien » nous confie un couple de retraités perché au-dessus d’un café. « On habite là depuis 1970, nous n’avons jamais vu la ville aussi calme. Surtout à cette période » ajoutent-ils, pas plus perturbés que ça mais circonspects face à tout ce schéma protocolaire. « Il y a deux hommes qui vous regardent là-haut » nous glisse un voisin. On lève la tête : en effet, deux gendarmes sont perchés en haut des remparts avec vue imprenable sur le centre-ville désertique.

Un peu plus bas, entre deux barrages de gendarmes, d’autres habitants qui se demandent comment suivre ce déplacement présidentiel dans leur ville, mais dont ils sont tenus à l’écart : « il n’y a rien à la télé ». Sans doute pas assez clinquant pour mériter une édition spéciale sur BFMTV…

Impassibles, sereins, les gendarmes examinent scrupuleusement les papiers de toute personne passant à proximité de leurs points de contrôles, nichés jusque dans les plus petites rues : « partout où le président peut passer, on y est » nous dit l’un d’eux. 300 militaires régionaux ont été mobilisés, plus des renforts d’autres régions dont une compagnie de Chambéry. Un dispositif qui impressionne les riverains. « J’habite Amboise et je ne peux même pas faire mes courses, je suis obligé de faire un grand détour pas raisonnable à mon âge », nous explique André qui dit avoir 77 ans. Un peu plus loin, Murielle explique trouver la présence nombreuse de gendarmes en armes « angoissante », même si elle comprend que la venue de deux présidents est assez exceptionnelle.

Une présence exceptionnelle dans le centre d’Amboise qui se sera poursuivie jusqu’aux alentours de midi, heure où le convoi présidentiel a pris la route qui passe par le haut de la ville pour rejoindre le Clos Lucé.

Arrivée du convoi au Clos Lucé

Face à la dernière demeure de Léonard de Vinci, le restaurant-salon de thé a spécialement ouvert pour l’occasion : « normalement on ferme le jeudi mais on voulait être là pour voir, pour filmer. » En place depuis trois ans, le couple gérant constate bien la hausse de fréquentation touristique cette année. Il s’en fiche de ne pas forcément beaucoup travailler en ce jour présidentiel en imaginant les retombées à venir. Quelques journalistes ou membres de l’entourage présidentiel s’installent tout de même à table. La cuisinière a juste le temps de faire une photo avec deux membres de la garde républicaine en costume avant de s’occuper du service : « tant de sécurité c’est dommage et puis je suis déçue que le président n’ait même pas regardé par ici en descendant de voiture » dit-elle, appréciant en revanche le salut des ministres Jacqueline Gourault et Marc Fesneau ou ceux des députées tourangelles… En revanche le maire est passé sans s’attarder. Juste au-dessus, les drapeaux français, italien et européen flottent pour rappeler le thème de la journée.

Autour, de nombreux journalistes sont présents. Les deux Présidents de la République n’échangeront que de brefs mots avec certains d’entre eux. La grande agitation prend fin vers 15h30, l’heure à laquelle les deux présidents retrouvent leur hélicoptère sur l’Ile d’Or pour s’envoler vers le ciel du Loir-et-Cher et de Chambord, deuxième étape de cette journée diplomatique placée sous le signe de la réconciliation de deux pays fondateurs de l’Union Européenne, et ce à 3 semaines des prochaines élections européennes…

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