[Elections Régionales] Nicolas Forissier : « Je veux redonner de l’énergie et une vision à cette région »

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Député de l’Indre, conseiller régional sortant, Nicolas Forissier mène la liste de droite, soutenue par notamment par l’UDI et LR, pour reconquérir la région Centre-Val de Loire. Un objectif majeur pour le renouveau de la droite, dans une région dirigée par un président socialiste depuis 1998 et après plusieurs scrutins décevants comme en 2015 où donnée favorite, la droite avait finalement échoué à devenir majoritaire au sein de l’assemblée régionale…

De 2015, Nicolas Forissier dit avoir tiré les leçons. A l’époque, c’était une sorte de triumvirat qui avait mené la campagne de la droite, avec Philippe Vigier en tête de liste, le Modem Marc Fesneau et le très droitier Guillaume Peltier. Nicolas Forissier était de l’aventure, menant la liste dans son département de l’Indre. Un alliage composite avec des ténors cherchant finalement à tirer la couverture à eux et quelques oublis dans la représentation de certains territoires sur la liste, avaient finalement causé la défaite de la droite et permis à François Bonneau de garder le perchoir régional et la mainmise sur la région six ans de plus.

Un échec qui a marqué profondément la droite. C’est donc sur un autre projet qu’UDI et LR sont repartis pour cette campagne 2021. Suite au retrait de Guillaume Peltier en début d’année, c’est Nicolas Forissier qui a été choisi pour conduire la liste, un élu moins médiatique, mais implanté de longue date, jugé moins clivant également…

Pour y arriver, Nicolas Forissier a veillé à ne pas reproduire les erreurs de 2015 à commencer par la composition de sa liste de 89 noms. « Il y a beaucoup de jeunes sur ma liste, on a veillé également à ce qu’elle soit équilibrée entre tous les territoires » explique-t-il. 44 ans d’âge moyen par exemple en Indre-et-Loire, où c’est le maire de Joué-lès-Tours, Frédéric Augis qui mènera les troupes. A ses côtés, des vieux-briscards de la droite locale : Claude Greff, Fabrice Boigard, Christine Fauquet, Marc Angenault, Antoine Trystam… mais aussi des plus jeunes : Romain Brutineau (28 ans), Andrea Lavaud (26 ans), Antoine Maquin (28 ans), Eloïse Coiffier (25 ans) … certes plutôt placés en seconde partie de la liste (et donc avec moins de chances d’être éligibles), mais dont la présence rajeuni la liste. « C’est aussi ça le renouveau, permettre aux plus jeunes d’apprendre en faisant campagne, de préparer l’avenir » s’en satisfait Frédéric Augis, tête de liste en Indre-et-Loire.

Une droite qui s’assume

Pour autant, la droite ne compte pas jouer le coup d’après dans cette élection et a la ferme intention de reprendre la région à une gauche qui partira séparée au premier tour avec d’un côté une liste socialiste et communiste conduite par le président sortant François Bonneau et une autre écologiste et insoumise menée par Charles Fournier (EELV), actuellement vice-président. « Nous sommes la seule alternative crédible à la gauche et nous avons une vraie opportunité » clame ainsi Nicolas Forissier. Et quand on aborde la question d’une éventuelle alliance avec la liste de Marc Fesneau (Modem-LREM) au second tour, Nicolas Forissier répond de façon ferme : « Les sujets nationaux comme ces alliances polluent la campagne, il n’en est pas question ici, je ne changerai pas un seul nom de ma liste. »

Nicolas Forissier veut que la droite s’assume, et c’est seulement en restant fidèle à elle-même qu’elle pourra battre la gauche mais aussi empêcher un Rassemblement National trop haut, analyse-t-il.

Une droite qui s’assume dans le discours et dans les axes de campagne également. Sécurité, économie ou encore sur les aéroports, où Nicolas Forissier se montre à contre-courant des discours actuels : « Il faut développer Tours et Châteauroux. Et ce n’est pas anti-écologique de le dire puisque ce sont déjà des sols artificialisés. »

« Demain l’avion sera plus propre et les aéroports sont une chance pour le développement de nos territoires. Tours et Châteauroux peuvent devenir des plateformes de dégagement des aéroports parisiens et les deux sont complémentaires si elles travaillent en cohérence. »

Pour Nicolas Forissier, l’enjeu c’est l’attractivité des territoires, alors que la crise a renforcé un désir plus grand de la population de quitter les gros centre-urbains. « Avec l’évolution de la technologie, la fibre ou la 5G, nos territoires ont une chance, celle de représenter un cadre de vie agréable, tout en offrant des services performants. Il faut les accompagner dans une slow-croissance. »   

Les accompagner c’est par exemple relancer le schéma routier régional dit-il, « que François Bonneau a mis de côté sous pression des écologistes ».

« Il faut changer le logiciel de la Région et repartir de la base, c’est-à-dire des besoins et des projets des territoires ». En clair selon Nicolas Forissier, la Région serait aujourd’hui dans une politique trop dogmatique, à cause dit-il de l’influence des écologistes « qui tiennent François Bonneau par leur poids dans la majorité, et cela peut être pire demain avec la présence des Insoumis. »

Des écologistes à qui il oppose une vision « pragmatique », « du bon sens et de la souplesse, en passant des partenariats concrets avec les territoires. »

« Changer le logiciel de la Région »

De manière plus générale, c’est le fonctionnement même du Conseil Régional que Nicolas Forissier veut revoir. Un Conseil Régional qu’il juge trop centralisé sur le Président, son cabinet et l’administration. « Aujourd’hui la Région n’est pas accessible, elle est hors sol et pas assez visible. Moi, je veux des conseillers régionaux de terrain, au plus près des préoccupations des habitants. »  

Le souhait de Nicolas Forissier c’est également une meilleure imbrication entre toutes les collectivités. Il veut ainsi proposer la création d’une sorte de G7 régional qui regrouperait régulièrement en sessions de travail, le président de la Région et les 6 présidents des Conseils Départementaux de la Région, et faire la même chose entre vice-présidents aux mêmes compétences. Objectif affiché : « recoller les territoires ensemble et favoriser une unité régionale ».

« Je veux redonner de l’énergie et une vision à cette région » glisse-t-il en conclusion.

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